Pour le pouvoir international des conseils ouvriers

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Revue communiste de conseils publiée de 1972 à 1974. On y trouve des références à la fois aux théories de la gauche germano-hollandaise et au situationnisme. PPICO est assez caractéristique des groupes conseillistes qui se constituent durant cette période. Formé par des éléments qui se sont radicalisés en mai-juin 68, puis qui ont été amenés à rejeter les idéologies gauchistes (et principalement léninistes), il n'a pas de racines dans les organisations des périodes précédentes. Il n'est donc pas confronté à la difficulté qu'ont connu toutes ces organisations, issues du bordiguisme ou du trotskysme : rompre avec le léninisme. C'est généralement le rejet du léninisme qui est à l'origine de l'intérêt porté à l'ultra-gauche ou au conseillisme après 68. Par contre sa connaissance de ce courant et des débats qui l'ont traversé reste très limité. Il en résulte une théorie s'inspirant des quelques textes qui commencent à être réédités durant ces période, en particulier dans les Cahiers Spartacus et chez les toutes nouvelles Editions Champ Libre, ainsi que des textes trouvés à la Librairie La Vieille Taupe. Il en résulte une diversité de sources d'inspiration. On peut noter l'absence de référence à la gauche italienne (bordiguiste), pourtant importante dans le passé de l'ultra-gauche en France. On peut y voir deux raisons. D'une part une ignorance de l'évolution vers le positions de la gauche allemande d'une partie de ce courant (cf. par exemple les Groupes ouvriers communistes). D'autre part, une méfiance ou un rejet qui transparait dans le texte "In memoriam" publié dans le dernier numéro de la revue. Cette méfiance est alimentée par le fait que les éditeurs de PPICO ont précédemment "fréquenté" le groupe Révolution Internationale (l'un d'eux en a même été membre pendant quelques mois) qui publiquement se présentait comme continuateur de la gauche allemande, mais qui de façon interne se considérait dans le fil de la gauche communiste italienne (Bilan, Internationalisme) et refusait de critiquer radicalement la politique du parti bolchévique.

Un nouveau domaine critique apparaît dans PPICO, mais également dans d'autre publications ultra-gauche de la même époque, celui de l'écologie. Ce thème se retrouvera régulièrement par la suite dans ce courant, et sera même central pour certains groupes.

Neuf numéros publiés, certains avec des rééditions successives.

N° 1 "Communisme ou destruction de l'humanité"

N° 2 "Le vrai bordel c'est le capitalisme"

N° 3 "La Jeune Taupe - Aperçu sur les premiers groupes révolutionnaires en France"

Ce texte est précédé de l'introduction suivante :

"Un système de capitalisme d'État prit définitivement corps en Russie, non en déviant par rapport aux principes établis par Lénine -dans l'État et la Révolution par exemple- mais en s'y conformant." (Anton Pannekoek - Lénine philosophe)

Le Communisme de Conseils, ou Conseillisme, en tant que courant organisé, est apparu en opposition au capitalisme d'État représenté au niveau politique par la III° Internationale. À la dictature du parti sur un prolétariat qualifié de trade-unioniste, il opposait le pouvoir des conseils ouvriers; au parlementarisme et à l'entrisme dans les syndicats, l'action directe contre toutes les formes du pouvoir bourgeois. Sa principale expression organisée a été le KAPD (Parti Communiste Ouvrier Allemant) autour duquel allait se constituer une éphémère IV° Internationale (KAI, Internationale Communiste ouvrière). On peut remarquer que le mouvement ouvrier français était absent de cette internationale. C'est principalement à travers l'introduction de textes de Rosa Luxemburg en France que quelques petits groupes se réclamant des conseils apparurent. C'est l'évolution de ces groupes, leurs développements, leurs scissions que nous allons essayer d'esquisser.

Ceci est apparu nécessaire dans une période où les groupes conseillistes vont en se multipliant :

+ afin de mieux comprendre notre propre histoire et d'en tirer les leçons.

+ afin d'éclaicir les divisions qui ont secoué notre courant, afin de clarifier les bases de notre regroupement.

N.B. Nous employons ici le terme "conseilliste" dans un but simplificateur. Nous recouvrons sous celui-ci les groupes et individus ayant lutté pour l'auto-émancipation du prolétariat sous différentes étiquettes: conseillistes, communistes de conseils, communistes de gauche, ultra-gauches, gauchistes, communistes ouvriers, luxembourgistes, etc.

Cet aperçu sera repris sous une forme revue et augmentée dans le n°9 posthume de PPICO.

N° 4 "Ecologie et idéologie"

N° 5 "Sciences et politique"

N° 6 "Lisez L'Humanité à haute voix et vous sentirez mauvais de la bouche !"

N° 7 "Révolutions et idéologies"

Réédition du N° 6

N° 8 "Contre l'idéologie révolutionnaire"

N° 9 (numéro posthume) : "Notes sur les débuts de l'ultra-gauche en France"

Ce dernier numéro fait le bilan de PPICO dans un texte titré : In memoriam "P.P.I.C.O.":

"Combien de camarades sont-ils prêts à abandonner leur signe et leur petite revue, fruits d'un trésor d'imagination ?

Toujours est-il, que de nombreux camarades se complaisent dans la vie en circuit fermé, sans doute par peur d'être contaminés par quelques virus hétérodoxes, en dehors de leur groupe. La répercussion sur le plan théorique est évident : idéologie, intellectualisme et sectarisme. Chaque groupe théorise quelques aspects de la réalité tout en excommuniant les autres qui n'ont pas eu la "révélation". " L'autonomie, alibi de l'idéologie ultra-gauche - PPICO N° 3(2° Tr. 73).

Pendant près de deux ans, les camarades qui publiaient la revue "Pour le Pouvoir International des Conseils Ouvriers" ont tenté - avec leurs faibles moyens - de briser le ghetto de l'ultra-gauche :

- en mettant en circulation des textes volontairement lisibles et s'attaquant à des sujets que l'ultra-gauche "officielle" occupée à ressasser continuellement les mêmes vérités limitées (sur les syndicats, les luttes de libération nationale, le Capitalisme d'État) faisait semblant d'ignorer. Ces textes, nous ne les avons pas écrits et diffusés pour jalonner l'histoire de l'invariance de notre pensée révolutionnaire mais plus simplement pour répliquer aux assauts multiformes de l'idéologie à un moment donné.

- en essayant de contribuer à une meilleur connaissance des positions et publications de l'ultra-gauche dans son ensemble.

- en développant un maximum de contacts et de correspondances, sans à-priori ni dogmatisme, pour rompre avec l'isolement des groupes et individus révolutionnaires.

- en nous engageant dans un début d'intervention à travers de trop rares tracts, des affichages limités, etc.

Cette activité, nous l'avons mené dans un état d'isolement - par rapport au reste de l'ultra-gauche - qui n'était qu'à l'image de l'éparpillement et du repliement sur soi-même de celle-ci.

Depuis quelques mois, la situation a changée. L'ultra-gauche traditionnelle est entrée - après le gauchisme - dans un état de crise dont elle ne pourra se relever qu'à travers de profondes mutations. Alors que certains s'enferment dans ce qu'ils croient être la théorie et renouent avec "l'âge d'or" du bordiguisme (voir du bolchévisme) d'autres se replient sur un activisme sans principes. Parallèlement, les positions ultra-gauches connaissent une vogue sans précécent. Ceci recouvre tout autant les nombreuses scissions dans les groupuscules trotskystes ou anarchistes sur des positions proches des notres que les succès d'édition que tout le monde connait. De fait les positions ultra-gauches ne sont jamais autant apparues comme un reflet de la réalité.

C'est dans ce bouillonnement que s'est développé un courant que l'on peut qualifier d'"intervention communiste" dont une des expressions est le groupe Pour une Intervention Communiste et la revue Jeune Taupe. Ce groupe, dont nous avons été partie prenante dés ses premiers balbutiements, nous apparaît être actuellement le plus adapté (ce qui ne signifie pas le seul) à la mise en œuvre d'une praxis communiste.

C'est pourquoi, afin que tout soit clair, nous exprimons ici publiquement ce qui était une réalité depuis la constitution du P.I.C.: la disparition de P.P.I.C.O., en tant qu'expression autonome du courant communiste, et le "transfert de nos énergies" sur P.I.C. et la revue Jeune Taupe...

[modifier] Liens

Communisme de conseils, Pour une Intervention Communiste, Luxembourgisme, Conseil ouvrier, Jean-Paul Gouteux (un des fondateurs/rédacteurs de PPICO).