Roger-Patrice Pelat

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Roger-Patrice Pelat (mort le 7 mars 1989) était un ancien résistant et un homme d'affaires, ami personnel de François Mitterrand, inculpé le 16 février 1989 dans l'affaire Pechiney-Triangle pour délit d'initié.

Roger-Patrice Pelat s'est lié d'amitié avec François Mitterrand en Allemagne pendant leurs mois de détention dans un stalag allemand, en 1940, puis dans la Résistance.

Devenu un richissime homme d'affaires, cet ami intime du président est inculpé le 16 février 1989 de recel de délit d'initié à l'occasion du rachat de la société Américan Can par la société Pechiney. Qui a informé R.-P. Pelat ? Alain Boublil, directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy, a été relaxé en première instance mais condamné pour ces faits en appel. Le tribunal écrit : « Ces présomptions seraient de nature à établir la culpabilité d'Alain Boublil s'il avait été à cette date le seul à détenir les informations et à connaître l'une au moins des personnes qui en ont profité. [...] Le partage de ce secret avec Samir Traboulsi, qui entretenait également des relations avec Roger-Patrice Pelat et l'avait, lui aussi, vu la veille, laisse planer un doute qui doit bénéficier au prévenu. » Alain Boublil sera donc relaxé. La cour n'a pas eu le même regard. Mais la cour d'appel estime que « Les circonstances dans lesquelles l'information a été divulguée font ressortir qu'à la date où celle-ci a été transmise à Roger-Patrice Pelat seul Alain Boublil [...] était en mesure de connaître en substance et d'une façon suffisamment précise les renseignements dont il s'agit [...]. Il est dès lors acquis que Boublil a été ainsi [...] l'informateur de Roger-Patrice Pelat[1]. »

Cependant, Pelat meurt à l'hôpital d'une crise cardiaque moins d'un mois plus tard après son inculpation.

Pierre Bérégovoy avait bénéficié d'un prêt d'un million de francs sans intérêts, passé devant notaire, pour l'achat d'un appartement de cent mètres carrés dans le XVIe arrondissement. À la mort de R.-P. Pelat, Pierre Bérégovoy avait remboursé 500 000 F en argent. La somme restante avait partiellement été remboursée[2].

En février 1993, Le Canard enchaîné révèle l'existence de ce prêt. Pierre Bérégovoy est devenu premier ministre. L'affaire mine toute la campagne législative menée par ce dernier pour le parti socialiste.

[modifier] Notes

  1. « Ancien directeur du cabinet de Pierre Bérégovoy — Alain Boublil est condamné à un an d'emprisonnement ferme dans le procès en appel de l'affaire Pechiney », Le Monde, 8 juillet 1994
  2. Pierre Favier et Michel Martin-Roland, La Décennie Mitterrand, tome 4, éd. du Seuil, « Points », 2001, pp. 431/433