Régiment de la Martinique

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Régiment de la Martinique
Période 1773 - 29 juin 1792
Pays France France
Guerres Guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique

Régiment de la Martinique ou Régiment de la Martinique-Infanterie ou bien encore régiment Royal-Martinique, ancêtre du 109e Régiment d'Infanterie

Sommaire

[modifier] Histoire

Les premières troupes coloniales sont formées en légions portant le nom de la colonie à laquelle elles appartiennent. En 1773, ces légions sont déjà transformées en régiments qui prennent les noms suivants : Royal-Marine, Cap, Port-au-Prince, Martinique, Guadeloupe, Isle-de-France, Isle-Bourbon, Pondichéry et Port-Louis. Ils sont à deux bataillons de neuf compagnies dont une de grenadiers. Cette réorganisation subsiste jusqu'au 21 janvier 1775. Le régiment de la Martinique est formé de compagnies venant de 5 régiments de métropole : régiment de Limousin, régiment de Médoc, régiment de Bouillon, régiment de Périgord, Régiment de Royal-Vaisseaux.

Le Régiment Royal-Martinique participe aux combats contre les Anglais pendant la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique.

Le régiment de la Martinique-infanterie fait surtout parler de lui pendant la Révolution française. D'ailleurs Jean-Joseph de Gimat, son colonel, gouverneur de Sainte-Lucie, est tué à la tête de son régiment pendant les troubles qui ensanglantent l'île au commencement de la Révolution[1].

Fin 1789, les garnisons du Fort-Royal et du Fort-Bourbon, composées principalement de soldats du régiment de la Martinique, se déclarent en insurrection, chassent ses officiers, et, sous l'influence du parti de Saint-Pierre, s'emparent des forts. Dans cet état de choses, l'assemblée coloniale, le conseil supérieur, le gouverneur et toutes les autorités civiles et militaires abandonnent la ville du Fort-Royal et vont s'établir au Gros-Morne de la Martinique, au milieu d'un camp et d'une armée de volontaires, en majorité composée de mulâtres et de nègres libres[2].

Les soldats donnent une fête, le 7 février 1790, et arborent le drapeau tricolore au Fort-Royal. Les grenadiers des troupes de ligne imitent cet exemple et obtiennent la permission de se rendre à Saint-Pierre pour fraterniser avec les troupes d'artillerie. Une dispute survenue au spectacle entre le parterre et un officier du régiment de la Martinique, par rapport à la cocarde tricolore, occasionne une grande confusion. Neuf officiers veulent se battre en duel contre le même nombre de bourgeois. Les soldats prennent les armes et sortent de la ville pour mieux se défendre : les habitants s'emparent des batteries et des poudrières...[3].

Le régiment de la Martinique a un bataillon détaché à Cayenne[4].

Par la suite, les trois comités militaires, de marine et des colonies s'occupent des troupes coloniales nouvellement arrivées en France, et de la nécessité de prendre à leur égard une détermination provisoire. En effet, trois des régiments coloniaux arrivent en France : Martinique, Guadeloupe et Port-au-Prince. Tous les trois ont été renvoyés, accusés de délits graves, et d'une insubordination qui rendait leur service et leur présence dangereuse. Le régiment de la Martinique, après avoir méconnu l'autorité du gouverneur, de ses officiers, emprisonné son colonel, s'était emparé du Fort-Bourbon et y était devenu le principal instrument de la guerre civile qui a désolé cette malheureuse colonie, comme l'écrivent les journaux de l'époque ou les témoins.

Le 29 juin 1792, il est décidé que les régiments coloniaux dépendront du ministère de la Guerre. Les régiments perdent leurs noms et deviennent les régiments 106 à 111. Le régiment de la Martinique-infanterie devient le 109e Régiment d'Infanterie de Ligne.

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Lacave La Plagne Barris (P.). - Dictionnaire de l'émigration gasconne.- Auch, impr. Cocharaux, 1919.- II, p.57.
  2. Histoire maritime de France, de Léon Guérin, p.246.
  3. L'art de vérifier les dates ... de David Baillie Warden, Saint-Allais (Nicolas Viton), Maur François Dantine... p.388.
  4. Histoire des causes de la Révolution française, de Bernard Adolphe Granier de Cassagnac, p.444.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens et documents externes