Roberto Calderoli

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Roberto Calderoli
Roberto Calderoli

Roberto Calderoli (né le 18 avril 1956 à Bergame, en Italie) est un homme politique italien. Vice-président du Sénat de 2001 à 2004, ministre des réformes institutionnelles de juillet 2004 au 18 février 2006 dans le gouvernement de Silvio Berlusconi, il est un des dirigeants de la Ligue du Nord, le parti d'extrême-droite xénophobe dirigé par Umberto Bossi. Nommé ministre de la Simplification (des lois) le 7 mai 2008.

Roberto Calderoli est un ancien médecin spécialisé dans la chirurgie maxillo-faciale. Il est entré au gouvernement en juillet 2004 en remplacement de Umberto Bossi victime d'un arrêt cardiaque. Il est l'auteur principal, controversé, de la loi électorale italienne de 2005, qu'il a lui-même qualifiée a posteriori de « porcherie ».

Sommaire

[modifier] Scandales et controverses

[modifier] Castration des délinquants sexuels

En 2002, il préconise, dans ce qui se veut une boutade, la castration pénale des auteurs d'infractions sexuelles d'un coup de ciseaux non stérilisés. Il affectionne d'ailleurs cet instrument chirurgical car il a aussi conseillé à toutes les Italiennes d'avoir en permanence une paire de ciseaux dans leur sac à main pour se défendre des « agressions bestiales des immigrés ».

[modifier] Crise internationale des caricatures de Mahomet

Lors de la Crise internationale des caricatures de Mahomet, il demande au pape Benoît XVI de lancer une nouvelle croisade contre le monde musulman, le 14 février 2006, Roberto Calderoli annonce qu'il a commandé des T-shirts portant les caricatures de Mahomet. « Je me suis fait confectionner des T-shirts avec les caricatures contestées par l’islam et je vais les porter dès aujourd’hui. Je suis prêt à en offrir à qui me le demandera ». D'après lui cette initiative est un appel au dialogue : « Je ne qualifierais pas cette initiative de provocation. Plutôt une invitation au dialogue. » Cependant il a jugé très sévérement les réactions violentes des manifestants. « Il faut en finir avec cette fable qu’il faut rechercher le dialogue avec ces gens-là. Ils veulent nous humilier. Un point c’est tout. Heureusement qu’en Europe, il y a encore des dirigeants comme le chancelier autrichien Wolfgang Schüssel qui disent que nous, Européens, n’abandonnerons pas nos modèles de vie. Parce qu’il faut en finir avec cette tendance à baisser les pantalons et avec les distinctions hypocrites entre islam terroriste et islam pacifique. »[1]

Le 16 février 2006, le ministre montre son T-shirt en ouvrant sa chemise lors du journal télévisé de 20 heures sur la première chaîne de la Rai.

Le 17 février, en Libye, une violente manifestation composée d'un millier de manifestant a eu lieu devant le consulat d'Italie de Benghazi pour protester contre les caricatures de Mahomet. Le consulat a été incendié et plusieurs personnes sont mortes dans l'affrontement avec les forces de police libyennes.

Le 17 février au soir, afin d'apaiser la situation Silvio Berlusconi demande la démission de Roberto Calderoli. Celui-ci accepte de se démettre au terme d'une réunion extraordinaire de la direction de la Ligue du Nord au domicile de Umberto Bossi près de Varese. Il a ainsi expliqué : « J'ai remis mon mandat au président Berlusconi par sens des responsabilités et non parce que cela m'a été demandé par la majorité et par l'opposition. Je ne veux pas permettre la poursuite de la honteuse instrumentalisation faite contre moi et contre la Ligue du nord, y compris par des membres de la majorité ».[2]

Le 18 février 2006, face aux reproches qu'il subit, il déclare au journal Corriere della Sera : « Je ne me sens pas responsable de ces morts ». « Je n'ai jamais voulu offenser la religion musulmane. Mais au cours des dernière semaines, nous avons assisté à des manifestations d'une violence inouïe dans de nombreux pays musulmans contre les représentations de pays occidentaux qui ont culminé avec l'assassinat d'un prêtre et le massacre de sœurs et de civils, coupables d'avoir une autre religion que l'islam. Cette véritable attaque contre l'Occident me préoccupe beaucoup et devrait également préoccuper ceux qui sont chargé de gouverner » [3], [4]

[modifier] Équipe de France

Il se fait de nouveau remarquer le 12 juillet 2006, en affirmant que l'Italie a « battu une équipe qui, pour obtenir des résultats, a sacrifié son identité en alignant des nègres, des musulmans et des communistes. ».[5] Il a salué le titre de champion du monde comme « une victoire de l'identité italienne, d'une équipe qui a aligné des Lombards, des Napolitains, des Vénitiens et des Calabrais et qui a gagné contre une équipe de France qui a sacrifié sa propre identité en alignant des noirs, des islamistes et des communistes pour obtenir des résultats. »

Après avoir reçu les protestations de l'ambassadeur de France en Italie, Calderoli refuse de présenter ses excuses et explique « quand je dis que l'équipe de France est composée de noirs, d'islamistes et de communistes, je dis une chose objective et évidente. (...) La France est une nation multiethnique, vu son passé colonialiste, ce dont je ne serais pas fier. Mais ce n'est pas ma faute si certains sont restés perplexes devant une équipe qui a aligné sept noirs sur onze joueurs, si Barthez (le gardien de but) chante l'Internationale au lieu de la Marseillaise et si certains préfèrent la Mecque à Bethléem. »[6]

[modifier] Accords de Schengen

À peine nommé ministre de la Simplification, il déclare le 14 mai 2008 : « Le cadre européen est en train de se modifier. Le traité de Schengen a été décidé entre des États qui avaient des caractéristiques similaires, il y avait une certaine homogénéité objective, on n'imaginait pas alors l'entrée dans l'Union européenne d'autres États. C'est une chose d'évoquer la France, l'Autriche, l'Allemagne. Tout autre chose, franchement, parler de la Roumanie. »[7]

[modifier] Sources

  1. « Un ministre de Berlusconi porte des T-shirt avec les caricatures de Mahomet », La Croix, 14.02.06
  2. (fr)« Berlusconi limoge un ministre accusé d'avoir offensé l'islam », La Croix, 16.02.06
  3. (fr)« Un ministre de Berlusconi démissionne », TF1 News, 18.02.06.
  4. (fr) « Démission et suspension de ministres après une manifestation meurtrière contre le consultat italien en Libye », Le Monde, 18.02.06
  5. 24 Heures - 24 heures, le quotidien vaudois
  6. RDS - Un populiste italien jette de l'huile sur le feu
  7. Devant les journalistes du palais Madama, Sénat de la République. Agr