Radiomètre de Crookes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le radiomètre de Crookes consiste en une ampoule partiellement vide d’air, dans laquelle on a disposé un système rotatif constitué d’un axe de métal sur lequel peut tourner un ensemble de quatre palettes de mica dont chacune a une des faces noircie au noir de fumée et l’autre argenté. Exposé à la lumière, ces palettes se mettent à tourner et d’autant plus vite que la lumière est forte.

Il a été inventé par William Crookes pour mesurer les radiations magnétiques, mais les causes de la mise en rotation du dispositif ont été le sujet de plusieurs débats de scientifiques.

Radiomètre de Crookes
Radiomètre de Crookes

De fait, le radiomètre n’entre pas en rotation uniquement sous les effets de la lumière car on constate que la chaleur de la main est suffisante pour que tourne, même lentement, le dispositif.

[modifier] Clarifications thermodynamiques

Tout appareil destiné à mesurer la température doit détecter une différence de température. Ici la face noircie du dispositif est plus chaude que la face argenté puisque l’énergie radiante provenant de la lumière, ou de la chaleur rémanante, est davantage absorbée par cette face que par la face argentée. Les molécules de gaz enfermées dans l’ampoule montent en température (ce qui accélére la rotation) lorsqu’elles contactent la face noircie. Du fait que cette dernière repousse les molécules réchauffées du gaz de l’ampoule, la face noire « pousse » la face argentée.

Un vide plus poussé, malgré un éclairage intence, fait cesser la rotation. Certains scientifiques ont constaté que, sous un vide encore plus poussé (0,5 micron), le dispositif tourne alors à l’envers : la face argenté « poussant » la face noircie.

William Crookes avait initialement inventé cet appareil pour détecter la pression de la lumière, théorie originalement proposée par James Clerk Maxwell. Si la pression de la lumière met en mouvement les palettes, celle-ci devraient tourner en sens inverse (la face argentée poussant la face noircie) puisque le noir absorbe et le brillant rejette.

Du fait de la rotation, où la face noire pousse la face argentée, Arthur Schuler a remis en cause la destination de l’appareil en supposant que les forces agissantes résidaient à l’intérieur du dispositif. Son raisonnement consistait à dire : si une pression légère facilitait la rotation, un vide plus poussé devait la favoriser davantage. Or, il n’en est rien, comme l’a montré Pyotr Lebedev avec un appareil à vide plus performant.

Finalement, Albert Einstein montra que les pressions excercées sur chacune des faces d’une palette ne sont pas égales. Et Osborne Reynolds démontra que, en moyenne, les molécules de gaz se déplacent de la face froide vers la face chaude (du brillant ou noirci) provoquant une différence de pression sensiblement égale à la racine carrée de la différence des températures.

C’est à la fois les forces décrites par Eintein et Reynolds qui paraissent provoquer la rotation de radiomètre de Crookes, sans qu’on sache vraiment si l’une est plus importante que l’autre.

[modifier] Liens externes