Renouée du Japon

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Renouée du Japon
Fallopia japonica
Fallopia japonica
Classification classique
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Caryophyllidae
Ordre Polygonales
Famille Polygonaceae
Genre Fallopia
Nom binominal
Fallopia japonica
(Houtt.) Ronse Decr., 1988
Classification phylogénétique
Ordre Caryophyllales
Famille Polygonaceae
Tiges
Taxons de rang inférieur
  • Voir texte
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La renouée du Japon (Fallopia japonica) est une espèce invasive de plantes herbacées vivaces de la famille des Polygonaceae qui se rencontre dans une grande diversité de milieux. Le terme de "renouée du Japon" au sens large englobe les deux espèces Fallopia japonica et Fallopia sachalinense, et leurs hybrides (F. x bohemica). C'est l'usage le plus fréquent. Au sens strict, il ne représente que F. japonica. En Europe et en Amérique, elle est l'une des principales espèce invasive. Elle est d'ailleurs inscrite à la liste de l'Union internationale pour la conservation de la nature des 100 espèces les plus préoccupantes[1].

Sommaire

[modifier] Historique

Philipp Franz von Siebold, médecin officier de la compagnie des Indes orientales en poste à Nagasaki entre 1823 et 1829, récolte certains pieds de cette renouée. Il l'introduira dans son jardin d'acclimatation à Leiden(Leyde,en français) en tant que plante ornementale.

[modifier] Description

Grande plante vigoureuse aux tiges creuses érigées, rougeâtres, aux grandes feuilles cordiformes, aux petites fleurs blanches en panicules à l'aisselle des feuilles. Elle peut faire jusqu'à trois mètres de haut. Sa croissance peut être de plusieurs centimètres par jour.

[modifier] Caractéristiques

  • organes reproducteurs:
  • graine:
    • Type de fruit: akène
    • Mode de dissémination: barochore

La plupart des graines issues d'individus hybrides ne sont pas viables et le mode essentiel de dissémination des renouées du Japon est végétatif.

  • Habitat et répartition:
    • Habitat type: friches et lisières vivaces médioeuropéennes, eutrophiles, mésohydriques à mésohygrophiles
    • Aire de répartition: introduit (Asie orient.)

données d'après: Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.

[modifier] Utilisation

C'est une plante mellifère qui fleurit à la fin de l'été.

[modifier] Controverse

Considérée comme une plante très décorative, elle a longtemps été introduite dans beaucoup de jardins, et vendue par des jardineries. Dépourvue de prédateurs locaux, elle s'est avérée localement très invasive et défavorable à la biodiversité qui recule là où la renouée s'étend en taches très monospécifiques. Sa progression se fait au détriment de la flore locale (herbacées notamment), mais aussi de la diversité en vertébrés et surtout d'invertébrés (abondance totale diminuée en moyenne d’environ 40 % sur les cours d'eau inventoriés, avec un nombre de groupes d’invertébré diminué de 20 à 30 %. Ceci expliquerait que - comme d'autres plantes invasives - la renouée fait reculer les populations d’amphibiens, reptiles, et oiseaux ainsi que de nombreux mammifères des habitats ripicoles, car ces derniers dépendent directement ou indirectement des espèces herbacées autochtones et/ou des invertébrés associés pour leur survie[2]. La renouée est fréquente sur des néo-sols et milieux dégradés et pauvres en biodiversité du fait de son mode de propagation par transport des rhizomes. Le déplacement de terres est en effet un vecteur essentiel de dispersion, qui explique la présence de la plante.

[modifier] En Europe

Introduite en Europe au XIXe siècle, notamment au Pays-Bas, comme plante ornementale des jardins, les renouées du Japon se sont répandus sur les terrains remaniés, le long des axes routiers et des voies ferrés et surtout le long des cours d'eau posant de graves problèmes écologiques. Les activités humaines, surtout par le déplacement de terres infestées par des rhizomes de la plante, et les crues, qui arrachent ces mêmes rhizomes (ou des tiges vertes) aux berges, sont les uniques vecteurs de dispersion de la plante, si on exclue la dispersion de graines encore assez anecdotique (problème de fertilité).

En Grande Bretagne, la loi interdit de disperser volontairement la plante et impose d'éradiquer la plante des terrains constructibles.

En France, une loi existe aussi contre les introductions, volontaires ou non, d'espèces invasives (L411-3) mais elle ne s'applique pour l'instant qu'aux Jussies.

[modifier] En Amérique du Nord

Elle a aussi été introduite en Amérique du Nord d'abord sur la côte ouest et sur la côte est des États-Unis puis se retrouve en 2005 à se rejoindre à l'intérieur du pays. Sa progression vers le nord est jusqu'au nord du fleuve Saint-Laurent au Canada a été observée pour la première fois vers 1942 dans le quartier de Limoilou de la ville de Québec. Elle est maintenant présente à l'orée de la forêt boréale canadienne. Partout où elle s'installe il n'y a plus rien d'autre qui pousse. La province de l'Ontario lui attribue une certaine importance [3]

La prolifération de cette Polygonacée pionnière empêche le développement de la végétation rivulaire habituelle, notamment grâce à différentes stratégies d'adaptation. Son système racinaire de type rhizomateux n'assure pas une bonne stabilité des berges. Cette plante constitue donc une réelle menace pour l'équilibre biologique et physique des ruisseaux, des rivières et des forêts mixtes avoisinantes [4].

[modifier] Méthodes de lutte

L'inventaire cartographique des implantations de renouées du Japon est un préalable à toute action de lutte.

[modifier] Techniques préventives

Elles regroupent toutes les mesures pour éviter la dispersion volontaire ou involontaire de la plante, ou pour éviter son implantation sur un site (destruction précoce de la plante avant que celle-ci ne s'enracine).

[modifier] Techniques éradicatives mécaniques

La plante est très difficile à éradiquer notamment en période végétative, car elle est capable de réparer très rapidement (en quelques jours) ses tissus endommagés. S'attaquer à la partie aérienne de la plante (tiges et feuilles) n'empêche pas la survie de la partie vivace enterrée dans le sol. De plus, les fauches peuvent favoriser la dispersion de la plante, puisque les tiges coupées bouturent très facilement.

Il n'existe donc pas encore de moyens mécaniques connus totalement efficaces pour éradiquer la plante, mais des essais sont en cours en France pour détruire la partie vivace et souterraine de la plante.

[modifier] Techniques éradicatives chimiques

L'utilisation de produits chimiques est très souvent compliquée (respect de conditions strictes d'application, suivi sur plusieurs années) et parfois impossible (proximité de la nappe ou du cours d'eau, surfaces envahies trop importantes). C'est parfois le seul moyen efficace pour éviter l'invasion d'un milieu.


[modifier] Techniques compensatoires

Elles regroupent toutes les mesures pour compenser les impacts de la plante, comme les plantations, semis et fauches pluriannuelles pour permettre à d'autres plantes de se développer. Les fauches présentent toutefois le risque de propager la plante sur d'autre site, grâce aux tiges coupées qui bouturent très facilement.

[modifier] Synonymes

  • Reynoutria japonica Houtt. = Fallopia japonica var. japonica (Certains auteurs acceptent encore le nom de Reynoutria japonica)
  • Polygonum cuspidatum Sieb. & Zucc.
    • Polygonum cuspidatum var. compactum (Hook f.) Bailey = Fallopia japonica var. compacta
  • Polygonum zuccarinii Small
  • Pleuropterus cuspidatus (Sieb. & Zucc.) Moldenke
  • Pleuropterus zuccarinii (Small) Small

[modifier] Voir aussi

[modifier] Références externes

[modifier] Notes

  1. Liste établie à partir de la Global Invasive Species Database, établie par le groupe Invasive Species Specialist Group (ISSG) de l'UICN [(en) lire en ligne]
  2. GERBER E., KREBS C., MURRELL C., MORETTI M., ROCKLIN R., SCHAFFNER U. [2008]. Exotic invasive knotweeds (Fallopia spp.) negatively affect native plant and invertebrate assemblages in European ripirian habitats. Biological Conservation 141 : 646-654 (9 p., 4 fig., 35 réf.).
  3. Gouvernement canadien
  4. renouée japonaise sur echosmouche.com