Révolution de safran
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La "Révolution de safran" a eu lieu en octobre 2007 en Birmanie. Le mot safran est utilisé par métonymie, il renvoie à l'habit des bonzes.
Exprimant ainsi le profond désarroi d’une population ayant de plus en plus de difficultés à effectuer l’aumône quotidienne, conséquence directe de la hausse des prix, quelques centaines de jeunes novices ont spontanément organisé des défilés pacifiques, dès la fin du mois d’août 2007.
Cantonnées à certains monastères, ces manifestations avaient pour principale motivation de dénoncer la « vie chère » et appelaient à une baisse des prix.
La protestation prit une nouvelle dimension avec les premières réactions du régime militaire.
Le 5 septembre 2007, alors que quelques centaines de bonzes manifestaient dans les rues de Pakokku, petite ville située au sud-ouest de Mandalay, des membres de cette force spéciale dispersèrent violemment le défilé, blessant et humiliant de nombreux moines. Les plus jeunes bonzes se révoltèrent le lendemain en prenant en otage les autorités militaires locales venues s’excuser de l’incident. La nouvelle se répandit rapidement dans le pays, qui vit alors de nouvelles manifestations spontanées éclore en réaction au mutisme du sommet de l’Etat face à cet incident.
Dans certaines villes, telles Mandalay, Sittwe ou Toungoo, de nombreux Birmans sont descendus des immeubles du quartier anglo-indien regarder les bonzes défiler courageusement, leur donnant à boire, les applaudissant, mais sans montrer toutefois une véritable coordination en réseaux ni une participation politique active de l’ensemble de la population et sans prendre véritablement part à la vague protestataire.
Ce mouvement de contestation, le plus important contre la junte militaire en près de deux décennies, en manque de soutien populaire, n'a pas pu se concrétiser et a été durement répprimé par le régime en place. Et bien que la pression internationale s’accentue sur les généraux, aucun signe sérieux de changement politique n'est apparu.
