Siège de Mafeking

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Cadets de Mafeking
Cadets de Mafeking
Siège de Mafeking par les Boers
Siège de Mafeking par les Boers

Le siège de Mafeking par 3 000 soldats boers du 13 octobre 1899 au 17 mai 1900 a été un des épisodes de la deuxième guerre des Boers.

Les Boers étaient des fermiers d'origines néerlandaises, allemandes et françaises qui avaient fondé deux républiques indépendantes au sud de l’Afrique , la république sud-africaine du Transvaal et l'État libre d'Orange. Leur objectif était de préserver leur indépendance respective des tentatives d'annexions par la Couronne britannique à la colonie du Cap.

Par ailleurs, le siège eut deux conséquences secondaires : la création du scoutisme sous l’égide du colonel Baden-Powell et l’émission du premier timbre représentant un scout.

Sommaire

[modifier] L’épisode militaire

[modifier] La naissance du scoutisme

Dans la ville britannique frontalière assiégée, le colonel Robert Baden-Powell a réquisitionné tous les hommes valides pour leur confier un rôle militaire. La ville essaie de vivre un semblant de normalité entourée par une zone de sécurité et des réseaux de tranchées.

Pour le transport du courrier et assurer la liaison entre le colonel et les avant-postes, il décide d’utiliser la fougue des jeunes garçons de Mafeking. Agés de 9 à 15 ans, ces jeunes appelés "Cadets de Mafeking" s’engagent et reçoivent un semblant de formation militaire (ne pas être à découvert, obéissance, uniforme) et leurs qualités physiques (vitesse, réflexe) sont améliorés par des jeux et une émulation. Baden-Powell en fait une unité d’éclaireurs (scout en anglais). C'est ce terme "éclaireurs" que Baden-Powell utilisera 8 ans plus tard, lorsqu'il lance le scoutisme. Les missions les plus dangereuses nécessitant de traverser les lignes ennemis restent confiés aux coureurs indigènes.

Après la fin du siège, Baden-Powell rentre au Royaume-Uni où il met en place les fondements du mouvement scout.

[modifier] Le siège de Mafeking et l’histoire philatélique

Le service postal continua de fonctionner à Mafeking pendant la durée de siège : les coureurs indigènes se chargeant de passer le courrier officiel et privé à travers les lignes ennemies. Le courrier à l’intérieur de la ville posait moins de difficultés.

Cependant, lorsque Baden-Powell crée son unité de jeunes éclaireurs, il leur assure de primes dont le financement est assuré par une augmentation de l’affranchissement postal. Or, en état de siège, le stock de timbres est limité. Déjà, des timbres du Cap de Bonne-Espérance et du Royaume-Uni (servant dans le protectorat de Bechuanaland) ont été surchargés « Mafeking Besieged » (« Mafeking assiégée » en français).

Le photographe de la ville accepte d’utiliser son papier photographique pour émettre des timbres, une fois qu’un coureur a ramené des lignes britanniques le ferrocyanure de potassium nécessaire pour rendre sensible ce papier.

Baden-Powell refuse d’utiliser le portrait de la reine Victoria pour une simple émission locale et de circonstance. Pour le 1 penny, on décide de photographier sur son vélo le sergent-chef Warner Goodyear, 13 ans et chef des scouts. Pour le 3 pence, le photographe se sert d’un cliché de Baden-Powell en uniforme avec un chapeau à bord retroussé (ce choix ne fut accepté par l’intéressé uniquement parce que le tirage avait commencé sur l’ordre de ses officiers subalternes, et éviter le gaspillage de papier).

Ces deux photographies sont transformées en maquettes de timbres par le docteur Will Hages dont les initiales figurent sur les timbres. Les maquettes sont photographiées et réduites. Les timbres sont tirés par feuille de 12 sur le papier au ferrocyaniure de potassium. Ils sont ensuite gommés et perforés.

Le 9 avril 1900, le colonel Baden-Powell en autorise la vente sous certaines conditions : l’expéditeur doit présenter ses lettres ; l’envoi est limité à une lettre par jour et par personne.

Ils cessent d’être utilisés après la fin du siège et la libération de la région par les troupes britanniques en mai 1900.

Le 1 penny a été tiré à 9 476 exemplaires et le 3 pence à 9 108 exemplaires avec deux formats. Très rares sur lettres dont beaucoup de courriers furent pris par les Boers.

[modifier] Source

  • Philippe Artru, « L’épopée héroïque des premiers scouts de Baden-Powell », article paru dans Timbroloisirs, n°4, avril 1989.