Récupération de l'eau de pluie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La récupération d'eau de pluie consiste en la mise en place d'un système pour stocker l'eau de pluie et l'utiliser par la suite de manière collective ou individuelle. Elle nécessite une installation qui peut varier dans sa complexité suivant l'utilisation finale (à but de consommation comestible ou non).

[modifier] Utilisation

La récupération d'eau de pluie peut se faire à plusieurs destinations.

Dans les utilisations non comestibles :

  • Arrosage des plantes, pelouses (principalement l'été en période de restriction d'eau) ;
  • Alimentation des toilettes ou de la machine à laver ;
  • Nettoyage divers (sols, extérieur, ...).

Dans les utilisations comestibles :

  • Consommation de l'eau pour boire ;
  • Douches, bains ;
  • Lave-vaisselle ;
  • ...

À noter que dans une habitation, un même réseau de plomberie peut servir à l'eau de pluie et l'eau de ville (fournie par les services de la ville) à condition que soit mit en place un système de disconnexion réglementaire afin d'éviter le contact de l'eau de ville sur l'eau de pluie. (Réglementation sanitaire et départementale article 16-3)

[modifier] Installation

Procédé simple de filtration et récupération d'eau de pluie à partir de tuyaux et raccords PVC du commerce
Procédé simple de filtration et récupération d'eau de pluie à partir de tuyaux et raccords PVC du commerce

Chaque utilisation nécessitera un équipement plus ou moins poussé. Tout d'abord, le taux de pluviométrie de la région ainsi que la surface de toiture, l'inclinaison du toit, l'orientation ou encore le matériau utilisé seront des facteurs pour déterminer le taux de remplissage annuel. Pour simplifier : Sachant qu'il pleut en moyenne 800 Litres/M²/an. Soit par Ex : 150M² de toiture = 150x0.800 = 120M3 de récupération d'eau par an. (une personne comsomme 30-35 M3/An)

Il faudra tenir compte également de l'emplacement du récupérateur car si celui-ci est exposé au gel, il devra être vidé pendant la période hivernale et ne pourra donc être utilisé.

En fonction de ces données, on choisira un volume de cuve adapté (de plusieurs mètres cubes).

Différentes cuves existent en plastique ou en béton.

Le plastique a l'avantage d'être facilement transportable mais il est impossible de le mettre dans une allée de passage (passage de voiture au-dessus ou stationnement) et il aura tendance à remonter de sous terre s'il n'est pas souvent plein.

Le béton semble avoir des nets avantages. Solide, permettant de stabiliser le pH de l'eau, passage de voiture possible, il est toutefois difficile à installer et nécessite un équipement approprié (grue) pour la mettre en place.

Une fois le choix effectué, il est possible de relier plusieurs cuves de contenances moyennes entre elles afin de limiter le coût (prix exponentiel).

Le remplacement du flotteur horizontal par deux flotteurs verticaux permet d'alimenter la chasse d'eau par l'un ou l'autre des deux circuits sans nécessité de disconnexion
Le remplacement du flotteur horizontal par deux flotteurs verticaux permet d'alimenter la chasse d'eau par l'un ou l'autre des deux circuits sans nécessité de disconnexion

Il faut ensuite raccorder les gouttières sur la cuve en prenant soin d'installer des filtres pour empêcher les feuilles, cailloux ou autres grosses saletés de se mêler à l'eau. Plus le filtre sera efficace, plus vous allez favoriser la qualité de l'eau stockée, en évitant un dépôt en fond de cuve, vous évitez la fermentation.


Une pompe permettra d'assurer une alimentation en eau fréquente qui pourra être couplée à une vessie (petit ballon d'eau) afin de ne pas trop la solliciter (tous les 3 litres pour une chasse d'eau par exemple).


Là encore le choix en pompe est vaste : avec filtrage intégré, avec séparation de l'eau de pluie / eau de ville, immergée, avec réserve, …

Enfin, suivant l'utilisation, un filtrage plus ou moins poussé doit être mis en place.

[modifier] Conclusion

La récupération d'eau de pluie peut se révéler un système simple et peu couteux à mettre en place (1500€ pour un équipement minimum) et permettre de ne plus utiliser de l'eau “potable” (donc traitée) pour les toilettes, ou encore l'arrosage du jardin.

Une installation plus sophistiquée permet de vivre en autarcie complète (filtrage, multiples cuves). Pour des coûts allant de 6000€ à 9000€ posé par un professionnel.

Des incitations fiscales ont été mises en place en mai 2007 pour l'achat d'un système de récupération d’eau de pluie pour usages extérieurs :

  • Une TVA à 5,5% sur les équipements (si l'habitation a plus de deux ans).
  • Une crédit d'impôts égal à 25% des dépenses en équipements (dans la limite de 8000€ pour une personne seule, 16000€ pour un couple).

Pour des informations plus détaillées sur le crédit d'impôts lire le BULLETIN OFFICIEL DES IMPÔTS n°96 du 3 AOÛT 2007 et le Journal Officiel n° 105 du 5 mai 2007 page 8022 texte n° 67.

La loi sur le credit d'impôt lié a la récupération d'eau de pluie devrait évoluer en 2008.Selon la Direction de l'eau du ministère en charge de l'environnement, le gouvernement devrait finalement accepter l'usage des eaux pluviales dans les toilettes, mais pas dans les machines à laver. pour plus d'informations Détails sur le crédit d'impôt lié à la récupération des eaux pluviales.

Certaines collectivités locales encouragent aussi l'installation de système de récupération des eaux de pluie, comme la Lorraine, qui subventionne ces installations jusqu'à 750€ ou Lille, qui attribue une prime à l'installation d'équipements de récupération d'eau pluviale de 100 € par m3 d'installation.

Le coût d'installation par un professionnel tend à augmenter considérablement le devis mais pour une installation plus performante et surtout plus sûr.