Tournant linguistique

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Le linguistic turn (en français : tournant linguistique) est un courant historiographique américain apparu à la fin des années 1960[1].

Sommaire

[modifier] Démarche

Le linguistic turn est une démarche historienne qui considère que toute recherche historique doit nécessairement s’intéresser au langage ou au discours, qui deviennent donc objets d’étude. Cela se justifie épistémologiquement : étant donné qu’il travaille sur des textes, que la réalité qu’il analyse n’est accessible que par la médiation du langage, l’historien n’appréhende en fait que la représentation discursive de la réalité.

Dans cette vision, l’histoire ne serait plus une discipline scientifique, mais deviendrait un genre littéraire, qui doit être appréhendé en privilégiant la critique textuelle. Les partisans de cette méthode s’appuient principalement sur la philosophie post-structuraliste de Jacques Derrida et Michel Foucault.

[modifier] Influences

Le linguistic turn s’est érigé en critique de l'histoire économique et sociale de l'École des Annales et du marasme de l’histoire intellectuelle américaine, lors du tournant épistémologique du début des années 1970.

Concernant à l’origine essentiellement l’histoire intellectuelle américaine, le linguistic turn touche l’Europe dès la fin des années 1980 et s’étend progressivement aux autres domaines de la recherche historique. Le linguistic turn influencera par la suite la gender history et le new historicism.

[modifier] Notes

  1. Le départ peut être situé au moment de la publication de l’anthologie de Richard Rorty (dir.), The Linguistic Turn. Recent Essays in Philosophical Method, The University of Chicago Press, 1967.

[modifier] Articles connexes