Thur (France)

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Thur
La Thur à Thann
Longueur 53 km
Débit moyen 6,32 m3.s-1
mesurés à Staffelfelden
Surface du bassin 262 km2
Se jette dans l'Ill, la Lauch
Bassin collecteur le Rhin
Pays France
Cours d’eau - Hydrologie

La Thur est une rivière française d'Alsace. Elle irrigue une vallée industrielle orientée vers l'est sur le flanc sud du Grand Ballon. Sa pollution lui a valu, en 1983, de bénéficier du premier contrat de rivière en France.

Sommaire

[modifier] Géographie

La rivière naît sur le versant occidental du Rainkopf. Depuis 1964, un barrage édifié à Kruth régularise son débit lors de la fonte des neiges ; la retenue générée est connue sous le nom de lac de Wildenstein.

La Thur baigne notamment Saint-Amarin, Thann et Vieux-Thann avant de déboucher dans la plaine d'Alsace à Cernay et d'obliquer vers le nord-est, le cours principal venant se jeter dans l'Ill en aval d'Ensisheim tandis qu'un bras appelé "vieille Thur" s'oriente vers le nord et rejoint la Lauch après avoir longé Rouffach en aval de Pfaffenheim.

[modifier] Communes traversées

Liste incomplète :

[modifier] Hydrologie

La Thur est une rivière fort abondante, comme l'ensemble des cours d'eau dévalant du massif vosgien. Son débit a été observé durant une période de 33 ans (1974-2007), à Pulversheim, localité du département du Haut-Rhin située à peu de distance de son confluent avec l'Ill [1]. Le bassin versant de la rivière y est de 250 km² (soit sa presque totalité qui fait 262 km²).

Le débit moyen interannuel ou module de la rivière à Pulversheim est de 6,17 m³ par seconde.

La Thur présente des fluctuations saisonnières de débit assez marquées, comme bien souvent dans le bassin de l'Ill correspondant à la partie orientale du massif vosgien. Les hautes eaux se déroulent en hiver et se caractérisent par des débits mensuels moyens allant de 9,68 et 11,50 m³ par seconde, de décembre à mars inclus (avec un maximum en janvier). Dès le mois d'avril le débit baisse nettement puis progressivement tout au long du printemps, et ce jusqu'aux basses eaux d'été qui ont lieu de juillet à septembre, entraînant une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 1,89 m³ au mois d'août, ce qui reste assez consistant. Mais les fluctuations de débit sont bien plus prononcées sur de plus courtes périodes ou d'après les années.

À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusque 0,410 m³, en cas de période quinquennale sèche, soit 410 litres par seconde, ce qui n'est pas excessivement sévère, notons-le (voir note [2] ).

Quant aux crues, elles peuvent être très importantes compte tenu de la taille modeste de la rivière et de son bassin versant. Les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 70 et 100 m³ par seconde. Le QIX 10 ou débit calculé de crue décennale est de 120 m³ par seconde, le QIX 20 de 140 m³ et le QIX 50 de 170 m³ par seconde (voir note [3] ).

Pour se faire une idée de l'importance de ces débits, on peut les comparer à ceux d'un affluent de la Seine à l'ouest de Paris, l'Eure (à Louviers), qui roule en moyenne 26,2 m³ sur un territoire de 5 935 km². Le QIX 10 de l'Eure en fin de parcours vaut 96 m³ (contre 120 pour la Thur) et son QIX 20 se monte à 110 m³ (contre 140 pour la Thur). Ainsi malgré un bassin plus ou moins vingt fois moins vaste et un débit moyen de moins du quart, le volume des crues de la Thur est supérieur au volume de celles de l'Eure [4].

Le débit instantané maximal enregistré à Pulversheim durant cette période débutant en 1974, a été de 153 m³ par seconde le 14 janvier 2004, tandis que la valeur journalière maximale était de 126 m³ par seconde le 15 février 1990. En comparant la première de ces valeurs à l'échelle des QIX de la rivière, il apparait clairement que cette crue était intermédiaire entre les niveaux de crue vicennale et cinquantennale, et donc destinée à se reproduire tous les 35-40 ans environ.

La Thur est une rivière fort abondante, puissamment alimentée par de fortes précipitations dans son aire. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 781 millimètres annuellement, ce qui est près de deux fois et demi supérieur à la moyenne d'ensemble de la France tous bassins confondus, et près du double de la moyenne du bassin de l'Ill. Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) atteint le chiffre robuste de 24,7 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.

[modifier] Pêche

C'est grâce à la qualité de ses eaux et à son exceptionnel peuplement en truites fario, que la Thur a été choisie pour accueillir l'un des cinq sites du championnat du monde de pêche à la mouche, en 2002.

[modifier] Notes et références

  1. Banque Hydro - Station A1462050 - La Thur à Pulversheim (option Synthèse)
  2. Le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.
  3. Le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans.
    On calcule aussi le QIX 50, c'est-à-dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans.
    Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est-à-dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux et cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.
  4. Banque Hydro - Station H9501010 - L'Eure à Louviers (ne pas cocher la case "Station en service")

[modifier] Voir Aussi

[modifier] Liens externes