Rivière Rupert

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Rivière Rupert
Les rapides Kaumwakweyuch (photo prise du pont de la route de la Baie James)
Les rapides Kaumwakweyuch (photo prise du pont de la route de la Baie James)
Longueur 763 km
Débit moyen 900 m3.s-1
Surface du bassin 43 400 km2
Régime Régime nival
Se jette dans Baie James
Bassin collecteur Baie d’Hudson
Pays Canada Canada
Cours d’eau - Hydrologie

La rivière Rupert est l’une des dix plus grandes rivières du Québec, Canada.

Le village cri de Waskaganish se trouve à l'embouchure de la rivière.

Sommaire

[modifier] Géographie

Elle prend sa source dans le lac Mistassini et se déverse 600 km plus à l’ouest dans la baie de Rupert, qui fait partie de la baie James. Le bassin de drainage de la rivière Rupert couvre une superficie de 43 400 km² et le débit moyen de la Rupert est environ 900 m³/s. Elle est composée de plusieurs rapides puissants, dont les Rapides Kaumwakweyuch situés à proximité de la Route de la Baie-James et communément appelés les Rapides d’avoine.

[modifier] Principaux affluents

Rivière Témiscamie

[modifier] Expéditions sur la rivière à l’époque de la Nouvelle-France

En 1663, le gouverneur Pierre du Bois d'Avaugour nomma Guillaume Couture, coureur des bois et interprète, à titre de commandant d'une expédition qui avait pour but de découvrir l'emplacement de la mer du Nord. Il était accompagné de deux Français (Pierre Duquet et Jean Langlois) et de plusieurs Amérindiens qui prendront place dans 44 canots. Couture est le premier européen qui fit la découverte du lac Mistassini au Saguenay. Le groupe poursuivit son exploration et arriva à une rivière « qui se jette dans la mer du nord » (la rivière Rupert). Les guides amérindiens refusèrent d'aller plus loin et l'expédition reprit la route du sud. Cependant, Couture établit des contacts avec les peuples amérindiens du Nord, qu'il trouva beaucoup plus pacifiques que les Iroquois et les Hurons du Sud.

En 1668, une expédition menée par l'explorateur Médard Chouart des Groseilliers s’est rendue jusqu’à l’embouchure de la rivière Rupert dans le but de contourner le fleuve Saint-Laurent contrôlé par les Français et ce, en vue de rompre l’emprise des Français dans le domaine de la traite des fourrures. Le cours d’eau fut nommé en l’honneur de l’instigateur de cette expédition, le prince Rupert. Un fort fut fondé à l’embouchure de la rivière et devint plus tard le poste de traite Rupert House, le plus vieux poste de traite de la Compagnie de la Baie d'Hudson. À partir de ce moment et jusqu’au début du vingtième siècle, la rivière Rupert a toujours joué un rôle vital en permettant d’approvisionner en vivres les commerçants de fourrures des postes de traite situés plus à l’est, à l’intérieur des terres (comme Nemaska et Mistissini) et en facilitant la traite de fourrures.

Aujourd’hui, la rivière Rupert ne constitue plus un couloir crucial pour la traite des fourrures, mais représente depuis plusieurs années une destination très prisée pour les amateurs de canot-camping et de canot en eaux vives.

[modifier] Toponymie

[modifier] Développement hydroélectrique

Icône de détail Article détaillé : Projet de la Baie-James.
Les rapides de la rivière Rupert
Les rapides de la rivière Rupert

Le 11 janvier 2007, les travaux de construction des centrales hydroélectriques Eastmain-1A et Sarcelle ainsi que les ouvrages nécessaires à la dérivation du cours supérieur de la rivière Rupert ont été officiellement lancés lors d'une annonce à laquelle participaient le Premier ministre du Québec, Jean Charest, le président-directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, et le Grand Chef des Cris du Québec, Matthew Muskash. Le projet nécessitera un investissement d'environ 5 milliards de dollars canadiens d'ici 2012.

La dérivation de la rivière Rupert a été autorisée par les gouvernements du Québec et du Canada à la fin de 2006 malgré l'opposition de certains Cris des communautés affectées (Waskaganish, Nemaska et Chisasibi) et de plusieurs groupes écologistes du sud du Québec. Les évaluations environnementales du projet de dérivation de la rivière Rupert, menées conjointement par les gouvernements du Québec et du Canada et des représentants du Grand Conseil des Cris du Québec, furent complétées en 2006. Les deux rapports d'évaluation étaient favorables au projet de dérivation.

Le projet hydroélectrique a été rendu possible en 2002 par l’entremise d’un accord historique conclu entre le gouvernement du Québec et le Grand Conseil des Cris, La Paix des Braves. Les deux parties ont convenu alors d’autoriser la réalisation d’un premier projet hydroélectrique sur la rivière Eastmain, au nord de la rivière Rupert; la centrale Eastmain-1 entre en service en 2007. Un autre accord signé en avril 2004 a mis fin à tous les litiges qui opposaient les deux parties et a ouvert la voie à la réalisation de l'évaluation environnementale de la dérivation d'environ 50% du débit total de la rivière Rupert (70% au point de la dérivation) vers la rivière Eastmain et le Complexe La Grande. Le Grand Chef des Cris du Québec, Matthew Muskash[1], s'est opposé par le passé au projet de dérivation de la rivière Rupert.

[modifier] Sources

  • Couture, Pierre. Guillaume Couture, le roturier bâtisseur, Montréal, Éditions XYZ, 2005, 161 p.
  • Roy, J.-Edmond. Guillaume Couture, premier colon de la Pointe-Lévy Lévis, Mercier et Cie, 1884 (réédité en 1947 et 1986), 164 p.

[modifier] Liens externes

[modifier] Galerie de photos

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