Rainulf Flambard

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Rainulf[1], surnommé Rainulf Flambard, né vers 1060 et mort le 5 septembre 1128, fut évêque de Durham et ministre du gouvernement de Guillaume le Roux.

Fils d’un prêtre normand du diocèse de Bayeux, il part jeune pour l’Angleterre récemment conquise par le duc de Normandie devenu roi d’Angleterre, Guillaume le Conquérant. Protégé du frère utérin de ce dernier, l’évêque Odon de Bayeux, il devient dès 1086, clerc à la chancellerie de la cour anglo-normande où il se fait remarquer comme courtisan. Détesté des barons normands qui le surnommèrent « Flambard » en référence à son penchant à semer la discorde, il acquiert néanmoins une réputation d’habile financier et semble avoir joué un rôle important dans la compilation du Domesday Book où il est lui-même mentionné comme détenant des terres dans le Hampshire et l’Oxfordshire. Avant la mort du vieux roi, il devint aumônier de l’évêque de Londres, sous qui il avait autrefois servi à la chancellerie.

Sous le roi Guillaume le Roux, il est, malgré ses mœurs plus que douteuses (selon Orderic Vital, qui n’est pas impartial), chargé des finances et de la justice du royaume. Son nom est régulièrement associé par les chroniqueurs de l’époque aux malversations dont ont souffert toutes les classes entre 1087 et 1100. Rainulf profite amplement en percevant pour le roi une grande proportion des bénéfices ecclésiastiques maintenus vacants de façon illégale. Lui-même contrôle personnellement seize abbayes ou évêchés. Il obtient pour lui-même le riche évêché de Durham en 1099 avant d’être démis en 1101 de ses fonctions et emprisonné par le nouveau roi Henri Beauclerc, frère et successeur de Guillaume, pour détournement de fonds. Il réussit néanmoins à s’évader de la Tour de Londres — le seul dans l’histoire de la Tour à y être parvenu (il en fût aussi le premier prisonnier)— où il était retenu grâce à des complices et va se réfugier en Normandie où il sert le duc Robert Courteheuse, frère de Beauclerc, comme conseiller et géra le diocèse de Lisieux.

Comme conseiller de Robert Courteheuse, il persuade ce dernier, qui l’en récompense en lui confiant l’évêché de Lisieux, de contester le droit de son frère Henri à la couronne de l’Angleterre. Robert envahit l’Angleterre en 1101, mais après sa défaite face à son frère à la bataille de Tinchebray en 1106, il accepte par le traité d'Alton de renoncer à sa prétention au trône. Flambard est parmi les premiers à faire la paix avec le roi Henri et retourne outre-Manche où il récupère ses domaines et l’évêché qu’il avait acquis en 1099.

Il passe le reste de sa vie à Durham, scandalisant le clergé local par sa vie privée. Il a au moins deux fils, pour lesquels il acquiert des bénéfices ecclésiastiques avant leur adolescence. En dépit des histoires scandaleuses concernant les bacchanales avec lesquelles il occupe sa retraite, il se distingue également en tant que bâtisseur et fondateur d’établissements pieux. Il achève la cathédrale de Durham que son prédécesseur, Guillaume de Saint-Calais, avait commencé. Il consolide Durham, construit le château de Norham, fonde le prieuré de Mottisfont et dote l’Université de Christchurch.

Il fut inhumé en la cathédrale de Durham.

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[modifier] Notes et références

  1. ou Ranulf, Rannulf, Ranulph, Rainulf, Ranoulf, Randall, Ralph, Randulf, Renouf ou Renoulf.