Plagiocéphalie positionnelle

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La plagiocéphalie positionnelle, ou plagiocéphalie posturale, est de loin le type de plagiocéphalie le plus fréquent.

Il s'agit d'une déformation crânienne bénigne, développée in utero ou au cours des premiers mois de la vie. La croissance du crâne ne se fait pas tout à fait symétriquement, donnant lieu généralement à un aplatissement postérieur (crâne aplati d’un côté en arrière) et une bosse antérieure (le crâne paraît ressortir au niveau du front, du côté opposé au côté aplati), l'ensemble donnant à la tête un aspect vaguement oblique vu de haut. La déformation peut se voir directement à la naissance (formation in utero), ou le plus souvent, après quelques jours ou semaines de vie. Bien que bénigne et cachée par la chevelure, une plagiocéphalie positionnelle non traitée chez le nourrisson reste dans la majorité des cas intacte ou légèrement réduite à l'âge adulte.

Sommaire

[modifier] Etiologie

La physiopathologie de la plagiocéphalie positionnelle consiste en une perturbation de la mécanomorphose (partie de la croissance réalisée par les sollicitations mécaniques), autrement dit, en l’application de contraintes inadaptées sur le crâne et/ou le rachis cervical.

  • Position de la tête in utero
  • Méthode d’accouchement : utilisation de ventouse ou de forceps lors de l’accouchement[1], sollicitation traumatique en rotation du rachis cervical
  • Position préférentielle : tendance à dormir avec la tête toujours du même côté
  • La plagiocéphalie peut être associée à un torticolis congénital, à l’origine de la déformation

Depuis 1992, il est conseillé aux parents de coucher leurs enfants sur le dos. Cette mesure a permis de réduire considérablement les risques de mort subite du nourrisson, mais elle s’est accompagnée d’une augmentation très importante des plagiocéphalies positionnelles. Les nourrissons présentant ces troubles ont tendance à dormir avec la tête toujours du même côté, ce qui augmente les contraintes sur le crâne de manière unilatérale.

[modifier] Traitement

Après environ 18 mois, la déformation est installée de manière irréversible ou presque (les sutures entre les os du crâne se sont « soudées »). La chevelure aura cependant tendance à cacher le désagrément esthétique qui se verra peu ou pas à l’âge adulte.

Le traitement des plagiocéphalies positionnelles consiste :

  • En des mesures quotidiennes de bon sens : solliciter la tête du nourrisson passivement (sans tourner soi-même sa tête, au risque de lui faire mal), en aménageant le berceau de manière à attiser la curiosité du côté opposé au côté préférentiel : mobile, musique, personnes, lumière...
  • Traitement ostéopathique : la manipulation par un praticien formé en périnatalité est le traitement de choix. L’ostéopathe, en agissant notamment sur la raideur pathologique du rachis cervical, rétablit les conditions nécessaires à une croissance physiologique. En trois à quatre séances étalées sur un ou deux mois, le crâne retrouve progressivement sa symétrie. Plus tôt le nourrisson est pris en charge, plus le résultat est efficient. Au-delà de 6 mois la correction est difficile, au-delà de 12 mois elle n’est presque plus effective.
  • Autres traitements : il existe outre-atlantique des traitements orthopédiques plus radicaux, où le nourrisson porte un casque rigide qui empêche la croissance anarchique.
  • La chirurgie n’est pas indiquée compte tenu de la bénignité du trouble.
  • Enfin, certaines plagiocéphalies positionnelles sont liées à un torticolis congénital. Le traitement passera donc avant tout par sa réduction (chirurgie, kinésithérapie...).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

  • [1] - Site du Craniofacial Group (fr)
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