Pont de Beaugency

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Pont de Beaugency

Pays France
Région Centre
Département Loiret
Ville Beaugency
Coordonnées 47°46′36″N 1°38′14″E / 47.77667, 1.63722
Franchit Loire (fleuve)
Fonction pont routier
Type Pont en maçonnerie
Longueur 460 m
Largeur 8 m
Matériau pierre et béton armé
Inauguration XIVe siècle
Catégories de ponts
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Le pont de Beaugency est un pont en maçonnerie du département du Loiret qui franchit la Loire à Beaugency. Il supporte la route départementale D 925 qui relie la commune de Gien sur la rive droite à la commune de Lailly-en-Val sur la rive gauche.


Sommaire

[modifier] Descriptif[1]

Vue panoramique

Bien que très ancien, puisqu’il est attesté que les premiers éléments remontent au XIVe siècle, les multiples dégâts que l’ouvrage a subi au fil des ans et les réparations qui en ont découlé conduisent à un ouvrage aujourd’hui de grande qualité, mais très hétéroclite tant dans ses formes puisqu’il comporte des voûtes ogivales pour les plus anciennes mais aussi en plein cintre ou en anse de panier que par ses matériaux puisqu’il est composé en grande partie de pierres, mais aussi de béton armé et certaines parties ont été ravalées en béton projeté.

Le pont, d'une longueur de 460 m, se compose de 24 arches de forme et constitution différentes :

  • 3 arches ogivales sur la rive droite, datant du XIVe siècle, dont la première est pratiquement enterrée sous le remblai d'accès au pont,
  • 1 arche marinière de portée 30 m refaite en 1948,
  • 1 arche ogivale, entre les piles 4 et 5, refaite en 1948,
  • 2 arches plein cintre (5-6 et 6-7) refaites au XVIIIe - XIXe siècle
  • 7 arches ogivales (pile 7 à pile 14) datant du XIVe siècle sauf les arches 8-9 et 9-10 refaites en 1980,
  • 3 arches plein cintre (pile 14 à pile 17) refaites au XVIIIe-XIXe siècle,
  • 5 arches en anse de panier (pile 17 à pile 26) refaites en 1948,
  • 2 arches plein cintre (pile 26 à culée rive gauche) refaites en 1948,

L'ouverture des arches varie de 7 à 15 m sauf pour l'arche marinière, et la largeur des piles varie de 6 à 7 m.

L'ouvrage supporte une chaussée de 6,00 m de largeur bordée de 2 trottoirs variant de 1 m (pile 14 amont) à 3 m.

[modifier] Histoire[1]

"Tout ce qu'on sait de cet édifice, c'est qu'il existait déjà au XIe siècle. Il finissait autrefois à la seizième arche et était défendu aux deux extrémités par des fortifications qui en rendaient l'accès impraticable avant l'invention de la poudre"[2].

Si cette affirmation manque de preuves ou au moins de précisions, les documents d'archives permettent de fixer l'origine du pont actuel au XIVe siècle. En effet les nombreuses crues que connaissaient la Loire nécessitaient certainement de nombreuses reprises des appuis et des voûtes, et ce n'est que dans cette période que l'ouvrage prit son aspect actuel (pour sa partie la plus ancienne).

[modifier] 1608 : première crue dévastatrice

Le pont conserve son aspect d'origine jusqu'en 1608. A cette date, une crue emporta le faubourg du pont sur la rive gauche, ne laissant debout que 14 arches du XIVe siècle. Suite à cette crue, la Loire coupa l'accès au pont sur la rive gauche et l'on dut rétablir cet accès par des travées supplémentaires en bois s'appuyant sur des appuis en pierres.

Au XVIIe siècle, le pont de Beaugency se présentait donc ainsi :

  • 4 arches rive droite, avant arche marinière, dont 2 se trouvent aujourd'hui enterrées sous la rampe d'accès au pont. Cette partie de l'ouvrage était surmontée de fortifications et d'une Chapelle ST Jacques.
  • 12 arches dont l'origine remonte au XIVe siècle.
  • arches construites postérieurement aux précédentes, afin ,.d'atteindre une petite 31e appelée "Ile des ponts de Beaugency". La 17ème arche comportait un pont-levis.
  • un pont en bois reliant cette Île à la rive gauche, construit à la suite des inondations de 1608.

Ce pont de bois fut détruit en 1677 par les glaces. Suite à cette destruction, il fut remplacé par un ouvrage en maçonnerie comportant des voûtes en plein cintre et reposant sur des piliers consolidés par des pilotis et des radiers. A la suite de ces travaux, l'île et ses ouvrages de défense disparurent complètement.

En 1710, une nouvelle inondation renversa l'ensemble de ces voûtes à l'exception de deux. Pour rétablir le passage, de nouvelles travées en bois furent mises en place, en utilisant les appuis encore debout et de nouveaux appuis intermédiaires. Ces travées restèrent en place jusqu'à la guerre 39-45.

[modifier] 1840 : création de l'arche marinière

Afin d'améliorer là navigation, une arche marinière fut créée en 1840, sur la rive droite, à l'emplacement des 5ème et 6ème arches. Cette arche, de type suspendu, fut obtenue par suppression d'un appui et correspond à l'arche marinière actuelle.

[modifier] 1856 : deuxième crue dévastatrice

Lors de la crue du 3 juin 1856, le pont résista à la poussée mais les eaux le contournèrent par la rive gauche et endommagèrent très sérieusement la levée et la voie d'accès. Pour améliorer l'écoulement des eaux, rendu difficile par l'importance et le nombre des appuis, et éviter le retour de crue catastrophique, la reconstruction complète de l'ouvrage fut mise à l'étude. Cette étude aboutit à 3 projets de reconstruction (métallique, suspendu ou maçonnerie), prévoyant des travées beaucoup plus larges, et tous trois prolongés par une travée de décharge. Par décision du 20 juillet 1859, la construction immédiate de l'ouvrage de décharge et la reconstruction du pont de Beaugency en maçonnerie furent décidée. Si le premier (actuellement pont du Guidon sur le CD 19) fut réalisé sans problème, le projet définitif de reconstruction ne fut approuvé que le 23 mars 1861 et son exécution en fut différée faute de financement...

Durant les années suivantes, l'ouvrage fut donc l'objet de simples travaux d'entretien, notamment au niveau des enrochements et des platelages.

Lors des hostilités de 1870, la travée suspendue fut détruite sur ordre de l'autorité militaire française. Une arche métallique, de 31,40 m de large, fut reconstruite en 1872 et resta en place jusqu'en 1945.

En 1921, une visite détaillée des appuis est réalisée suite aux anomalies constatées sur le pont St Nicolas sur le Loiret (tassement d'une pile de 10 cm). La fragilité des massifs de fondation est constatée et leur remise en état extérieure est réalisée (réfection des enrochements, rejointoiement des piles, reprise des maçonneries).

[modifier] Les réparations de l’après-guerre

A la fin de la guerre 1939-1945, un grand nombre de travées étaient hors service ou bien endommagées. La reconstruction fut confiée à l'entreprise Campenon-Bernard par un marché approuvé le 25 mars 1947.

Ce marché prévoyait :

  • la reconstruction en maçonnerie et béton de l'arche marinière entre les piles 3 et 4,
  • 1a reconstruction partielle de la pile 4 avec réalisation d'un dispositif de mine permanent,
  • l'aménagement de la pile 3 et le renforcement de ses fondations au moyen d'un massif de maçonnerie,
  • la reconstruction de l'arche ogivale détruite entre les piles 4 et 5, selon ses caractéristiques primitives,
  • la reconstruction des bandeaux et tympans de la voûte ogivale entre les piles 7 et S ; la rectification du profil en long de la chaussée entre les piles 5 et 7 d'une part, 2 et 3 d'autre part et la rectification correspondante des parapets et du boudin,
  • la démolition et la reconstruction de la section du pont comprise entre les piles 16 et 26, et le démontage de la travée provisoire en bois reliant les piles 23 et 25, ainsi que de la palée en bois qui la soutient,
  • la réfection de la chaussée en pavage mosaïque dans toutes les parties concernées par les travaux.

Lors du déroulement des travaux, le mauvais état, non supposé, de certaines parties de l'ouvrage, nécessita des adaptations du programme initial :

  • renforcement des fondations des piles n° 21 et 24 par encagement dans une enceinte de pieux de 0 27 cm et 7 m de fiche,
  • réfection totale des fondations de la pile n° 22,
  • clavage avec des vérins Freyssinet, des 5 voûtes refaites entre les piles 17 et 26,
  • démolition totale de la pile 4, renforcement des fondations anciennes au moyen de pieux en béton et d'une semelle en béton armé, reconstruction de la pile,
  • renforcement des fondations anciennes de la pile 26 par mise en place d'une enceinte de pieux en bois, battus jusqu'à la marne,
  • construction d'une nouvelle travée en rive gauche pour améliorer le débouché de l'ouvrage. Cette amélioration nécessita la démolition de la dernière arche plein cintre, de la pile 26 et de la culée rive gauche, la reconstruction de la pile 26, la construction d'une nouvelle pile (27) et d'une nouvelle culée avec ses murs en aile, et la construction des arches correspondantes,
  • élargissement vers l'aval de la chaussée au droit des arches 14-15 et 15-16, et reconstitution du tympan,
  • consolidation des voûtes comprises entre les piles 8 et 16.

Ces travaux furent achevés en 1952 et l'ouvrage ne fut pas l'objet de travaux importants jusqu'en 1978.

[modifier] 1978 : travaux sur les fondations

A l'occasion d'une inspection détaillée des infrastructures et des fondations en septembre 1978, le Laboratoire Régional de Blois décela un grand nombre d'affouillements et de circulations d'eau sous les appuis. En particulier sur la pile 15 tous les dalots situés sur les enrochements côté voûte 15 étaient affaissés et laissaient apparaître, dans un angle de l'arrière-bec, 1e platelage et les pieux de la fondation de 1a pile. Compte tenu des dimensions de l'affouillement et de l'importante circulation d'eau, la confortation de la pile, par mise en place d'un batardeau en palplanches métalliques et injections, fut décidée immédiatement.

Mais lors des travaux de battage, de graves désordres apparaissent dans la pile et les voûtes voisines et aboutissent à une reprise complète des fondations des appuis du XIVe siècle.

A l'issue de cette opération, les travaux réalisés ont permis la remise en état de l'ensemble de l'ouvrage :

  • encagement et injection des piles 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 70 - 11 - 12 - 13 - 14 - 15 - 16 - 26,
  • réfection complète de la pile n° 9 et des arches 8 - 9 et 9 -70,
  • réfection complète des parapets de la pile 10 à la pile 14 côté aval et de la pile 10 à la pile 13 côté amont,
  • réfection du tympan amont sur la pile 13,
  • rejointoiement des tympans de la pile 5 à la pile 7 et de la pile 10 à la pile 14 cté aval, de la pile 5 à la pile 7 et de 1a pile 10 à la pile 13 côté amont,
  • réfection partielle de l'étanchéité sur trottoirs et bordures,
  • réfection de l'étanchéité sous chaussée au droit des arches 8 - 9 et 9 - 10.
 Vue panoramique du pont
Vue panoramique du pont

[modifier] Eléments de l’ouvrage

[modifier] Fondations

Les travaux importants réalisés d'une part en 1948 et d'autre part en 1978-1980 amènent à classer les appuis en deux catégories :

  • les fondations anciennes constituées d'un mélange de blocage et de sable alluvionnaire s'appuyant sur la marne (piles 3 à 16, et pile 26),
  • les fondations récentes constituées à la base d'un béton à faible dosage en ciment, surmonté d'un béton cyclopéen parfois lui-même surmonté d'une semelle armée (piles 17 à 27).


[modifier] Voûtes

VVoute

La structure des voutes de chaque arche est la suivante :

  • Arche 2 ; en maçonnerie
  • Arche 3 : constituée de deux anneaux extérieurs en maçonnerie et d'un anneau central en maçonnerie traitée en béton projeté en 1980
  • Arche 4 (marinière) : en béton armé (1950)
  • Arche 5 : voûte ogivale en béton armé. (1950)
  • Arches 6 et 7 : voûtes en maçonnerie réparées en 1980 (reprise partielle en béton projeté, pose de drain, rejointoiement)
  • Arche 8 : voûte en maçonnerie restaurée en 1950 (béton armé le long des bandeaux, maçonnerie ancienne conservée à l'intérieur, 5 drains aux retombées de chaque demi voûte).
  • Arches 9 et 10 : voûtes en béton armé avec bandeaux en pierre reconstruites en 1980. .
  • Arches 11 - 12 et 13 : voûtes en maçonnerie.
  • Arche 14 : Voûte en maçonnerie réparée en 1980 (reprise des deux anneaux extérieurs au béton projeté, 4 drains à chaque retombée de voûte).
  • Arche 15 ; Voûte en maçonnerie réparée en 1980 (les deux anneaux extérieurs ont été traités par béton projeté, le reste de la voûte a été rejointoyé au mortier projeté, 4 drains mis en place à la base de chaque demi-voûte ainsi qu'un réseau de mini-drains dans les anneaux réparés).
  • Arche 16 : Voûte en maçonnerie. L'anneau amont a été réparé en 1980 en béton projeté, avec mise en place d'un réseau de mini-drains. L'anneau central a été re jointoyé, à la même époque, au mortier projeté.
  • Arches 17 - 19 - 21 - 22 - 24 - 26 - 27 et dernière : voûtes en béton armé (1950).


[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes


[modifier] Liens externes


[modifier] Bibliographie

  • Les ponts de la Loire - De sa source à l’Atlantique – Serge Vannier – CPE Editions – Avril 2005.

[modifier] Notes et références

  1. ab Les ponts sur la Loire et le Loiret – Direction départementale de l’Equipement du Loiret – 1984 – (Archives départementales – non commercialisé)
  2. "Histoire de Beaugency" - Pellieux (1856) – réédité aux éditions Le Livre d’histoire - Lorisse
Situation sur la Loire
Aval :
Pont de Muides-sur-Loire
Image:FranceLoireGien.PNG Amont :
Pont de Meung-sur-Loire