Presse féminine

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La presse féminine (parfois appelée presse pour femmes) rassemble l'ensemble des titres de presse écrite élaborés pour un lectorat féminin. Ses origines sont liées à celles du mouvement féministe au XVIIIe siècle. Parmi les magazines féminins contemporains les plus célèbres figurent le mensuel américain Cosmopolitan et l'hebdomadaire français Elle.

Outre les magazines strictement féminins, sont parfois rattachées à cette catégorie, la presse culinaire, la presse ludique, la presse people, la presse de décoration, la presse familiale et une partie de la presse de loisirs.

Sommaire

[modifier] Historique

[modifier] XVIIIe siècle

Les origines de la presse féminine remontent au mouvement d'émancipation des femmes. En France, dès le XVIIIe siècle apparaissent des publications alors que les femmes commencent à jouer un rôle social plus visible : Le Journal des dames (1759-1788), Les Annales de l'Éducation et du Sexe (1790). La Révolution française sera particulièrement propice à l'éclosion de nouveaux titres comme Les Étrennes nationales des dames, Les Événements du jour et La Feuille du soir.

[modifier] XIXe siècle

Au fur et à mesure que le mouvement féministe se développe, la presse féminine se divise en deux catégories, avec d'un côté des titres militants et de l'autre des parutions renvoyant à l'image traditionnelle de la femme. Tandis que les femmes se voient cantonnées dans le rôle de ménagères par Le Petit Courrier des Dames, Townsend's Selection of Parisian Costumes et Le Journal des Dames et Des Modes, la presse féministe explose aussi bien en France que dans les pays anglo-saxons : The Lily, The Genius of Liberty, The Pioneer and Women's Advocate, The Una, The Woman's advocate and The Sybil, La Gazette des femmes, La Voix des femmes, La Politique des femmes et L'Opinion des femmes. En France, toute la presse féminine sera censurée durant le Second Empire, mais réapparaîtra dans les années 1880-1900 avec comme figures de proue La Citoyenne (1881) et La Fronde (1905), publication qui atteindra les 200 000 exemplaires.

[modifier] XXe siècle

Le premier magazine de la presse féminine française est Midinette, publié par les Éditions Rouff. L'entrée des femmes dans la vie active et la reconnaissance de leurs droits civiques permettent l'émergence de nouveaux titres au caractère résolument politique. En France, ce sera L'Écho des Françaises, Les Heures Claires de l'Union des femmes françaises (rebaptisé Clara) ou encore Antoinette, journal de la CGT créé en 1955. Après Mai 68, le Mouvement de libération des femmes publie de nombreux titres, avec en France Questions féministes (renommé Nouvelles questions féministes) et en Belgique Les Cahiers du Grif. La fin du XXe siècle est marquée par une dépolitisation de la presse féminine, le féminisme étant jugé trop « poussiéreux »[1].

[modifier] Principaux éditeurs en France

[modifier] Voir aussi

[modifier] Ouvrages

  • Évelyne Sullerot, La Presse féminine, éd. Armand Colin, 1963, 320 pages.
  • Martine Bonvoisin et Michèle Maignien, La Presse féminine, éd. PUF, Que sais-je ?, 1996 (2e édition), 128 pages.
  • Ann Russo (sous la direction de Cheris Kramarae), The Radical Women's Press of the 1850s, éd. Routledge, 2003, 325 pages (ISBN : 0415256879).

[modifier] Liens externes

[modifier] Références

  1. « Les féminins se débarrassent du féminisme », interview de Fabienne Malbois par Virginie Poyetton parue sur le site d'information suisse Le Courrier le 18 février 2005.
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