Sadok Bey

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Bey de Tunis
Sadok Bey
Sadok Bey
possesseur de la Régence de Tunis
Prédécesseur Mohammed Bey
Prince héritier 10 juin 1855
Règne 20 septembre 1859
29 octobre 1882
Successeur Ali III Bey
Naissance 7 février 1813
Lieu de naissance
Décès 29 octobre 1882
Lieu du décès Le Bardo
Nature du décès Mort naturelle
Husseinites

Sadok Bey, nom francisé de Muhammad al-Sadiq Bey (أبو عبد الله محمد الصادق باشا باي), né le 7 février 1813 et décédé le 29 octobre 1882 au palais du Bardo, est bey de Tunis de 1859 à sa mort.

Investi comme prince héritier le 10 juin 1855, il succède à son frère aîné, Mohammed Bey, le 20 septembre 1859. Nommé général de division de l'armée impériale ottomane le 10 juin 1855, il est promu au grade de maréchal le 10 décembre 1859.

Le 23 avril 1861, il promulgue la première véritable constitution du monde arabe : elle sépare les pouvoirs exécutifs, judiciaires et législatif, limite les pouvoirs du bey et crée de nouvelles cours de justices et un conseil suprême (collaborant à la fois avec une assemblée et une cour suprême). Cette constitution assure aussi aux Européens et aux Juifs l'égalité des droits avec les musulmans, en particulier le droit de posséder des biens immobiliers. Une situation juridique nouvelle qui encouragent les Européens à s'établir en Tunisie. Ainsi voit-on s'installer de nouveaux commerçants français, s'ouvrir des écoles religieuses non-musulmanes et le service de télégraphie être concédé à une mission française en 1859.

Le 26 avril, Sadok Bey modifie l'ordre de succession au trône : c'est dorénavant le prince le plus âgé de la famille beylicale qui monte sur le trône à la mort du souverain et non plus l'aîné de ses fils.

En remplacement du fondouk français, le gouvernement tunisien fait construire un nouveau consulat sur la future avenue de la Marine inauguré par le souverain le 12 janvier 1862. Le bey confie à l'ingénieur Colin de Marseille la réfection générale de l'aqueduc romano-hafside de Zaghouan pour assurer l'alimentation en eau de la capitale. Vers 1865, on commence à démolir les remparts qui entourent la médina et dont certains menacent alors de s'effondrer. C'est vers cette époque que disparaissent les portes Bab Carthagena, Bab Souika, Bab Bnet et Bab El Jazira. Les canons de bronze des remparts de Tunis et de La Goulette sont vendus en 1872 au profit du trésor. Les Européens s'établissent de préférence aux alentours de Bab El Bhar et au débouché des rues de la kasbah, des Glacières, du Consulat, de l'Église, des remparts et en bordure de l'avenue de la Marine plantée de ficus vers 1865. Dans les parages, la construction est gênée par la présence des cimetières européens (notamment en face du nouveau consulat de France), par les jardins maraîchers créés le long des marais du lac de Tunis qui s'avancent jusqu'à l'actuelle avenue de Carthage.

Toutefois, les intrigues de certains de ces ministres, notamment Mustapha Khaznadar et Mustapha Ben Ismaïl, la pression constante des consuls européens et la banqueroute de l'État, due à des grands travaux qui s'accompagnent d'impôts plus lourds et plus nombreux l'obligeant à réclamer des crédits qu'il ne peut rembourser, ouvrent les portes à l'occupation étrangère malgré les efforts du grand vizir Kheireddine Pacha. La France prend ainsi pied en Tunisie en 1869 par le biais d'une commission anglo-italo-française destinée à résorber la dette extérieure du pays. Il sera contraint de signer, le 12 mai 1881, le traité du Bardo qui instaure le protectorat français en Tunisie.

Il a eu plusieurs épouses dont l'une était une odalisque circassienne nommée Lella Kmar. Elle lui a été offerte par le sultan ottoman et épousera deux beys après lui.

Il est enterré au mausolée du Tourbet El Bey situé dans la médina de Tunis.