Sœurs de la Charité de Montréal

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'Ordre des Sœurs de la Charité de Montréal est une congrégation religieuse catholique romaine fondée par Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais d'Youville) en 1737.

Sommaire

[modifier] Les débuts de l'ordre

À la mort de son mari, Marie-Marguerite de Lajemmerais d'Youville commence à prendre soin des malades de l'Hôpital Général de Montréal, alors sous la direction des Frères Hospitaliers, puis elle accueille chez elle les pauvres, afin de les soigner. La première maison de la fondation n'est alors que très modeste, et vient décharger les chambres de l'Hôpital Général de Montréal, alors que les premières femmes venant se joindre à Marguerite ont toutes une origine semblable à la fondatrice : elles sont fortunées, veuves ou vieilles filles. Mais, par-dessus tout, elles éprouvent toutes un même sentiment de charité.

À la suite de la débâcle de l'Ordre des Frères Hospitaliers, les Sulpiciens vont demander à Marguerite d'Youville et ses consœurs de prendre en charge l'Hôpital Général de Montréal. Par la même occasion, les Sœurs de la Charité deviennent administratrices de nombreuses terres à Montréal, et Marguerite d'Youville fait à la même époque l'acquisition de la seigneurie de Châteauguay, où elle construira un moulin, afin d'accroître les revenus de la terre. C'est l'abollition du régime seigneurial, en 1854, qui viendra forcer l'Institut à rechercher ailleurs son financement.

[modifier] La question monétaire

Pour pouvoir prendre en charge leurs nouvelles responsabilités, les Sœurs de la Charité de Montréal, administratrice de l'Hospital Général, doivent alors résoudre un problème de taille, celui du financement de l'Ordre. Or, la congrégation était, à son départ, une compagnie de filles purement séculières, unies entr’elles par les liens de la plus pure charité.

Dans leurs débuts, les Sœurs vont réussir à résoudre cette importante question, d'une part grâce à leurs biens personnels, d'autre part par le prise en charge des possessions des Frères Charron. De plus, l'aide financière apportée par le Séminaire de Saint Sulpice ainsi que par le Gouvernement colonial n'est pas à être mis de côté.

Par la suite, les Sœurs de la Charité vont acquérir un certain nombre de terres situées sur l'île de Montréal, puis par la suite d'autres situées à Châteauguay, où elles feront d'ailleurs construire un moulin.

Par contre, certains problèmes sont rencontrés lorsqu'il s'agit d'archiver la situation financière des Sœurs Grises, notamment le manque de rigorisme dans leur archivisme financier. Ainsi, il est difficile de retracer les revenus annuels provenant des différentes terres, ainsi que la part de la dot amenée par les novices.

À la chute du régime seigneurial en Canada, les Sœurs vont alors consacrer une certaine partie des chambres de l'Hôpital général à l'accueil de femmes pensionnaires pour combler leurs besoins monétaires. L'apport direct de divers mécènes et du gouvernement est alors, lui aussi, très important. De plus, les Sœurs elles-même refusent de s'opposer au changement de régime terrien. [1]

Finalement, il faut aussi mentionner l'apport considérable des travaux manuels dans les revenus de l'Institut. Ces ouvrages sont très diversifiés ; travaux d'aiguille, blanchissage, fabrication d'ostie, de cierges, de bougies, de lampes, mais aussi la confection de différents statuaires, notamment celle d'Enfants-Jésus de cire.

[modifier] Les fondations ultérieures

  • Les Sœurs de la Charité de Saint Hyacinthe (1840)
  • Les Sœurs de la Charité d'Ottawa (1845)
  • Les Sœurs de la Charité de Québec (1849)
  • Grey Nuns of the Sacred Heart (1921)
  • Grey Sisters of the Immaculate Conception (1926)

[modifier] Les premières Mères Supérieures

  • Marie de Lajemmerais d'Youville (1737 - 1771)
  • Marguerite-Thérèse Lemoine-Despins (1771 - 1792)
  • Thérèse-Geneviève Coutlée (1792 - 1821)
  • Marguerite Saint-Germain Lemaire (1821 - 1833)
  • Marguerite-Dorothée Trottier de Beaubien (1833 - 1843)
  • Elizabeth Forbes McMullen (1843 - 1848)
  • Rose Coutlée (1848 - 1853)
  • Julie Hainault Deschamps (1853 - 1863)

[modifier] Autres dates importantes

  • 1737 : Fondation de la Congrégation par Marguerite de Lajemmerais d'Youville
  • 1738 : Aménagement du premier refuge pour les pauvres par les Filles de la Charité
  • 1747 : Prise en charge de l'Hôpital Général de Montréal
  • 3 juin 1753 : Louis XV confirme officiellement M. D'Youville dans son rôle d'administratrice de l'hôpital.
  • 15 juin 1755 : Mgr Pontbriand approuve la communauté
  • 1765 : Le premier hôpital est la proie des flâmes ; on met 4 mois à le reconstruire.
  • 1846 : Début de l'assistance des malades à domicile
  • 1847 : Épidémie de typhus à Montréal
  • 1849 : Épidémie de choléra à Montréal
  • 1858 : Ouverture du noviciat

[modifier] Notes et références

  1. Il est vrai que pour les moulins, nous y perdons; mais nous gagnons pour les lots et ventes, et nous sommes toujours payées par le Gouvernement au jour fixé, et pour ainsi dire, cela ne prend que le temps de se rendre à l'Office.

[modifier] Lien externe

[modifier] Bibliographie

  • M. D'allaire, Les dots des religieuses au Canada français, 1639-1800, Montréal, Éditions Hurtubise, 1986.
  • D. Deslandres [et al], Les Sulpiciens de Montréal, Montréal, Fides, 2007.
  • H. Lapointe-Roy, Une charité bien ordonnée, Montréal, Éditions du Boréal, 1987.
Autres langues