Raoul Le Mouton de Boisdeffre

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Le général de Boisdeffre
Le général de Boisdeffre

Raoul François Charles Le Mouton de Boisdeffre, né en 1839 à Alençon et décédé en 1919 à Paris, est un militaire français.

Fils d'Adolphe Le Mouton de Boisdeffre et d'Élisa Bauny de Récy, Raoul de Boisdeffre se destine très jeune à la carrière militaire et rejoint l'ESM en 1858. Nommé sous-lieutenant au 31e régiment d'infanterie de ligne en 1860, il suit les cours du Corps d’État-Major en 1863.

Promu capitaine au 48e régiment d'infanterie de ligne en 1866, il sert en Algérie sous les ordres du général Chanzy, de 1865 à 1867, puis de 1868 à 1870.

En 1870, après une courte et désastreuse campagne sous les ordres du général Vinoy, il se retrouve dans Paris assiégé. Constatant l'inutilité de la défense de la ville, il demande à rejoindre Chanzy et l'armée de la Loire et est envoyé en mission avec le ballon « le Lavoisier » par le gouverneur de Paris, le général Trochu, auprès du gouvernement de la défense nationale.

En qualité de chef de bataillon, il suit le général Chanzy, gouverneur de l’Algérie de 1873 à 1879. Il est maintenu auprès de Chanzy quand il est nommé lieutenant-colonel en 1878, puis le suit quand ce dernier devient ambassadeur de France en Russie. Il y occupe les fonctions d'attaché militaire de 1879 à 1882 et fait la connaissance du général Nicolas Obroutchev[1] avec lequel il se lie d'amitié.

Colonel en 1882, puis général de brigade en 1887, il est l'un des plus jeunes brigadiers de sa génération.

À la mort de Chanzy en 1883, il rejoint comme sous-chef d'État-major général le général de Miribel avec lequel il travaille à l'élaboration du plan XIII et à une alliance avec la Russie, qui devait permettre de sortir la France de son complet isolement diplomatique. Nommé au commandement d'une division, il est rappelé en 1893 au décès subit de Miribel, comme chef d'État-major général de l'armée.

Sous le contrôle partiel du ministère des Affaires Étrangères, il poursuit l'œuvre de Miribel, négocie avec son homologue russe Nicholas de Giers et signe avec Obroutchev l'accord militaire secret qui donne naissance à l'alliance franco-russe.

En 1896, il est nommé ambassadeur extraordinaire au couronnement de Nicolas II, où il négocie le raffermissement de l'Alliance (encore secrète à cette époque) et une visite d'État du Tsar en France (octobre 1896).

Plus préoccupé de diplomatie que du fonctionnement interne de son service, il se laisse, comme beaucoup, dépasser par l'affaire Dreyfus. À la découverte du « faux Henry », en 1898, il démissionne et se retire de la vie publique. Seuls les officiels russes, y compris Nicolas II qui le reçoit à deux reprises lors de ses passages en France, lui conservent un rôle semi-officiel.

[modifier] Notes et références

  1. Obroutchev mourut au château de Jaure, en Dordogne, en 1904

François de Boisdeffre "Les Le Mouton" Paris 2007 (978-2-9531165-1-9)

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