Roger Ducatel

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Roger Ducatel (1921, à Arras - 2005, à Bandol) est un peintre expressionniste français.

[modifier] Une vie de Bohême

Né peu après la Grande Guerre, Roger Ducatel a tout du portrait — presque de l’image d’Épinal — que l’on peut se faire de l’artiste du début du siècle dernier. « La barbe sel et poivre, la casquette de marin pêcheur vissée sur la tête, l’œil grand ouvert derrière des lunettes de cycliste et une gouaille parigotte envahissante », c’est ainsi que l’artiste gersois Christian Huc le décrivait, il y a peu encore, lors d’un vernissage.

Un homme de tempérament qui goûtera longtemps à la vie de bohème, faisant mille petits boulots pour survivre dans sa ville natale d’Arras avant de gagner Le Touquet où ses parents lui transmettront l’hôtel familial. C’est là, comme à son café L’Atelier, d’Amiens, qu’il va trouver ses muses. "Ducatel peint les gens, ou plutôt des moments, des tranches de vie comme l’on couche une photo sur un négatif " [1] confirme le journaliste Max Lagarrigue. Des scènes parfois très impudiques, vécues ou imaginées, difficile de répondre, mais qui flirte avec les grands pinceaux que sont un Lautrec ou un Gauguin. Un talent certain qui fera de Ducatel l’un des rares artistes français de ce courant expressionniste français du XXe siècle à pouvoir vivre de son art et à recevoir de nombreuses récompenses (prix René Virard (1959), grand prix de la Côte d’Opale (1962) et grand prix international de Deauville (1970).

Un succès qui le conduira à réaliser de belles commandes publiques, à l’instar de celle pour le bicentenaire de la Révolution française, en 1989, où il réalise pour le compte de la ville de Paris, une grande fresque exposée dans le grand salon de l’hôtel de ville. L’homme n’en est pourtant pas moins capable d’en refuser d’autres qui pourront surprendre bien des artistes, à l’instar d’un portrait que lui commande la chanteuse Édith Piaf. "Il était capable, confirme sa veuve, par caprice ou tout simplement parce que cela ne l'intéressait pas de refuser des projets en or [2]" confie sa veuve au même journaliste Max Lagarrigue. C'est ainsi qu'il ne répondra pas à la très lucrative proposition d’un marchand d’art américain qui lui commande quinze toiles par mois! "Chez Ducatel, l’art prendra donc toujours le dessus sur le marchand." Couvert de dette, il est contraint de vendre son hôtel familial, près du très select Westminster, fort réputé pour la cuisine de son épouse Paulette. Ils s'installent finalement à Lectoure dans le Gers dans une autre demeure familiale où Ducatel va installer durant vingt ans son chevalet. "Pendant plus de cinq ans, il a tenu une école de peinture gratuite où les notables locaux des environs de Lectoure se pressent. "C'est aussi durant cette période que le peintre va produire une partie de son oeuvre. Sa fille qui ne pourra manager le travail de son père, a épousé l'artiste Yves Thos dont elle s'occupe.

[modifier] Notes et références

  1. La Dépêche du Midi, 2 mars 2007
  2. La Dépêche du Midi, 2 mars 2007