Taikiken

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le taikiken est un art martial japonais, grandement inspiré du Yi Quan (ou dachengquan) chinois. Le taikiken a été fondé par le japonais Kenichi Sawai (1903 - 1988) après sa défaite face au chinois Wang Xiangzhai (1885-1963, 王薌齋) - l'inventeur du Yi Quan lui-même. Impressionné par la technique de Wang, Sawai apprit le Yi Quan auprès de l'élève de Wang, Yao Zongxun, puis auprès du maître lui-même.

Il n'existe aucun lien direct entre le taiji quan, le qi gong et le taikiken : taiki, que l'on peut traduire par "grande force" est à comparer à taiji, taikyoku en japonais, que l'on peut traduire par « le fait suprême » en référence à l'état d'union du yin et yang.

La méthode de Kenichi Sawai se fonde sur une pratique interne, le développement du Ki et la pratique du combat de percussion sans protections et à pleine puissance. Cette vision est pleinement inscrite dans la tradition du Budo et ce d'autant plus que le maître est à la base 5e dan de Judo Kodokan, 4e dan de Kendo et Iaïdo.

Kenichi Sawai a débuté la transmission de son art dès la fin de son apprentissage du Yi Quan, en 1947 au Japon. Parmi ses élèves les plus connus, on note Jan Kallenback.

[modifier] La pratique

Le Taikiken ne présente à proprement parler aucun kata. Néanmoins sa pratique se base sur des exercices très précis et stéréotypés dont la répétition inlassable et approfondie doit permettre d'atteindre la liberté du mouvement. Le but visé est de permettre une libre circulation du Ki dans le corps, pour atteindre la spontanéité du mouvement, d'où découlera la "force explosive" dite hakkei (fali en chinois). Le corps doit s'unir de façon globale dans le mouvement. C'est un travail dans la plus pure tradition interne et nécessite temps et patience afin de se former convenablement.

La pratique utilise l'immobilité, la lenteur afin de pouvoir expérimenter la mobilité du corps qui débouchera sur une mobilité économique et efficiente. De ce travail qui parait être un long détour on peut faire naître une utilisation unie du corps.

L'étude regroupe donc les élements suivants :

  • Ritsu Zen : « méditation debout » (chinois : zhan zhuang), les pieds parallèles, l'élève se tient debout. L'immobilité doit permettre l'accès à l'état de méditation, de "vide mental".
  • Hanzen : « demi posture » posture de combat
  • Yuri : « essayer la force, osciller » (chinois : shi li), exercices en mouvement, une occasion pour l'élève de ressentir le mouvement différemment.
  • Hai : « ramper » (chinois : moca bu), étude de la marche, une concentration plus particulière sur les jambes.
  • Neri : « pétrir » (chinois : zoubou shi li), étude de le l'ensemble du corps en mouvement
  • Hakkei : « jaillissement de la force » (chinois : fa li), des exercices qui permettent de contrôler et d'utiliser le hakkei.
  • Daken : « technique de frappe » (chinois : da quan)
  • Suishu : « poussée de mains » (chinois : tui shou), un exercice de Yuri avec un partenaire.
  • Kumite : « mélanger les mains » (chinois : san shou), combat réel où les coups sont portés.

[modifier] Références

  • The essence of kung-fu Taiki-ken, Kenichi Sawai, Japan Publications, 1976
  • Secret techniques of Yi quan and Taikiken, Yao Chengguang et Kubo Isato, Kitensha, 1999
  • Le Taikiken, Zoughari Kacem, in Arts martiaux traditionnels d'asie n°44, éditions Compoméga, 2000
  • Méthode des arts martiaux à mains nues, Kenji Tokitsu, Robert Laffont, 1987
  • Magazine Karaté Bushido, articles de Kenji Tokitsu

[modifier] Liens externes