Sonate pour violon n° 9 de Beethoven

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Page de couverture d'une édition originale de la Sonate à Kreutzer.
Page de couverture d'une édition originale de la Sonate à Kreutzer.

La Sonate pour violon n° 9 en la majeur de Ludwig van Beethoven, op. 47, est une sonate pour violon et piano en trois mouvements composée entre 1802 et 1803 et publiée en 1805 avec une dédicace au violoniste français Rodolphe Kreutzer, d'où sa fameuse appellation de Sonate à Kreutzer.

Il s'agit de la plus célèbre sonate pour violon de Beethoven. C'est aussi la plus longue (40 minutes environ) et la plus difficile dans sa partie violinistique.

Sommaire

[modifier] Histoire de l'œuvre

La Sonate pour violon n° 9 est une œuvre de la seconde période créatrice de Beethoven. Sa composition fut contemporaine de celle de la Symphonie Héroïque.

Selon toute vraisemblance la sonate était d'abord dédiée au violoniste George Bridgetower (1778-1860), qui avait créé l'œuvre avec Beethoven au piano. Mais suite à une querelle, Beethoven aurait changé la dédicace qui serait finalement allée à Kreutzer, que le compositeur avait connu en 1798 à l'ambassade de France et qu'il tenait en très haute estime. Comble de l'ironie, Kreutzer refusa toujours de jouer la sonate qu'il considérait « inintelligible » pour le public.

L'accueil des critiques fut très réservé, l' Allgemeine Musikalische Zeitung considérant que Beethoven y avait « poussé le souci de l'originalité jusqu'au grotesque » et qu'il se montrait adepte d'un « terrorisme artistique » [1] . Il s'agit aujourd'hui d'une des sonates pour violon les plus populaires et les plus jouées du répertoire.

[modifier] Structure

Fichiers audio
La Sonate à Kreutzer, huile de René-Xavier Prinet datée de 1901.
La Sonate à Kreutzer, huile de René-Xavier Prinet datée de 1901.

L'œuvre se compose de trois mouvements :

  1. Adagio sostenuto - Presto
  2. Andante con Variazioni
  3. Presto

Le premier mouvement est introduit adagio dans le ton de la majeur par le violon. Après l'entrée du piano et un passage en mineur débute un presto véhément, charpente de ce mouvement qui se termine sur une coda énergique après un bref rappel du thème de l'adagio.

Le contraste est saisissant avec la douceur du second morceau, superbe et ample mouvement à variations en fa majeur.

Le calme est soudain rompu par l'entrée du troisième mouvement, morceau virtuose et exubérant en forme de tarentelle qui s'achève dans une course effrénée, comme par épuisement des deux instruments.

Rares sont les sonates en duo où la dualité des instruments est autant mise en relief : le compositeur déclarait avoir écrit cette sonate dans le style d'un concerto et Chantavoine décrivit le premier et le troisième mouvements comme « un véritable corps à corps des deux instruments » [2] .

[modifier] Influence artistique

[modifier] Partition

[modifier] Enregistrements célèbres

La version enregistrée par Wilhelm Kempff et Yehudi Menuhin en 1970 (DG) fait toujours figure de référence. Mais il ne faut pas omettre les différentes versions de Nathan Milstein, toutes excellentes, ni celles de David Oistrakh

[modifier] Références

  1. Source : Massin J et B, Ludwig van Beethoven, Fayard, 1967, p. 634
  2. Source : Massin J et B, Ludwig van Beethoven, Fayard, 1967, p. 633