Tonne d'équivalent pétrole

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir tep.

La tonne d'équivalent pétrole (symbole tep) est une unité d'énergie d'un point de vue économique et industriel.

Elle vaut, par définition, 41,868 GJ (10 Gcal), ce qui correspond au pouvoir calorifique d'une tonne de pétrole. Elle sert aux économistes de l'énergie pour comparer entre elles des formes d'énergie différentes. Les équivalences sont calculées en fonction du contenu énergétique ; ce sont des moyennes choisies par convention.

Les multiples les plus utilisés sont :

  • la kilotonne équivalent pétrole (ktep) : 1 ktep = 1 000 tep ;
  • la mégatonne équivalent pétrole (Mtep) : 1 Mtep = 1 000 ktep = 1 000 000 tep.

Le pétrole étant le combustible le plus utilisé, les économistes choisissent cette unité de référence pour comparer entre elles les différentes sources d'énergie. En général, à l'international et dans le bilan français on utilise la MTep, au niveau régional la ktep, et au niveau local simplement la tep. Les équivalences en tonne équivalent pétrole des différentes énergies : charbon, pétrole, gaz, bois etc. sont données ci-dessous. Pour l'électricité la méthode de calcul intègre les rendements des centrales. Pour le nucléaire, le rendement moyen est actuellement estimé 33 %. Le projet de réacteur EPR permettrait de passer à un rendement de 35 %, c’est-à-dire qu'il y aura 65 % de perte.

Sommaire

[modifier] Conversions entre unités

1 tep = 41,855 GJ, certaines organisations utilisant cette valeur arrondie (par convention) à 42 GJ

1 tep = 39,68 MBtu

1 tep = 11 628 kWh

1 tep = 1 000 m³ de gaz (équivalence conventionnelle du point de vue énergétique)

1 tep = 7,33 barils de pétrole (équivalence conventionnelle du point de vue énergétique)

[modifier] Équivalences des principales formes d'énergie

Une tep correspond à environ 1,5 tonne de charbon de haute qualité, à 1 100 normo-mètres cubes de gaz naturel, ou encore 2,2 tonnes de bois bien sec.

(1) Le contenu énergétique du MWh est de 0,086 tep, mais pour l'électricité d'origine géothermique on retient un rendement théorique des centrales de 10 % ; le coefficient d'équivalence en énergie primaire est donc de 0,086/0,10 = 0,860 tep.

(2) Pour l'électricité d'origine nucléaire on retient un rendement théorique des centrales de 33 % ; le coefficient d'équivalence en énergie primaire est donc de 0,086/0,33 = 0,2606 tep.

(3) PCS : Pouvoir calorifique supérieur

[modifier] Critique du calcul du bilan d'énergie primaire

Le bilan en énergie primaire accorde une importance considérable à l'électricité d'origine nucléaire, devant le pétrole et loin devant les autres sources (gaz naturel...). En effet, la convention adoptée au niveau international consiste à évaluer la quantité de combustibles fossiles (en tep) qui aurait été nécessaire pour obtenir la même quantité d'électricité si on avait utilisé ce combustible, mais avec le rendement de la filière considérée. Elle gonfle donc artificiellement la part des filières aux plus mauvais rendement dans les bilans.[1]

Toutefois, cette critique pertinente pour l'électricité d'origine pétrolière, gazière ou renouvelable thermique, qui sont minimisées par la non-application d'un coefficient de rendement (de l'ordre de 0,387 pour le pétrole) ne concerne que la production d'électricité et ne s'applique pas aux sources renouvelables non thermiques. Compte tenu de la très faible part d'électricité produite, en France, par du gaz, du pétrole ou des ENRt, ce biais n'a pas d'impact notable sur le poids relatif des sources de production de l'électricité dans ce pays. Par contre, la méthode utilisée pour comparer l'électricité avec les autres énergies est discutable.[2]

Jusqu'en l'an 2000, la conversion de l'électricité en tonne équivalent pétrole effectuée par l'Observatoire de l'énergie, organisme français chargé d'établir les statistiques énergétiques de la France, reposait sur des principes différents de la comptabilité internationale employée par l'Europe ou l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Les conséquences de ces changements sur les bilans sont importants : Si les consommations totales d'énergie primaire varient peu d'un bilan à l'autre, la consommation finale d'énergie est largement diminuée (de 25 % environ), quant à l'autoconsommation de la branche des producteurs d'énergie, elle est multipliée par 3 ou 4. Il est donc important de mettre en garde les lecteurs de statistiques économiques contre les dangers d'un mélange des deux comptabilités.[3]

[modifier] Notes et références

  1. Benjamin Dessus et Hélène Gassin - So watt? L'énergie, une affaire de citoyens - édition de l'Aube, 2004
  2. Jean-Marc Jancovici : quelles équivalences entre énergies ?
  3. Les cahiers de Global Chance - Maîtrise de l'énergie et développement durable - n°16 - Novembre 2002 - ISSN 1270-377X

[modifier] Voir aussi

[modifier] Lien externe