Quartier des Pinchinats

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Le quartier des Pinchinats est un quartier rural situé au nord-est de la ville d'Aix-en-Provence. Il tire son nom du provençal penchinats, désignant les ateliers de peignage qui y étaient établis au Moyen Âge[1]. Ces ateliers nécessitaient une eau abondante et pure. La vallée des Pinchinats est considérée comme le « château d'eau de la ville d'Aix[1] ».

[modifier] Histoire

Un découverte archéologique réalisée en 1824 au lieu-dit du Capéou suggère la présence d'un établissement d'ampleur et de qualité durant l'Antiquité. Une meule, des tuiles, des amphores et des structures monumentales y ont été mis au jour[2].

Les Pinchinats portaient au Moyen Âge le nom de Vallis Mariana[3]. Lorsque l'archevêque d'Aix, Pierre Gaufridi II[4], en fit don aux chanoines de Saint-Sauveur, le quartier prit le nom de Vallis Canonicorum[5].

À partir du XVIIe siècle, la bourgeoisie aixoise y a construit des pavillons, dont le plus connu est le pavillon de Lenfant, dont le plafond principal a été décoré par le peintre Jean-Baptiste van Loo.

[modifier] Château de la Mignarde

Sur la route des Pinchinats se trouve le château de la Mignarde, construit vers 1670. Il fut acquis par Gabriel Mignard, confiseur du maréchal de Villars, en 1766. Après sa mort, sa veuve sollicita du fontainier Féraud de trouver une source, ce qu'il fit à l'est du domaine. Son fils, Sauveur Mignard, fut ainsi en mesure d'aménager un jardin à la française et de faire de la propriété une « villa à l'italienne »[6].

Ce château est surtout réputé pour avoir abrité la liaison entre Pauline Borghèse, la sœur de Napoléon, et Auguste de Forbin, jeune aristocrate aixois[6]. La tradition veut que, au château de la Mignarde, Pauline Borghèse ordonnait de faire battre les mares pour effrayer les grenouilles dont les coassements gênaient son repos. En outre, elle prenait des bains dans du lait d'ânesse[6]. Lors d'un nouveau séjour à Aix, en 1813, elle rompit sa relation avec Forbin. Celui-ci devint directeur des Musées royaux, fonction qu'il exerça jusqu'à sa mort, en 1841.

Le château de la Mignarde fut acquis en 1858 par Émile Rigaud, maire d'Aix-en-Provence (18491863).

[modifier] Notes

  1. ab « Carte archéologique de la Gaule : Aix-en-Provence, pays d'Aix, val de Durance », 13/4, Fl. Mocci, N. Nin (dir.), Paris, 2006, Académie des incriptions et belles-lettres, ministère de l'Éducation nationale, ministère de la Recherche, ministère de la Culture et de la Communication, maison des Sciences de l'homme, centre Camille-Jullian, ville d'Aix-en-Provence, communauté du pays d'Aix, p. 459.
  2. Jean-François Porte, « Rapport de recherche au quartier de Belin, près de la Mignarde, terroir d'Aix, 26 mars 1824 », in Société de statistique et d'Histoire provençales, p. 129-32, Aix, musée Arbaud, MQ.863.
  3. Mémoires de l'Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles-Lettres d'Aix, tome IV, Aix-en-Provence, 1840, p. 286.
  4. Archevêque d'Aix de 1082 à 1101.
  5. Scholastique Pitton, Annales de la Sainte Église d'Aix, Lyon, 1668, p. 105.
  6. abc Deux siècles d'Aix-en-Provence, 1808-2008, éd. Académie des sciences, agriculture, arts et belles lettres d'Aix-en-Provence, 2008, p. 32-35.