Shapour Bakhtiar

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Le docteur Shapour Bakhtiar (en persan : شاپور بختیار) est un politicien iranien né en 1914 et mort le 7 août 1991. Il a été le dernier premier ministre d'Iran sous le Shah Mohammad Reza Pahlavi.

Sommaire

[modifier] Jeunesse

Shapour Bakhtiar est né en 1914 à Kanarak[1], un village proche d'Isfahan dans le sud-ouest de l'Iran, fils de Mohammad Reza (Sardar-e-Fateh) et Naz-Baygom, tous deux Bakhtiaris. Le grand-père maternel de Bakhtiar, Najaf-Gholi Samsam ol-Saltaneh, fut nommé premier ministre deux fois, en 1912 puis en 1918. La mère de Bakhtiar mourut quand il avait sept ans. Il alla à l'école élementaire à Shahr-e Kord puis au lycée, d'abord à Isfahan puis à Beyrouth (Liban) où il reçut un baccalauréat d'une école française.

[modifier] Sa période en France

En 1936, il part pour la France. Il reçoit un doctorat de sciences politiques de la Sorbonne en 1939 ainsi que des diplomes de droit et de philosophie. En tant que ferme opposant à toute sorte de totalitarisme, il se porte volontaire dans l'armée française puis combat l'occupation allemande dans le bataillon d'Orléans.

[modifier] Carrière politique en Iran

Shapour Bakhtiar retourne en Iran en 1946. En 1951, il est nommé par le Ministère du travail, d'abord en tant que directeur du département du travail de la province d'Isfahan, puis au même poste au Khuzestan, centre de l'industrie pétrolière. En 1953, Mohammad Mossadegh est brièvement au pouvoir en Iran, avant d'être déposé. Sous le mandat de Mossadegh, Bakhtiar a été ministre délégué au travail. Après que le Shah fut remis au pouvoir par un coup d'état soutenu par les États-Unis et la Grande Bretagne. Dans les années suivantes, Bakhtiar fut emprisonné à plusieurs reprises, pour un total de 6 ans, pour son opposition au Shah. Il est même devenu dirigeant du Front National, alors illégal.

A la fin de 1978, alors que le pouvoir du Shah s'effondrait, et parce que Bakhtiar avait été un dirigeant de la dissidence, il fut choisi pour aider à la création d'un gouvernement civil à la place du gouvernement de salut public qui avait existé jusqu'alors. Il fut nommé Premier ministre par le Shah, faisant ainsi une concession à ses opposants, spécialement les suiveurs de l' Ayatollah Rouhollah Khomeini. Bien que ceci fût la cause de son renvoi du Front National, il accepta le poste car il craignait une révolution dans laquelle les communistes et les mollahs prendraient le pouvoir dans le pays, ce qui pour lui était synonyme de la ruine de l'Iran. L'opposition ne souhaitait pas faire de compromis et le Shah fut forcé de quitter l'Iran en Janvier 1979; Bakhtiar quitta l'Iran pour la France en avril de cette même année.

[modifier] Exil français

Depuis Paris, Shapour Bakhtiar menait le Mouvement de résistance nationale de l'Iran, qui combattait la République islamique sur son territoire. En juillet 1980, il échappa à une tentative d'assassinat à son domicile de la banlieue parisienne, à Suresnes, qui couta la vie à un policier et à une voisine. Mais le 7 août 1991, Bakhtiar est tué par trois assassins en même temps que son secrétaire, Soroush Katibeh, à son domicile. Un des assassins fut arrêté en Suisse et extradé en France. Pendant son procès en 1994, il a admis avoir été envoyé par le gouvernement iranien pour tuer Bakhtiar.

Shapour Bakhtiar est enterré à Paris, au cimetière du Montparnasse.[2]

[modifier] Liens externes

[modifier] Travaux publiés

  • Mémoires de Shapour Bakhtiar, Harvard University Press, 1996 (édité par Habib Ladjevardi)

[modifier] Notes et références

  1. L’ombre d’un homme pourchassé par le chah et condamné par l’ayatollah sur l'Humanité. Consulté le 11 mars 2007
  2. Tombe de Shapour Bakhtiar dans Find a Grave


Précédé par Premier ministre d'Iran Suivi par
Gholam Reza Azhari 4 janvier 1979 - 5 février 1979 Mehdi Bazargan