Raymond Forni

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Raymond Forni
Parlementaire français
Naissance 20 mai 1941
Décès 5 janvier 2008
Mandat Député 1973-1985
1988-1993
1997-2002
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Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription 1re du Territoire de Belfort
Groupe parlementaire PS
Vème République

Raymond Forni (20 mai 1941 à Belfort - 5 janvier 2008 à Paris) était un homme politique français. Il fut président de l'Assemblée nationale et président du conseil régional de Franche-Comté.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né à Belfort de parents italiens, originaires du Piémont, il sera naturalisé français à l'âge de dix-sept ans. Son père, ferblantier parcourant les rues de Belfort, meurt alors qu'il a 11 ans[1][2], il doit interrompre ses études en classe de 1re à l'âge de 17 ans et entre comme ouvrier aux usines Peugeot[3][2] pendant un an et demi comme ouvrier (OS2) à la chaîne, et y participe à la vie syndicale[4]. Il va passer son baccalauréat en 1962, à 21 ans, par correspondance puis s'inscrit à la faculté de droit de Strasbourg. Il devient avocat stagiaire à 27 ans[1][2] et s'inscrit au barreau de Belfort[3]. Il se fait connaître en 1972, en défendant Nicole Mercier, professeur de philosophie d'un lycée de jeunes filles mise en examen pour avoir abordé la sexualité en cours."[5]

Il avait adhèré à la SFIO en 1964[4]. En 1971, il entre au Conseil municipal de Montreux-Château (il sera élu municipal dans trois communes différentes). A 32 ans, en 1973, Raymond Forni est élu député PS du Territoire de Belfort, en même temps que Jean-Pierre Chevènement, également élu de ce département. En 1976, il devient conseiller général de Beaucourt.

Raymond Forni a été parlementaire durant cinq législatures entre 1973 et 2002. Il s'oppose à la loi "Sécurité et liberté" d'Alain Peyrefitte, il s'oppose aux discriminations pénales envers les homosexuels[2]. Il préside la Commission des lois de 1981 à 1985. En 1981, il est le rapporteur de la Loi sur l’abolition de la peine de mort; Raymond Forni soulignait qu'il s'agissait de son plus beau souvenir de parlementaire[1]. La même année, il est président de la commission des lois de l'Assemblée nationale[2].

Parlementaire actif (rapport sur le Canal Rhin-Rhône dont il préconise l'abandon, débat sur l'informatique et les libertés...) Raymond Forni fut également député européen et membre du Conseil de l'Europe[6].

En août 1985, il abandonne tous ses mandats avec sa nomination à la Haute Autorité de la communication audiovisuelle par François Mitterrand. [3]. Il y siège jusqu'à fin 1986 et le remplacement de cette autorité par la CNCL. Raymond Forni a également été vice-président de la Commission nationale de l'informatique et des libertés de 1978 à 1985 et de 1988 à 1991.

À la fin de son mandat à la Haute Autorité de la communication audiovisuelle]] il reconquiert des mandats locaux : en 1987 il redevient conseiller général, à Delle, et est élu conseiller municipal de Delle en 1989. Puis, en 1988, il est réélu député. Battu aux législatives de 1993 Raymond Forni sera réélu en 1997 mais de nouveau battu à celles de 2002. Il n'obtient pas l'investiture de son parti en 2007.

Longtemps réputé proche de Jean-Pierre Chevènement, l'animateur du courant CERES au sein du Parti socialiste, il ne le suivra pas lors de la création du MDC en 1993 et restera au Parti socialiste où il rejoint les « mitterrandistes »[5]. Avec Jean-Pierre Chevènement se développe une relation d'amis et rivaux.

Parlementaire remarqué pour son travail, éloquent, il ne fut jamais au gouvernement ; « Cher ami, vous devriez être ministre depuis longtemps » lui dit un jour François Mitterrand. « Monsieur le Président cela ne tient qu’à vous. » « Ah oui, mais vous êtes sur le territoire de Belfort »[7]. Il eût été délicat que le même département, de 137 000 habitants, eût deux ministres à la fois ; Jean-Pierre Chevènement ayant appartenu à la majorité des gouvernements de Gauche des septennats Mitterrand.

Sommet de sa carrière politique, Raymond Forni devient le quatrième personnage de l'État en étant élu président de l'Assemblée nationale du 29 mars 2000 au 18 juin 2002, succédant à Laurent Fabius, également socialiste, et étant à son tour remplacé, dans la nouvelle assemblée élue en juin 2002, par Jean-Louis Debré (RPR puis UMP). Cultivé, il était réputé pour son franc-parler et sa fermeté dans la direction des débats, parfois tranchant et malmenant les orateurs [1] "[5].

Il fut président du conseil régional de Franche-Comté, du 2 avril 2004 jusqu'à sa mort. Lors des élections présidentielles, il fut partisan du retour de Lionel Jospin[8] avant de soutenir Ségolène Royal.

Il a été maire de Delle, une ville de 6600 habitants près de Belfort et frontalière de la Suisse, de 1991 à 2004.

Il décède à l'hôpital Saint-Louis de Paris le 5 janvier 2008, à 66 ans, des suites d'une leucémie foudroyante[9], après une semaine d'hospitalisation. Il s'était marié deux fois"[5] et était père de cinq garçons.

Ses obsèques eurent lieu le 9 janvier à Besançon, devant 800 personnes[10], dont son successeur à la présidence de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer et l'ancien premier ministre Lionel Jospin. Il a été enterré le lendemain à Montreux-Château (Belfort).

[modifier] Œuvre

Un enfant de la République, par Raymond Forni, éditions Stock, 2002, 206 pages (ISBN 2-234-05458-3)

[modifier] Mandats et fonctions

Conseiller municipal et maire 
Conseiller général
Mandat régional
Mandat de député

[modifier] Mandat politique

  • Membre du bureau national du PS (jusqu'en 2000)

[modifier] Références

  1. abcd "Dépêche AFP sur Yahoo.Fr
  2. abcde Raymond Forni : article du quotidien Le Monde du 9/1/2008, rubrique "Disparitions", p.22, Gérard Courtois
  3. abc "Raymond Forni, le socialiste «inclassable», est mort", Le Figaro, 5 janvier 2008
  4. ab "[http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/presidents/raymond_forni.asp| Site de l']
  5. abcd Libération du 7 janvier 2008.
  6. Site de campagne des régionales de 2004. Avant les premières élections européennes de 1979, les députés européens étaient désignés au sein des parlements nationaux.
  7. France info, reportage de Mathilde Montagnon, du 5 janvier 2008.
  8. France info, reportage de Mathilde Montagnon, du 5 janvier 2008.
  9. Dépêche AFP du 5 janvier 2008
  10. Dépêche AFP
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