Stéphanie de Beauharnais

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Portrait par François Gérard
Portrait par François Gérard

Stéphanie de Beauharnais, née à Versailles le 28 août 1789, est la fille du comte Claude de Beauharnais, parent d'Alexandre de Beauharnais qui fut le premier mari de l'impératrice Joséphine. Napoléon l'adopta, en fit la « princesse impériale Stéphanie » et, le 8 avril 1806, la donna en mariage au grand-duc héritier Karl von Baden (Charles II de Bade), fils de Charles Louis de Bade.

Le prince, subissant l'influence néfaste de son oncle Louis, un débauché notoire, délaisse pendant 6 ans une épouse coquette et quelque peu immature. Alors que Napoléon répudie Joséphine de Beauharnais, le couple a enfin une fille, la petite Louise, née en 1811, l'année où son père accède au trône. En 1812 naît un garçon, héritier de la maison de Bade. Mais le nouveau-né décède dans des circonstances obscures.
Mais, 16 ans plus tard, un adolescent apparaît le 26 mai 1828 à Nuremberg, prétendant se nommer Kaspar Hauser et avoir été sequestré durant au moins douze années dans une geôle obscure, sans avoir le moindre contact humain hormis un "homme en noir", son geôlier. L'Europe entière se passionne pour l'orphelin qui fut au début pris pour un anormal, et on en vient rapidement à penser qu'il s'agit en réalité du fils de Stéphanie et Karl de Bade, qui aurait été substitué à l'enfant mort d'une paysanne ou d'un ouvrier. L'instigatrice du complot aurait été la comtesse de Hochberg, grand-mère par alliance du grand-Duc Karl, pour que la couronne revienne à ses propres enfants (la branche Hochberg - de Bade). Kaspar Hauser mourra poignardé en 1833.

En 1813, une autre fille voit le jour, Joséphine. En 1816, un garçon qui malheureusement meurt peu après sa naissance. Enfin en 1817, une dernière fille, Marie, est donnée au couple grand-ducal, causant un grand désarroi chez les fidèles de la dynastie.

En effet, si le couple est réconcilié et uni, le jeune grand-duc n'a pu se soustraire à son goût pour la débauche et sa santé est si délabrée que l'on augure la fin de sa maison et d'un conflit au cours de la succession qui pourrait mettre en péril l'intégrité du grand-duché. Le grand-duc meurt l'année suivante, laissant Stéphanie veuve, seule, sans appui au milieu d'une cour et d'une Europe hostile aux "Napoléonides", avec trois filles en bas âge alors qu'elle n'a pas 30 ans.

Il faut néanmoins rappeler qu'après la chute de l'empire français, le grand-duc Charles aurait facilement pu répudier Stéphanie (comme le lui conseillait son entourage) mais qu'il resta fidèle à sa parole comme il avait été fidèle à Napoléon qu'il admirait ouvertement.

"Grande-duchesse douairière de Bade" à 29 ans, Stéphanie se réfugia à Mannheim, terre catholique, où sa conduite irréprochable - tant politique que personnelle - et puisée dans une foi profonde, lui attira le respect puis la sympathie de toutes les cours d'Europe.

En 1831, elle maria sa fille Louise à Gustave Vasa, fils du roi détrôné de Suède Gustave IV Adolphe et frère de la grande duchesse Sophie de Bade, mais le mariage ne fut pas heureux et le couple divorça en 1844. Leur unique enfant Carola épousa en 1853 le roi Albert Ier de Saxe.

En 1834, la cadette, Joséphine, devenue sourde malgré les soins de sa mère, épousa le prince Charles Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen, qui gouverna la Prusse pendant près de 15 ans. Ils formèrent un couple uni qui donna à l'Europe une reine du Portugal, un roi de Roumanie et la mère du roi des belges Albert Ier.

N'ayant pu marier sa dernière fille Marie à un fils du roi des Français Louis-Philippe Ier, ce qui lui aurait définitivement permis d'être réconciliée avec le régime français anti-bonapartiste, Stéphanie finit par accepter l'union morganatique de sa fille avec Lord Douglas Hamilton, issu d'une prestigieuse et richissime famille écossaise.

Les trois princesses, nées protestantes, moururent dans la religion de leur mère, le catholicisme.

Ayant eu la joie de vivre le rétablissement de l'Empire Français en 1852, Stéphanie décède à Nice le 29 janvier 1860.