Thomas Philippon

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Thomas Philippon est un économiste français, spécialiste d'économie financière, et auteur de l'ouvrage "Le capitalisme d'héritiers. Le crise française du travail" (2006).

Professeur d'économie à l'Université de New-York, il a étudié l'économie française sous l'angle de la corrélation entre le type d'actionnariat des entreprises et l'âge auquel les salariés partent en préretraite ou en retraite. L'objectif est de savoir pourquoi on quitte en général l'entreprise plus tôt en France, sans forcément en créer une nouvelle, d'où un taux d'inactivité important chez les plus de 50 ans.

Son étude montre que le départ se fait plus tôt dans les entreprises familiales d'une certaine taille, dont le dirigeant ou les principaux actionnaires sont des héritiers de la deuxième ou la troisième génération.

L'auteur a découvert que les perspectives de promotion interne sont plus faibles dans ces entreprises et la conflictualité plus forte, malgré des politiques sociales visant à diminuer l'influence des syndicats, ce qui amène les salariés à préférer un départ, même pour des conditions financières médiocres.

Plus globalement, il pose la question de l'image de l'entreprise et du dialogue social en France.

Ces salariés préférant quitter l'entreprise sont nombreux chez les cadres et les intermédiaires hiérarchiques, privant l'entreprise de collaborateurs expérimentés, qui partent avec leur savoir-faire et leurs carnets d'adresses.

Dans un entretien au quotidien Les Echos, il reprend un autre thème du livre, seulement effleuré, en estimant que des médias indépendants pourraient être la condition d'une bonne gouvernance des entreprises, les sociétés étant mieux gérées dans les pays où la presse est plus libre[1]. Dans une tribune à Libération, il montre que la qualité du débat lors des campagnes primaires pour la présidentielle aux Etats-Unis est très supérieure à l'image qui en est donnée.

En 2005, peu avant l'élection d'un président pour le Medef, il écrit une tribune au Monde en demandant à l'organisation d'ouvrir le débat sur les héritages et la mobilité sociale[2].

Thomas Philippon a par ailleurs étudié le poids croissant des stock-options dans le capitalisme moderne et leur impact sur les méthodes de gestion.

Avec l'américain Daniel Bergstresser, professeur à Harvard, il a publié en septembre 2002 une étude approfondie, développée en décembre 2004, établissant une forte corrélation entre les stratégies de court terme des entreprises, ainsi que l'habillage comptable permettant d'externaliser un maximum de bénéfices à brève échéance, et la part de la rémunération des dirigeants qui dépend de leurs stock-options.

Les deux chercheurs montrent qu'au cours des 15 dernières années, les rémunérations basée sur les stock-options ou la valeur des actions ont connu une énorme augmentation : l’exposition médiane du patrimoine des Pdg à la valeur de l’action de leur société a triplé en 14 ans, de 1980 à 1994 puis doublé en 6 ans, entre 1994 et 2000.

Ces travaux convergent avec les constatations empiriques de Francis Mer, ex-patron d'Arcelor et ministre des finances, dans son livre de 2005, "Vous, les politiques" (éditions Albin Michel), écrit avec Sophie Coignard, ou dans celui de Vincent Almond (pseudonyme d'un haut-consultant dans la finance) écrit en 2002 après l'affaire Enron, "Les mensonges de la Bourse".


[modifier] Travaux, articles et livres

  • "Le capitalisme d'héritiers. Le crise française du travail" (2006)
  • (en) CEO Incentives and Earnings Management, Daniel Bergstresser et Thomas Phillippon [3]
  • "Vive les primaires!" [4]
  • Tribune au Monde [5]

[modifier] Sources et Notes

  1. article dans Les Echos
  2. Etude medef Site du NYU
  3. CEO Incentives and Earnings Management Résumé
  4. Vive les primaires! Site NYU
  5. Tribune au Monde Site NYU