Renaud Jean

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Renaud Jean
Parlementaire français
Naissance 16 août 1887
Décès 31 mai 1961
Mandat Député 1920-1940
Début du mandat {{{début du mandat}}}
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription Lot-et-Garonne
Groupe parlementaire SFIO (1920-1921)
PCF (1921-1940)
IIIème République

Renaud Jean (1887-1961) fut un leader du syndicalisme agricole de l'Entre-deux-guerres, et le premier député communiste issu du monde rural en 1920.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né a Samazan (près de Marmande, en Lot-et-Garonne) en 1887 dans un milieu paysan modeste, il s'engage très tôt politiquement, et est élu en 1918 à la tête de la Fédération du Lot-et-Garonne du parti socialiste. Il devient en 1920 le premier député communiste, dans la circonscription de Marmande.

Ayant acquis une solide réputation basée sur son engagement dans des actions militantes, entre autres auprès des résiniers des Landes, mais aussi contre les saisies à l'encontre des paysans, il est surnommé "le Tribun des paysans".

Il fut chargé, de 1920 à 1939, au sein du parti communiste français, de déterminer les relations entre le PCF et le monde paysan : Les dirigeants du PCF ayant surtout assis l'influence du parti sur la classe ouvrière, qui constitue leur socle social et électoral, ils connaissaient moins bien le monde paysan et cherchaient à y acquérir de l'influence.

Renaud Jean s'intéressa donc beaucoup à la question des structures agraires, et à la question de la répartition de la propriété foncière, et fut chargé par le parti de réfléchir à la diffusion d'un communisme agraire, mais ne parvint pas à concilier la doctrine marxiste (et ses conséquences : collectivisation et exploitation en commun des terres, sur le modèle russe, qu'il ne souhaitait pas) et les souhaits des paysans français ancrés dans d'autres revendications et d'autres valeurs, et militant plutôt pour une répartition plus juste de la terre (et en maintenant la propriété privée) et de ses revenus.

Critiqué par Trotsky au début des années 1920, pour ses positions non conformes au dogme léniniste (notamment lors de l'élaboration d'un programme communiste paysan, mais français, au congrès de Marseille en 1921), Renaud Jean demeure néanmoins indispensable au PCF en raison de sa compétence sur le monde paysan.

En 1935, dans la perspective des élections législatives de 1936, le PCF adopta ses propositions dans le but d'attirer l'électorat paysan.

Après la victoire du Front populaire, le PCF sur injonction de Staline ne prend pas part au gouvernement de Léon Blum, de sorte que Renaud Jean ne put assurer la direction d'un ministère de l'agriculture pour lequel il était pressenti, mais il fut quand même à l'origine de la création de l'Office du blé, et présida la commission agricole de la Chambre des députés.

La signature du pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, sonne toutefois le glas de sa carrière politique au sein des instances nationales du PCF. Très affecté, en effet, par ce changement radical de la ligne politique de l'URSS et par incidence du PCF, l'ancien poilus de la Grande Guerre, fer de lance des combats antifasciste du Front populaire, refuse,sans toutefois en faire état publiquement cette alliance avec l'ancien ennemi et la nouvelle ligne anti-impérialiste du Parti."

Comme la majorité des députés communistes à la Chambre, refusant de renier le pacte, il est arrêté et emprisonné dès août 1939. Il refusera au cours de ses nombreuses audutions devant la justice militaire de renier le pacte pour "ne pas donner des armes aux ennemis de toujours du Parti"[1] disait-il.

Il choisit de ne pas prendre part, à sa Libération, à la Résistance dans laquelle les communistes se sont entre-temps engagés, après l'opération Barbarossa, le 22 juin 1941, c’est-à-dire l'attaque allemande rompant le pacte germano-soviétique.

Restant toutefois un homme ayant gagné le respect et la sympathie des paysans, grâce à ses qualités intellectuelles et morales, il s'éteint en 1961, étant resté communiste.

Renaud Jean a fait partie de cette génération de députés communistes qui, dans l'entre-deux-guerres, ont permis au PCF d'établir une relation avec le monde paysan. Parmi les sept députés communistes élus en 1936, on trouvait, en plus de lui-même, Auguste Béchard (député d'Alès), André Parsal (député de Sceaux), Waldeck Rochet (député de Nanterre), Jean Duclos (député de Versailles), Henri Pourtalet (député de Cannes) et Marius Vazeilles (député d'Ussel).

[modifier] Voir aussi

  • Gérard Belloin,Renaud Jean, le tribun des paysans, Editions de l'Atelier, 1993 (ISBN : 2-7082-3049-2).
  • Max Lagarrigue, Renaud Jean. Carnets d’un paysan député communiste, Atlantica, 2001 (ISBN : 2-84394-244-6).

[modifier] Notes et Références

  1. Max Lagarrigue, Renaud Jean. Carnet d'un député paysan communiste, Atlantica, 2001, p.


[modifier] Liens externes