Recoil

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Si Alan Wilder fait partie du monde de la musique depuis près de 30 ans, depuis le poste d'assistant de studio à celui de claviériste de session, c'est lors des 14 années qu'il a passé au sein de Depeche Mode qu'il a pu développer ses talents. Reconnu par ses pairs comme une influence importante et un musicien de studio accompli, Wilder a su faire reculer les frontières de l'univers formaté de la pop commerciale. D'abord crée comme une respiration à son travail au sein de Depeche Mode, le projet Recoil est né au milieu des années 1980.

Recoil est né précisement en 1986 sous la forme d’un mini album expérimental contenant 2 chansons. Simplement intitulé '1 + 2', cette collection de démos brutes attira l'attention du responsable de la maison de disque Mute Records Daniel Miller, et sorti discrètement en mini album vinyl. Wilder a décrit ce projet à l'époque comme "…un antidote à Depeche Mode, une manière d'évacuer les frustrations d'avoir toujours à travailler dans un format pop".

Un nouvel album, 'Hydrology', succéda rapidement en 1988 et les deux albums furent réédités par Mute en format CD en tant que 'Hydrology plus 1+2'.

En 1990 Wilder se retrouva de nouveau en studio pour enregistrer ce qui deviendrait l'album le plus réputé de Depeche Mode à ce jour, 'Violator'. Ce n'est qu’après que le groupe ne décide de s'accorder une pause après la tournée triomphale '(World Violation', qu'Alan pu retourner à son projet Recoil, sans avoir auparavant accepté de produire 'Ebbhead' un album pour Nitzer Ebb, artistes de la même maison de disque. C'est à cette époque qu'il créa un lien professionnel avec le chanteur Douglas Mc Carthy qui en retour participera sur le nouvel album de Recoil intitulé 'Bloodline'.

Sorti en 1991, Wilder recrute pour la première fois des artistes conviés à chanter sur son nouvel album, parmi lesquels figurent Toni Halliday et Moby, contribuant ainsi à produire un album qui démontre l'habilité d'Alan à créer des sonorités languissantes imprégnées d'une paranoïa latente. 'Bloodline' contient aussi le premier single de Recoil, une reprise d'une chanson d'Alex Harvey : 'Faith Healer', ainsi que l'innovant 'Electro Blues for Bukka White', qui contient des échantillons de voix à titre posthume du bluesman Bukka White, mis dans contexte post-moderne – une idée innovante qui sera plus tard reprise par d'autres artistes.

Entre 1992-93 Wilder repris ses fonctions au sein de Depeche Mode, alors que le groupe enregistrait l'album '(Songs of Faith And Devotion'. Sa sortie fut accompagnée d'un succès mondial, entrant en tête des classements des meilleurs albums au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Allemagne et dans bien d'autres pays. Profitant des succès de 'I feel You', 'Walking In My Shoes', 'In Your Room' et 'Condemnation', les Depeche Mode s’engagèrent dans ce qui a été leur plus ambitieuse tournée à ce jour, passant ainsi 15 mois sur la route. Bien que le groupe ait atteint le sommet de son succès, certains aspects de la vie de tous les jours commençaient à poser problème et à atteindre un point critique. En juin 1995, après avoir passé 14 ans en tant que membre à part entière d'un des groupes les plus populaires et les plus influents du Royaume-Uni, Alan Wilder a pris la difficile mais inévitable décision de quitter Depeche Mode.

Libre de ses engagements envers le groupe, Wilder pouvait maintenant se consacrer entièrement à Recoil. En septembre 1996, il commença à travailler dans son propre studio, 'The Thin Line', mettant en place progressivement les différents éléments qui allait se retrouver dans le prochain album de Recoil : 'Unsound Methods'. Le résultat final était encore plus impressionnant qu’auparavant. Ce qui en est sorti semblait reprendre là où 'Songs Of Faith And Devotion' s'était arrêté. Parmi les collaborateurs de cet album on peut compter les performances vocales de Maggie Estep, Siobhan Lynch, le retour de Douglas Mc Carthy, et Hildia Cambell. Les styles de chacun de ces collaborateurs étant tellement dissociés les uns des autres que cela a aidé à créer une collection de voix surprenante d’originalité et diversifiée. Le style plus organique de 'Unsound Methods' a incorporé tous les styles musicaux possibles et imaginables en allant du Trip-Hop au Gospel, tout en traitant de thèmes tel que l'obsession sous tous ses aspects, emmenant l'auditeur à la limite du malaise, à travers l'obscurité, vers des paysages imprégnés de sons, avec des reverbations de piano troublantes, un jeu de corde des plus séduisant et d'intense rythme électronique.

Au printemps 2000, Recoil nous a fourni 'Liquid' qui cette fois s'adjoint les qualités uniques d'un artiste Mute internationellement connu : Diamanda Galas, de crooners gospels des années 1940 : The Golden Gate Jubilee Quartet, ainsi que des artistes de slam (spoken word) Nicole Blackman et Samantha Coerbell. La presse musicale mondiale accueillie l'album 'Liquid' avec une série de critiques glorifiantes et Wilder reçu le Grand Prix de l'académie Charles Cros 2000. Etrangement captivant et véritablement déstabilisant, 'Liquid' montre une aura proche de celle d'un film perturbant. L'atmosphère sonore prenante créée par Wilder, révèle le même genre d'atmosphère sombre que l'on peut retrouver chez David Lynch ou Nine Inch Nails, mais là où beaucoup martèlent leur message avec une force théâtrale, son approche est plus douce et typiquement plus subtile

Durant l’hiver 2006, après remis son homestudio à jour, Alan a commencé à mettre de côté de nouveaux morceaux pour lequel il s’est mis à la recherche de vocalistes. Wilder a par le passé eu l’occasion de travailler avec des artistes aussi différents que Diamanda Galas, Douglas McCarthy (Nitzer Ebb), The Golden Gate Jubilee Quartet, Toni Halliday (Curve), Sonia Madden (Echobelly), Moby ou même les voix de Nicole Blackman, Samantha Coerbell ou Maggie Estep.

Son nouvel album, subHuman, qui paraitra le 09 juillet 2007, se distingue par la participation du bluesman Joe Richardson, au timbre particulièrement évocateur et qui s’accompagne à la guitare et à l’harmonica. Né au Sud de la Louisiane et aujourd’hui domicilié à Austin (Texas), Richardson connaît très bien les bas-fonds de la Nouvelle Orléans et en offre une vision personnelle où il est question de conflit, de religion, d’incarcération et de combat personnel. Le chemin qui l’a mené au projet Recoil est cependant inattendu : « J’ai tapé blues singer/songwriter sous Google et je suis tombé sur Joe. J’ai immédiatement été marqué par la texture de sa voix et son style très dépouillé. Le coté très sombre de son écriture et les sujets qu’il abordait dans ses chansons cadraient parfaitement avec Recoil ». Alan a envoyé directement un mail à Joe, qui lui a répondu de manière enthousiaste passé l’effet de surprise. « J’étais assis face à mon ordinateur quand j’ai reçu le mail de Alan Wilder. C’était bref : il disait qu’il aimait ma façon de chanter et d’écrire et me demandait si je serai intéressé de collaborer avec lui. On m’a parfois reproché de ne m’intéresser qu’au côté obscur des choses, alors quand j’ai entendu la musique, je me suis dit que ce serait vraiment intéressant ».

La première session d’enregistrement a eu lieu au mois de mai 2006 : Alan Wilder, Paul Kendall (ingénieur du son) et Hepzibah Sessa se sont envolés pour Austin afin de rejoindre les studios Texas Treefort. Alan a également requis la participation du batteur Richard Lamm et du bassiste John Wolfe afin de faire évoluer les morceaux tout en constituant également un matériau sonore dans lequel il allait pouvoir puiser des samples et des boucles.

Après de longues recherches, la chanteuse Carla Trevaskis a également été associée au projet Recoil. Son registre est particulièrement expressif. Par le passé, elle a eu l’occasion de travailler avec des artistes d’horizons aussi variés que Fred de Faye (Eurythmics), Cliff Hewitt (Applo 440) ou Dave McDonald (Portishead). Carla a mis beaucoup d’enthousiasme dans le projet. Elle chante sur deux morceaux et assure les chœurs sur l’ensemble du disque. « Je connaissais le travail d’Alan avec Depeche Mode mais pas Recoil. La première chose qui m’a marqué, c’est la densité de la production et le détail qui lui était apporté. Les arrangements de cordes m’ont également beaucoup impressionné. Alan a vraiment un talent particulier pour créer une ambiance et vous embarquer dans son univers ».

Après un travail de montage minutieux, Wilder a mis ses arrangements singuliers au service du son panoramique de cet album. C’est à nouveau avec Paul Kendall qu’il a attaqué la phase du mixage lors de l’hiver. En février 2007, l’album a été mixé en son surround 5.1 (une version limitée de l’album contiendra la version stéréo, la version 5.1 et une relecture ambiante exclusive). C’est une façon supplémentaire de se détacher de manière ambitieuse et innovante du format album – le résultat créant un environnement musical au milieu duquel l’auditeur vient se nicher et qui lui permet de s’imprégner totalement de l’atmosphère cinématographique de l’album comme du moindre détail qui compose chaque morceau. Le talent de Wilder pour associer des styles musicaux éclectiques et les associer à des sujets épineux est à l’origine de cet album qui repose sur une imagerie sonore à la fois complexe et dynamique.

Wilder nous dit à propos de subHuman : "Il semble que nous n'ayons rien appris de nos expériences passées et notre monde soit disant 'civilisé' est encore inondé des atrocités individuelles et globales. Des attentats suicides au Moyen-Orient, aux épurations ethniques dans les Balkans, des rhétoriques homophobes des prêcheurs fondamentalistes, aux activités des gouvernements occidentaux engagés dans leur "guerre de la terreur""

'SubHuman' nous incite à nous regarder intérieurement et a en extraire l'essence même de ce qui fait de nous des humains - et encore plus ce qui nous autorise parfois à subordonner les autres, parfois avec des conséquences les plus brutales. Nous sommes tous des sous humains ('subHuman') aux yeux de certaines personnes."

Sommaire

[modifier] Discographie

[modifier] Albums

  • 1+2 (Aout 1986 / Stumm 51)
  • Hydrology (Janvier 1988 / Stumm 51)
  • Bloodline (Avril 1992 / Stumm 94)
  • Unsound Methods (Octobre 1997 / Stumm 159)
  • Liquid (Mars 2000 / Stumm 173)
  • subHuman (Juillet 2007 / Stumm 279)
  • iTunes package Itunes Recoil (Juin 2007)

- Pour l'édition CD de 1+2 et Hydrology ces deux albums furent regroupés sur un seul support.

[modifier] Singles

  • "Faith Healer" (Mars 1992 / Mute 110)
  • "Drifting" (Octobre 1997 / Mute 209)
  • "Stalker"/"Missing Piece" (Mars 1998 / Mute 214)
  • "Strange Hours" (Avril 2000 / Mute 232)
  • "Jezebel" (Septembre 2000 / Mute 233)
  • "Prey" (Juin 2007)

[modifier] Liens externes