Série du siècle 1972

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La Série du siècle, série de parties de hockey sur glace, s'est déroulée du 2 au 28 septembre 1972. Les quatre premiers matchs ont eu lieu au Canada, tandis que les quatre derniers ont été joués à Moscou en URSS.[1]

Sommaire

[modifier] Contexte

En 1972, le Canada et l'Union soviétique s'affrontent lors d'une série, pour déterminer quel pays était la plus grande nation de hockey au monde. La plupart des Canadiens étaient convaincus que le Canada ne ferait qu'une bouchée de l'équipe soviétique, mais il en fut autrement.

Après les quatre premiers matchs au Canada, où la finesse de jeu des Russes époustoufla le public, l'équipe canadienne était menée deux victoires contre une et un match nul. Pour conserver son honneur, le Canada devait remporter trois des quatre dernières rencontres à Moscou.

Dans le premier match à Moscou, l'URSS a comblé un déficit de 4-1 et a remporté le match 5-4. Les Soviétiques n'avaient besoin que d'une partie nulle pour remporter le championnat.

Par la suite, l'équipe canadienne a sonné le ralliement et est parvenue à imposer son style de jeu physique et brutal. Bobby Clarke s'est servi de son bâton de hockey pour donner un coup de hache fracturant la cheville de Valeri Kharlamov. Les Canadiens ont remporté les trois dernières parties en territoire russe, culminant sur un but de Paul Henderson à 34 secondes de la fin du huitième et ultime match. Cette victoire dramatique de l'équipe canadienne est l'un des plus grands retours dans l'histoire du hockey.

[modifier] Match 1 - Forum de Montréal

Date 2 septembre 1972
Lieu Forum de Montréal (Montréal au Québec)
Score final Canada 3 - URSS 7
Score de la série Canada 0 - 1 URSS

S'attendant à une partie à sens unique où l'équipe canadienne l'emporterait avec facilité, les partisans montréalais sont bien vite désillusionnés par le jeu des Soviétiques.

La Canada prend rapidement les devants 2-0 en première période face à l'URSS grâce aux buts de Phil Esposito (00:30) et de Paul Henderson (06:32). L'équipe soviétique remet les pendules à l'heure avant la fin de la période avec des buts de Evgeny Zimin (11:40) et de Vladimir Petrov (17:28), ce dernier but marqué en désavantage numérique.

La seconde période est tout à l'avantage de l'URSS qui marque deux autres buts pour prendre les devants, tous deux marqués par Valeri Kharlamov (02:40 et 10:18). L'ambiance change radicalement au Forum alors que la victoire facile est en train de devenir une défaite pour la nation du hockey.

La troisième période s'amorce avec un but de Bobby Clarke pour le Canada (08:22), mais l'Union soviétique termine la rencontre avec trois autres buts, marqués pas Boris Mikhailov (13:32), Evgeny Zimin (14:29) et Alex Yakushev (18:37).

18 818 spectateurs assistent à cette défaite inattendue de l'Équipe du Canada. Les titres de joueurs de la rencontre reviennent à Bobby Clarke pour le Canada et à Valeri Kharlamov pour l'URSS. Les deux gardiens étaient Ken Dryden (Canada) et Vladislav Tretiak (URSS) et ont affronté respectivement 30 et 32 tirs. Les deux équipes ont à peu près été pénalisées également au cours de cette rencontre.

[modifier] Match 2 - Maple Leaf Gardens

Date 4 septembre 1972
Lieu Maple Leaf Gardens (Toronto en Ontario)
Score final Canada 4 - URSS 1
Score de la série Canada 1 - 1 URSS

La pression monte rapidement sur les épaules des joueurs canadiens qui veulent faire oublier la défaite humiliante qu'ils ont subie deux jours plus tôt à Montréal.

Aucun but n'est marqué au cours de la première période où le Canada écope de deux pénalités.

Le Canada ouvre la marque en deuxième période grâce à Phil Esposito (07:14). L'URSS montre des signes d'indiscipline alors qu'elle est punie à cinq reprises lors de cet engagement.

Profitant d'un avantage numérique en début de troisième période, Yvan Cournoyer double l'avance du Canada (01:19). L'URSS profite à son tour d'un avantage numérique quelques minutes plus tard alors qu'Alex Yakushev marque (05:53). Le Canada réplique avec deux autres buts, le premier de Pete Mahovlich (06:47) en infériorité numérique, le second de son frère Frank (08:59).

Ce sont 16 485 spectateurs qui assistent à cette victoire canadienne. Les frères Phil et Tony Esposito se partagent le titre de joueur par excellence pour le Canada alors que chez les Soviétiques, c'est Vladislav Tretiak qui le mérite. Tony Esposito gardait le filet canadien et a fait face à 21 tirs tandis que Vladislav Tretiak était d'office dans le but de l'URSS où il a affronté 36 tirs. L'URSS a été l'équipe la plus punie au cours de cette rencontre, notamment avec une pénalité de dix minutes imposée à Valery Kharlamov en fin de seconde période.

[modifier] Match 3 - Winnipeg Arena

Date 6 septembre 1972
Lieu Winnipeg Arena (Winnipeg au Manitoba)
Score final Canada 4 - URSS 4
Score de la série Canada 1 - 1 URSS

Le Canada amorce cette rencontre en lion avec un but rapide de Jean-Paul Parise (01:54). La réplique de l'équipe soviétique est tout aussi rapide alors que Vladimir Petrov marque en désavantage numérique (03:16). Jean Ratelle redonnera les devants au Canada à la fin de la période (18:25).

La seconde période s'amorce avec un autre but du Canada, cette fois marqué par Phil Esposito (04:19). Valery Kharlamov marquera un peu plus tard en infériorité numérique (12:56) pour ramener l'écart à un seul but. Moins d'une minute plus tard, Paul Henderson redonne une avance de deux buts au Canada (13:47). L'égalité est créée avant la fin de la période grâce aux buts de Yuri Lebedev (14:59) et d'Alex Bodunov (18:28).

La troisième période est marquée de quelques pénalités, dont une de dix minutes pour le Canadien Wayne Cashman. Aucun but n'est inscrit au cours de cette période.

9 800 personnes assistent à cette partie nulle. Paul Henderson est proclamé joueur par excellence pour l'équipe du Canada et du côté de l'équipe d'URSS, ce titre revient pour une seconde fois à Vladislav Tretiak. Ce dernier gardait le filet soviétique, arrêtant 38 tirs. Tony Esposito était le gardien de service pour le Canada alors qu'il fit face à 25 tirs. Encore une fois, les deux équipes subissent environ le même nombre de pénalités.

Cette partie nulle prendra une importance capitale au cours des jours qui suivront puisque cette série compte huit rencontres, un chiffre pair, et qu'une égalité entre les deux équipes est difficilement réalisable dans ce contexte. De plus, ce résultat provoqua la frustration de plusieurs partisans canadiens qui accusèrent les joueurs canadiens de ne pas mettre plus d'effort qu'il n'en fallait au cours de cette série.

[modifier] Match 4 - Pacific Coliseum

Date 8 septembre 1972
Lieu Pacific Coliseum (Vancouver en Colombie-Britannique)
Score final Canada 3 - URSS 5
Score de la série Canada 1 - 2 URSS

Dernier match en sol canadien pour cette série. La frustration des partisans canadiens est de plus en plus palpable alors que s'amorce la rencontre.

La première période est toute soviétique. Le Canada subit trois pénalités au cours de celle-ci alors que les joueurs soviétiques sont irréprochables. Boris Mikhailov marque les deux buts de l'URSS en avantage numérique (02:01 et 07:29). La foule commence à huer l'équipe du Canada dont le moral est clairement à la baisse.

Gilbert Perreault ouvre la marque pour le Canada en début de deuxième période (05:37). L'URSS réplique avec deux autres buts, ceux de Yuri Blinov (06:34) et de Vladimir Vikulov (13:52). Le climat s'envenime davantage devant la performance du Canada.

La troisième période débute avec un but du Canada, marqué par Bill Goldsworthy (06:64). Vladimir Shadrin réplique quelques minutes plus tard pour l'Union soviétique (11:05). Dennis Hull inscrit un dernier but pour le Canada avant la fin de la rencontre (19:38), mais c'est trop peu et trop tard pour l'équipe canadienne qui subit un second revers sur son propre territoire.

Les 15 570 spectateurs font clairement connaître leur insatisfaction à la suite de ce revers. Phil Esposito est nommé joueur par excellence pour le Canada sous les huées alors que Boris Mikhailov reçoit le prix chez les Soviétiques. Ken Dryden a fait face à 31 tirs pour le Canada alors que Vladislav Tretiak affrontait les 41 lancers du Canada. Le Canada est puni à quatre reprises contre une seule fois pour l'URSS, ce qui aura une incidence sur le résultat de cette rencontre.

À la suite de cette partie où les partisans huèrent les joueurs canadiens, Alan Eagleson de l'équipe d'entraîneurs du Canada exprimera le sentiment de culpabilité de l'équipe alors que le capitaine Phil Esposito, s'excusera pour la tenue de l'équipe: « To the people across Canada, we tried. We gave it our best. To the people who booed us, geez, all of us guys are really disheartened. We're disillusioned and disappointed. We cannot believe the bad press we've got, the booing we've got in our own building. I'm completely disappointed. I cannot believe it. Every one of us guys -- 35 guys -- we came out because we love our country. Not for any other reason. We came because we love Canada. » Le moral de l'équipe est donc bien bas alors qu'elle s'apprête à traverser l'Atlantique pour jouer les quatre dernières rencontres à Moscou, derrière un Rideau de Fer très hermétique à cette époque.

[modifier] Match 5: Palais des sports Loujniki, Moscou (URSS), le 22 septembre 1972

Treize jours séparent le présentation des rencontres 4 et 5. Au cours de cette période, Équipe Canada se rend en Suède pour s'adapter aux dimensions de la patinoire européenne (patinoire olympique).

Équipe Canada arrive avec un personnel réduit à Moscou. L'environnement entourant l'équipe est très hostile et, au cours de tout le séjour des Canadiens en sol soviétique, de nombreux dérangements surviendront, autant pour l'équipe que pour les 3000 partisans canadiens qui se rendent en URSS.

Lors de la présentation des joueurs canadiens à la foule, Phil Esposito trébuche sur un pétale de fleur se trouvant sur la glace. Se relevant avec élégance, il devient immédiatement un favori de la foule. Cette scène reste l'une des plus connues entourant la série.

La première période ne donne lieu qu'à un seul but, celui de Jean-Paul Parisé (15:30) qui donne les devants au Canada. Chacune des équipes écopent d'une pénalité.

Le second engagement donne lieu à du jeu un peu plus rude. Le Canada triple son avance au cours de cette période grâce aux buts de Bobby Clarke (03:34) et de Paul Henderson (11:58). Le Canada est puni à trois reprises; l'URSS, à deux reprises. Ces deux périodes où l'Union soviétique est blanchie sont les deux meilleures périodes jouées par Équipe Canada jusqu'à maintenant dans la série.

L'URSS réplique finalement avec un but de Yuri Blinov (03:34) alors que Paul Henderson y va de son second de la soirée (04:56), redonnant une avance de trois buts au Canada. C'est alors que l'URSS se réveille et que le Canada s'effrondre. En un peu plus de cinq minutes, les Soviétiques marquent quatre buts: Viacheslav Anisin (09:05), Vladimir Shadrin (09:13), Alexander Gusev (11:41) et Vladimir Vikulov (14:46). Le Canada n'est puni qu'une seule fois au cours de cette période alors que l'URSS est punie à deux reprises. La rencontre prend fin sur cette impressionnante remontée de l'Union soviétique qui place le Canada dans une situation dramatique: pour remporter la série, le Canada doit remporter les trois dernières parties, toutes disputées à Moscou. Si une seule partie se termine par une nulle et que le Canada remporte les deux autres parties, la série sera égale. Toute autre résultat entraînerait une victoire pour l'URSS.

15000 personnes assistent à ce premier duel en sol soviétique. Tony Esposito et Paul Henderson se partagent le titre de joueur par excellence pour le Canada; Vladimir Petrov et Alex Yakushev en fond de même pour l'URSS. Tony Esposito gardait les buts pour le Canada et a fait face à 33 tirs. Vladislav Tretiak a quant à lui fait face à 37 tirs.

Compte final: Canada 4, URSS 5. Résultats dans la série: Canada 1, URSS 3 (une partie nulle).

[modifier] Match 6: Palais des sports Loujniki, Moscou (URSS), le 24 septembre 1972

Acculé au mur, le Canada n'a d'autre choix que de remporter la victoire lors des trois prochaines rencontres. Toutefois, la machine soviétique joue son meilleur hockey et les Canadiens cherchent une façon de contrecarrer les excellents patineurs de l'URSS.

Les esprits s'échauffent rapidement et ce sont les Canadiens qui en font les frais. Trois pénalités sont décernées au Canada, dont une pénalité mineur double à Phil Esposito pour double échec. La première période s'achève sans qu'aucun but ne soit marqué. Les deux équipes se retirent vers leur vestiaire avant une seconde période qui s'avèrera décisive dans la série.

L'Union soviétique s'inscrit rapidement au pointage au début de la deuxième période avec le but de Yuri Liapkin (01:12). Le Canada réplique rapidement avec trois buts, ceux de Dennis Hull (05:13), Yvan Cournoyer (06:21) et Paul Henderson (06:36). Quelques minutes plus tard, la tension monte d'un cran entre les deux équipes alors que Guy Lapointe et Valeri Vasiliev en viennent presque aux poings. Ils sont chassés tous les deux pour deux minutes. Avant la fin de ces deux pénalités, la série prend un tournant inattendu: prenant possession de la rondelle, le rapide Valeri Kharlamov semble bien positionné pour s'échapper devant Ken Dryden. Dans un geste dramatique, Bobby Clarke soulève son bâton et frappe violemment le joueur soviétique à la cheville qui demeure sur ses patins malgré tout. Le joueur canadien écope d'une pénalité de deux minutes pour coup de bâton et d'une autre pénalité de dix minutes pour mauvaise conduite. Kharlamov terminera la partie malgré le choc subi. Alex Yakushev marque en fin de période (17:11), profitant d'un avantage numérique. La période prend fin alors que le Canada a reçu cinq pénalités (dont une majeure imposée à Phil Esposito pour bâton élevé, sans ignorer non plus les dix minutes imposées à Bobby Clarke) contre deux pour l'URSS. De plus, l'Union soviétique aurait marqué un but en toute fin de période, un but qui n'a jamais été vu par les officiels, une décision l'équipe soviétique ne contestera pas.

La troisième période donne lieu à un jeu plus défensif. L'URSS tente d'égaliser la marque, sans succès. Aucun but n'est marqué au cours de cette période. Une seule pénalité est signalée pour le Canada.

À nouveau, 15000 personnes remplissent l'amphithéâtre de Moscou. Ken Dryden et Gary Bergman sont nommés joueurs par excellence du côté canadien; Vladimir Lutchenko et Alex Yakushev reçoivent le même honneur dans le camp soviétique. Ken Dryden a fait face à 22 lancers dans cette rencontre tandis que Vladislav Tretiak affronta 29 tirs.

Au cours des heures qui suivront cette rencontre, on apprendra que Valeri Kharlamov, considéré par plusieurs comme le meilleur joueur soviétique, a terminé la partie malgré une fracture de la cheville provoquée par le fameux coup de bâton de Clarke. Ce dernier avait été encouragé à poser ce geste par l'entraîneur-assistant John Ferguson. Phil Esposito déclarera des années plus tard qu'il était entièrement d'accord avec le geste posé par son ancien coéquipier. La rudesse du jeu canadien revient donc à l'avant-scène dès cet instant. Kharlamov ne jouera plus au cours de cette série qui deviendra beaucoup plus rude.

Compte final: Canada 3, URSS 2. Résultats dans la série: Canada 2, URSS 3 (une partie nulle).

[modifier] Match 7: Palais des sports Loujniki, Moscou (URSS), le 26 septembre 1972

Le moral d'Équipe Canada est à la hausse après la victoire de la sixième partie. Le sort de l'équipe demeure toutefois précaire puisqu'une défaite signifie toujours une victoire de l'URSS dans la série. Du côté soviétique, la perte de Kharlamov est confirmée, ce qui ne peut en rien aider cette équipe.

La tension de la sixième rencontre est toujours palpable alors que les deux équipes s'échangent des pénalités en première période. Phil Esposito ouvre la marque pour le Canada (04:09) tandis que l'Union soviétique réplique avec deux buts, ceux d'Alex Yakushev (10:17) et de Vladmir Petrov en supériorité numérique (16:27). Le Canada crée l'égalité avant la fin de la première période, encore une fois grâce à Phil Esposito (17:34).

Les esprits s'échauffent davantage en deuxième période alors que de nombreuses pénalités sont décernées aux deux équipes. Aucun but n'est compté au cours de cette seconde période qui donne lieu à du jeu très robuste.

Rod Gilbert pousse le Canada en avance dès le début de la troisième période (02:13), but à lequel réplique Alex Yakushev quelques instants plus tard (05:15) alors que l'URSS évolue avec un homme en plus. Le jeu demeure serré jusqu'à ce que Gary Bergman et Boris Mikhailov écopent chacun d'une pénalité majeure pour rudesse. Les deux équipes semblent se diriger vers une partie nulle qui pourrait signifier une égalité dans la série au terme du dernier match. C'est sans compter sur Paul Herderson qui marque à la fin de la dernière période (17:54), jetant une douche froide sur les partisans et les joueurs soviétiques et provoquant la joie des spectateurs et des joueurs canadiens. La partie prend fin quelques instants après ce magnifique but. Le Canada a encore une chance de remporter la série.

Les 15000 personnes présentes à la rencontre voient Boris Mikhailov et Alex Yakushev ainsi que Phil Esposito et Bill White être nommés joueurs par excellence de la partie. Tony Esposito voit 31 lancers être dirigés contre lui tandis que Vladislav Tretiak affronte les 25 tirs canadiens.

Après cette partie mouvementée, les événements étranges se multiplient autour d'Équipe Canada. Divers appels anonymes sont placés dans les différentes chambres d'hôtel des joueurs, un spectateur canadien est appréhendé. La table est mise pour le huitième, dernier et décisif match.

Compte final: Canada 4, URSS 3. Résultats dans la série: Canada 3, URSS 3 (une partie nulle).

[modifier] Match 8: Palais des sports Loujniki, Moscou (URSS), le 28 septembre 1972

Avant même que la dernière partie se mette en branle, les controverses se multiplient. Les arbitres sont changés la veille même de cette rencontre ultime alors que les officiels neutres sont remplacés par les autorités sportives soviétiques. Le Canada s'insurge rapidement et choisit finalement l'un des deux arbitres qui participeront au match.

La rencontre débute et rapidement, l'arbitre choisit par l'URSS décerne d'étranges pénalités au Canada. Alex Yakushev ouvre la marque en supériorité numérique (03:34). Phil Esposito s'impatiente rapidement quant au travail des officiels, mais pas autant que Jean-Paul Parise. Ce dernier perd son contrôle peu de temps après le premier but de l'URSS et faint de frapper l'arbitre fautif à la tête avec son bâton. Parisé, qui venait d'être pénalisé pour obstruction, reçoit également une pénalité de dix minutes pour mauvaise conduite (après avoir frappé sauvagement la glace avec son bâton et hurlé des obsénités aux arbitres) et est expulsé de la rencontre (pour son geste envers l'officiel). Quelques instants plus tard, Phil Esposito crée l'égalité en supériorité numérique (06:45). Vladimir Lutchenko redonne l'avance à l'Union soviétique (13:10), encore une fois en avantage numérique. Brad Park égalise la marque avant la fin de l'engagement (16:59).

L'URSS reprend les devants dans les premières secondes de la seconde période sur un but de Vladimir Shadrin (00:21). Les deux équipes jouent avec plus de discipline qu'en première période. Il faut attendre le milieu de la période pour voir Bill White créer à nouveau l'égalité (10:32). L'URSS explose par la suite avec deux buts sans réplique, comptés par Alex Yakushev (11:43) et Valeri Vasiliev en avantage numérique (16:44). Malgré l'écart de deux buts, les joueurs canadiens retournent au vestiaire avec optimisme.

La troisième et ultime période démarre avec un but de Phil Esposito (02:27). Les esprits s'échauffent à nouveau peu de temps après alors que Rod Gilbert et Evgeni Mishakov sont chassés cinq minutes chacun pour s'être battus. Yvan Cournoyer jette l'hystérie chez les Canadiens lorsqu'il compte en milieu de période (12:56). Toutefois, le juge de but n'allume pas la lumière rouge officialisant le but, ce qui jette le feu aux poudres. Alan Eagleson, assis dans les estrades, tente de se rendre au banc des annonceurs pour s'assurer que le but de Cournoyer est bon. Bousculant au passage des hommes de l'Armée rouge présents sur place, ces derniers l'aggripent pour l'escorter hors de l'amphithéâtre. Pete Mahovlich se joint alors à la mêlée et frappe les soldats soviétiques avec son bâton; il est immédiatement suivi de ses coéquipiers qui forment un mur humain afin de secourir Eagleson. Ce dernier est escorté de l'autre côté de la patinoire par le personnel d'entraîneurs canadiens, dont les membres multiplient les gestes obscènes à la foule hostile.

Le jeu reprend alors. Les Soviétiques semblent jouer pour la nulle, ce qui leur donnerait la victoire dans la série puisque l'URSS a marqué plus de buts que le Canada, qui doit absolutement l'emporter. Les minutes s'écoulent tandis que Phil Esposito, Yvan Cournoyer et Paul Henderson sautent sur la glace lors des dernières minutes de jeu. Avec moins d'une minute à jouer, ce dernier transporte la rondelle en zone adverse quand il trébuche et donne contre la bande derrière le filet de Tretiak. Esposito, suivant le jeu malgré son apparente fatigue, effectue un faible tir en direction de Tretiak qui l'arrête sans difficulté. Henderson surgit alors, récupère le disque et marque le but de la victoire pour le Canada. Autant la foule et les téléspectateurs canadiens que les joueurs d'Équipe Canada célèbrent ce but historique marqué à 19:26. Le Canada envoie ses trois plus imposants attaquants pour protéger l'avance et s'assurer ainsi de la victoire.

15000 spectateurs assistent à ce moment historique. Paul Henderson et Brad Park sont nommés joueurs par excellence pour le Canada, honneur qui revient à Vladimir Shadrin et Alex Yakushev chez les joueurs soviétiques. Ken Dryden fait face à 27 tirs au cours de ce match alors que Vladislav Tretiak en affronte 36.

Compte final: Canada 6, URSS 5. Résultats dans la série: Canada 4, URSS 3 (une partie nulle).

[modifier] Résultats détaillés du tournoi

Match Date Résultat Lieu
1 2 septembre 1972 URSS 7 - Canada 3 Montréal Canada Canada
2 4 septembre 1972 URSS 1 - Canada 4 Toronto Canada Canada
3 6 septembre 1972 URSS 4 - Canada 4 Winnipeg Canada Canada
4 8 septembre 1972 URSS 5 - Canada 3 Vancouver Canada Canada
5 22 septembre 1972 Canada 4 - URSS 5 Moscou URSS URSS
6 24 septembre 1972 Canada 3 - URSS 2 Moscou URSS URSS
7 26 septembre 1972 Canada 4 - URSS 3 Moscou URSS URSS
8 28 septembre 1972 Canada 6 - URSS 5 Moscou URSS URSS

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références

  1. (en) Histoire de la Série du Siècle sur http://www.1972summitseries.com.

[modifier] Article connexe