Sonate pour violoncelle et piano (Debussy)

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La Sonate pour violoncelle et piano en ré mineur de Claude Debussy fait partie des dernières œuvres du compositeur, écrite en quelques jours entre la fin juillet et le début août 1915, lors du séjour de Debusssy à Pourville au bord de la mer, en dépit des premiers signes d'affaiblissement du compositeur.

[modifier] Historique

Dés 1914, le compositeur, encouragé par l'éditeur de musique Jacques Durand, avait eu le projet d'écrire un ensemble de six sonates pour divers instruments, en hommage aux musiciens français du XVIIIe siècle. La Première Guerre mondiale avait en effet reveillé les instincts nationalistes de "Claude de France" et les noms de Couperin et de Rameau semblaient être le nécessaire antidote.

Dans une lettre au chef d'orchestre Bernard Molinari, Debussy expliquait que l'ensemble devait comporter « des combinaisons différentes, la dernière sonate réunissant les sonorités employées dans les autres... ». Sa mort, le 25 mars 1918, l'empêche de mener à bien son projet et seules trois sonates sur les six prévues sont publiées chez Durand, avec une dédicace à sa seconde épouse, Emma Bardac. On sait cependant que la quatrième sonate aurait été pour hautbois, cor et clavecin, et la cinquième pour trompette, clarinette, basson et piano[réf. nécessaire].

Debussy prône «la fantaisie dans la sensibilité», face aux ennuyeuses machines à développements cycliques et chorals obligés.

La création de la Sonate pour violoncelle et piano a eu lieu le 4 mars 1916 à Paris.

[modifier] Structure

Le titre pressenti était Pierrot fâché avec la lune, une allusion probable au peintre Watteau, revue par le Verlaine des Fêtes galantes. En fait, tout en l'écrivant, Debussy était hanté par les arlequinades de la commedia dell'arte. La composition reste un mélange d'humour sarcastique et de poésie mélancolique. Le piano cantonné dans un rôle d'accompagnateur (de continuo) laisse la part belle au violoncelle, dont la sonorité évoque celle de la guitare ou de la mandoline.

La sonate comprend trois mouvements :

  • un Prologue qui débute dans le style d'une ouverture à la française, fière et majestueuse. Le piano revient vite à son rôle d'accompagnateur et laisse s'épanouir le violoncelle dans des épanchements solitaires. Un passage à l'agitation inquiète animando poco a poco ramène le thème initial. Le Prologue se termine en ré mineur sur une quinte à vide dans le registre aigu du violoncelle.
  • La Sérénade, à l'humeur fantasque et capricieuse, n'est pas s'en évoquer le Prélude pour piano Général Lavine. Sur un rythme de Habanera, le violoncelle fournit pizzicatos, portandos et harmoniques, évoquant la mandoline.
  • Le dernier mouvement Finale s'enchaine, volubile et virtuose, qui évoque des images d'Espagne en particulier les Parfums de la nuit d'Iberia ou les vers de Mandoline de Verlaine : "Leurs molles ombres bleues tourbillonnent dans l'extase d'une lune rose et grise et la mandoline jase parmi les frissons de brise".

[modifier] Discographie sélective

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