Tambour de Ngọc Lũ

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Le tambour Ngọc Lũ est considéré comme l'un des objets les plus importants de la culture Dong Son[1]de l'âge du Bronze vietnamien, une civilisation qui a prospéré vers le IIème et IIIème siècle av. JC dans le delta du fleuve Rouge au Vietnam. Le haut niveau d'importance accordée à cette œuvre par les historiens et les archéologues est notamment dû à son bon état de préservation, et à son décor particulièrement riche [2] Ce tambour métallique a été accidentellement découvert en 1893 dans la province de Ha Nam, au sud-est de Hanoï, et non dans un chantier de fouille archéologique.


[modifier] Facture

Tambour Ngọc Lũ
Tambour Ngọc Lũ
Tambour Ngọc Lũ
Tambour Ngọc Lũ

Contrairement à la plupart des autres tambours Dong Son, le tympanum métallique de ce tambour est orné de trois zones en anneaux concentriques, où sont mis en scène des animaux ou des humains, entrelacés avec des groupes de modèles géométriques ou arrondis. La partie centrale évoque un auto-référencement au tambour, car il est décoré de dessins d'hommes semblant effectuer une cérémonie associant les tambours eux-mêmes. D’autres instruments de musique, ainsi que des travaux dans les rizières sont également figurés. Les deux cercles plus extérieurs sont décorés de scènes représentant des chevreuils, des calaos et des grues à aigrettes. Le panneau intérieur est répété, avec de petites variations. Ces scènes ont été l'objet de multiples interprétations, mais un motif prédominant est celui d'une rangée de personnages qui semblent masculins. Ils portent des ornements de plumes, et semblent dirigés par un homme qui tient une lance, laquelle est dirigée vers le sol. Il est dans une ligne, suivi par cinq autres hommes, dont au moins deux semblent jouer des instruments de musique. L’un semble jouer du khen et un autre des cymbales ou des cloches, tandis qu’un autre tient un objet qui pourrait être une baguette (dans sa main gauche). Les hommes portent une sorte de pagne et une coiffure haute faite de plumes, qui comprend une forme de tête d’oiseau. Devant le premier homme de la file, il y a une sorte de structure (maison ? temple ?) sur des pilotis de bois. Un groupe de gongs est sonné par une personne portant un pagne, mais sans coiffure à plumes. Trois personnes représentées également au-delà de la maison n'ont pas de coiffures, deux portent les cheveux longs, et un autre est coiffé avec des cheveux attachés. Deux de ces personnes sont dépeintes en train de battre du riz. Ils sont ornés de plumes, tandis que l'autre est montré avec un calao. Une maison est représentée au-delà d’eux, avec des éléments de décors sur les angles (avec ce qui semble être des plumes ou des banderoles). Les extrémités du pignons sont décorés de « têtes oiseaux ». Trois personnes sont représentées dans la maison, peut-être jouant des instruments de percussion. Il ya aussi une scène où une personne debout, et trois personnes assises brandissent de longues perches qui semblent être utilisée pour frapper une rangée de fûts placés devant eux. Cette scène se répète avec quelques variations. Dans une scène, les fûts sont tous de même taille, tandis que dans les autres, leurs tailles sont différentes. Un percussionniste utilise un instrument pour frapper, tandis que l'autre en utilise deux dans chaque main. Il existe d'autres variantes de cette scène avec percussionnistes assis et debout. Les hommes à plumes contrastent avec ceux qui sont représentés dans la maison, qui ne portent pas de plumes dans les cheveux et semblent être des femmes. La décoration du « manteau » du tambour représente des guerriers ornés de plumes dans une procession de pirogues décorées. Des têtes d’oiseaux décorent leur proue, poupes et même sur le gouvernail.

Les archéologues s'accordent à dire que ces scènes pourraient représenter un festival ou une sorte de rituel, où les musiciens pourraient faire partie d'un cortège.

[modifier] Notes et références

  1. (page du Wikipedia anglophone)
  2. Higham, p. 124.
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