Sphinx (mythologie grecque)

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Sphinx funéraire archaïque, vers 570 av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes
Sphinx funéraire archaïque, vers 570 av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes

Dans la mythologie grecque, le Sphinx ou la Sphinge est une créature fantastique appelée Phix dans le dialecte béotien, fille de Typhon (ou d'Orthos) et d'Échidna, ou encore selon Hésiode d'Orthos et de la Chimère. Elle est représentée avec un buste de femme, un corps de lion et des ailes d'oiseau.

Son nom provient du grec ancien Σφίγξ / Sphínx, « l'étrangleuse », qui dériverait du sanskrit sthag (thak en pâli) signifiant « dissimuler », ou bien de l'égyptien ancien Shesepankh, « statue vivante » ou « automate »[réf. nécessaire].

Sommaire

[modifier] Mythe

Envoyée par Héra en Béotie suite au meurtre du roi de Thèbes Laïos, elle commence à ravager les champs et à terroriser les populations. Ayant appris des Muses une énigme, elle déclare qu'elle ne quitterait la province que lorsque quelqu'un l'aurait résolue, ajoutant qu'elle tuerait quiconque échouerait. Le régent, Créon, promet alors la main de la reine veuve Jocaste et la couronne de Thèbes à qui débarrasserait la Béotie de ce fléau. De nombreux prétendants s'y essaient, mais tous périssent jusqu'à l'arrivée d'Œdipe ; le Sphinx lui demande :

τί ἐστιν ὃ μίαν ἔχον φωνὴν τετράπουν καὶ δίπουν καὶ τρίπουν γίνεται
« Quel être, pourvu d’une seule voix, a d’abord quatre jambes, puis deux jambes, et trois jambes ensuite ?[1] »
(Apollodore, Bibliothèque, III, 5, 8)

« (...) Œdipe trouva la solution : il s’agissait de l’homme. De fait, lorsqu’il est enfant, il a quatre jambes, car il se déplace à quatre pattes ; adulte, il marche sur deux jambes ; quand il est vieux, il a trois jambes, lorsqu’il s’appuie sur son bâton.[1] »
(ibid.)

Furieux de se voir percé à jour, le Sphinx se jette du haut de son rocher (ou des remparts de Thèbes selon les auteurs) et meurt. C'est ainsi que, Créon tenant sa promesse, Œdipe contracte avec sa mère une union incestueuse.

[modifier] Interprétations

Sphinx enlevant un jeune homme, lécythe attique à figures rouges, v. 420 av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes (Inv. 1607)
Sphinx enlevant un jeune homme, lécythe attique à figures rouges, v. 420 av. J.-C., Musée national archéologique d'Athènes (Inv. 1607)

Cet affrontement entre Œdipe et le Sphinx diffère fondamentalement de la plupart des autres affrontements mythologiques. En effet, si Héraclès, Persée ou Thésée battent leurs adversaires par la force, Œdipe, à l'instar d'Ulysse, triomphe avant tout par son astuce et sa sagacité, sa mètis.

Par ailleurs, Pausanias donne deux explications « historiques » à la légende du Sphinx : il s'agirait d'une expédition pirate défaite par Œdipe, arrivant de Corinthe avec une grande armée, ou bien d'une fille naturelle de Laïos souhaitant garder le trône pour elle.

[modifier] Évocations artistiques

Le thème du sphinx est populaire chez les peintres symbolistes.

[modifier] Sources

[modifier] Notes

  1. ab Traduction d'Ugo Bratelli, cf. Sources.

[modifier] Voir aussi

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