Terra nullius

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Terra nullius est une locution latine signifiant « terre inhabitée ». L'expression se réfère à un principe du XVIIe siècle qui décrit un lieu n'étant pas réclamé par une puissance souveraine reconnue par les autorités européennes ; selon ce principe, les terres n'étaient possédées par personne.

Pendant le XVIIIe siècle, le principe a été utilisé pour donner une force légale à la colonisation de terre occupé par des peuples n'ayant pas de système légal ou de système de propriété. Le philosophe suisse et théoricien du droit international Emerich de Vattel, construisant entre autres sa philosophie sur celle de John Locke, a proposé que le principe terra nullius s'applique où la terre n'est pas cultivée par les habitants indigènes. La terre n'étant pas cultivée, elle n'est pas utilisée à bon escient. Ceux qui la cultiveront auront conséquemment le droit de propriété sur elle.

Le principe de terra nullius fut invoqué pour justifier la colonisation de l'Australie par les Britanniques, et l'expropriation des terres aborigènes. Les Aborigènes en effet ne cultivaient pas la terre, mais leur culture et leur identité étaient (et sont) inextricablement liées à leurs terres ancestrales précises. Ce n'est qu'en 1992 que la Haute Cour d'Australie invalida rétroactivement cet argument, et proclama que l'Australie n'avait jamais été terra nullius (Mabo & Others v. Queensland, 1992).

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