Quatuor à cordes n° 13 de Beethoven

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Page de couverture de l'édition du Quatuor n° 13 publiée à Belin en 1827 (en français)
Page de couverture de l'édition du Quatuor n° 13 publiée à Belin en 1827 (en français)

Le Quatuor à cordes n° 13 en si bémol majeur, op. 130, de Ludwig van Beethoven, fut achevé en novembre 1825 et publié en mai 1827 avec une dédicace au prince Nikolai Galitzine. Il est chronologiquement le troisième des cinq derniers quatuors de Beethoven.

Sommaire

[modifier] Histoire de l'œuvre

Bien que la numérotation l'ait placé après le Douzième, le Treizième Quatuor fut postérieur au Quinzième. Sa création par le quatuor de Schuppanzigh le 21 mars 1826 ne fut qu'un semi-succès, seuls les deuxième et quatrième mouvements (les plus courts) ayant été applaudis au point d'être bissés. Beethoven se faisant raconter la scène par son neveu Karl se mit en colère et déclara : « Les bœufs ! Les ânes ! oui, ces friandises ! ils se les font resservir encore une fois ! Pourquoi pas plutôt la fugue ? Elle seule aurait dû être rejouée. » [1]

Long de six mouvements, le Treizième Quatuor s'achevait au départ avec la Grande Fugue. Mais devant l'incompréhension du public et sur insistance de son éditeur Artaria, Beethoven se résolut à séparer la fugue du reste du quatuor et composa à l'automne 1826 un finale de substitution qui resta sa dernière œuvre achevée. La somptueuse cavatine qui tient lieu de cinquième mouvement est quant à elle le sommet dramatique de l'œuvre et la page la plus pathétique jamais écrite par Beethoven, le compositeur ayant avoué « qu'il avait composé cette cavatine véritablement dans les pleurs de la mélancolie » et que « jamais sa propre musique n'avait fait sur lui une telle impression » [2].

Le Treizième Quatuor est sans doute le plus abouti des quatuors de Beethoven avec le Quatorzième. C'est en tout cas le plus tendu et le plus introspectif.

[modifier] Structure

Fichiers audio

L'œuvre comporte six mouvements et son exécution dure environ 45 minutes (avec la Grande Fugue comme finale) :

  1. Adagio ma non troppo — Allegro
  2. Presto
  3. Andante con moto, ma non troppo. Poco scherzando
  4. Alla danza tedesca. Allegro assai
  5. Cavatina. Adagio molto espressivo
  6. Grande Fugue
    ou finale alternatif : Allegro

[modifier] Exécution

Dans un souci de conformité à la pensée originale de Beethoven, et parce qu'une œuvre d'une telle intensité dramatique requiert sa conclusion libératrice, la plupart des exécutions du Treizième Quatuor se font de nos jours avec la Grande Fugue comme finale.

[modifier] Références

  1. Source : Massin J et B, Beethoven, Fayard, 1967, p. 718
  2. Source : Mot de Beethoven au violoniste Holz, reproduit In: Massin J et B, Beethoven, Fayard, 1967, p. 718

[modifier] Liens externes