Phaéton

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La Chute de Phaéton, par Johann Liss (début du XVIIe siècle)
La Chute de Phaéton, par Johann Liss (début du XVIIe siècle)

Dans la mythologie grecque, Phaéton ou Phaéthon (en grec ancien Φαέθων / Phaéthôn, « le brillant ») est le fils d'Hélios et de Clymène (ou Mérope selon les auteurs).

Sommaire

[modifier] Mythe

Présomptueux, il aimait se vanter de ses origines divines. Il rejoignit donc la Porte du Soleil pour y retrouver son père. Celui-ci lui promit de lui accorder n'importe lequel de ses vœux. Il lui demanda alors de le laisser conduire son char pour une journée. Lié par la promesse faite au nom du Styx, Hélios ne put que l'honorer. Mais le char, tiré par de fougueux chevaux ne pouvait, en théorie, être maîtrisé par un mortel. Hélios tenta, en vain, de dissuader son fils de le conduire.

Phaeton prit les rennes mais, effrayé par les animaux représentant les signes du zodiaque, il perdit la maîtrise de l'attelage qui sema un désordre indescriptible, menaçant de détruire la planète. Zeus le foudroya et il mourut sur le coup.

A force de pleurer sa mort, ses sœurs, les Héliades, furent transformées en peupliers et son frère de sang Cycnos métamorphosé en cygne.

[modifier] L'histoire plus en détail

Clymène étant l’épouse de Mérops qu’elle a trompé avec le Soleil, Phaéton, né de cet adultère, entretient des doutes légitimes à propos de sa filiation divine. Ses doutes s’amplifient lorsque Epaphus, fils d’Io et de Jupiter, lui dit: « Insensé ! Tu crois tout ce que raconte ta mère et tu te glorifies d’un père qui n’est pas le tien. ». Phaéton, irrité, décide d’aller rapporter cette insulte à Clymène, sa mère, qui lui assure que son père est bien le dieu Phébus, le Soleil, et l’invite à aller en chercher la confirmation auprès de celui-ci. Phaéton entreprend aussitôt la montée au palais du soleil.

Arrivé au palais du Soleil, son père lui adresse ces paroles : « Quel est le motif de ton voyage ? Qu’est tu venu chercher sur ces hauteurs, Phaéton, ô mon fils, toi que ton père ne serait renier ? » Phaéton lui explique alors l’objet de son voyage et lui demande des preuves de sa paternité pour chasser le doute dans son esprit. Après avoir embrassé son fils, le Soleil répond : « Non, il ne serait pas juste, dit-il, que je te renie pour mon fils et Clymène t’a révélé ta véritable origine ; pour dissiper tes doutes, demande-moi la faveur que tu voudras ; je suis prêt à te l’accorder ; je prends à témoins de ma promesse le marais par lequel jurent les dieux et que mes yeux n’ont jamais vu ». Alors qu’il a à peine terminé, Phaéton lui demande le droit de conduire son char pendant un jour. Phébus ne pouvant plus revenir sur sa promesse, tente de dissuader son fils de faire une telle chose, expliquant les dangers de cette tâche que lui seul, le Soleil, peut accomplir. Phaéton, sourd aux paroles de son père, persiste dans ce projet qui le voue à la mort. Phébus, désespéré, lui donne une série de conseils pour tenter d’éviter la catastrophe : « Si tu peux obéir au moins à ces derniers conseils de ton père, ménage l’aiguillon, mon enfant, et use plus fortement des rênes ; mes chevaux galopent d’eux-mêmes ; la difficulté est de contenir leur ardeur. Ne choisis pas pour ta route la ligne droite qui coupe le cinq zones ; il y a un sentier tracé obliquement qui décrit une large courbe et qui, ne dépassant pas trois zones, évite le pôle austral et la Grande Ourse, unie aux aquilons… »

Phaéton, joyeux, monte dans le char que son père lui cède à regret. Les quatre coursiers ailés du Soleil, Pyrois, Eoiis, Ethon et Phlégon s’élancent dans les cieux. Mais, sous le corps juvénile du fils de Phébus, le char est plus léger que d’habitude ; l’attelage s’en aperçoit et s’éloigne aussitôt de la piste ordinaire, le char est secoué par de violentes secousses. Phaéton, épouvanté, ne parvient pas à faire obéir les chevaux de son père, et ne sait plus non plus de quel côté se trouve le bon chemin. Maintenant il regrette d’avoir touché au char de son père. Lorsque le char passe près du Scorpion, le jeune homme perd l’esprit et, paralysé par la crainte, il lâche les rênes. À peine les a-t-il lâchées que les chevaux, libres de frein, s’élancent de plus belle là où leur fougue les pousse, provoquant l’incendie de l’univers : les nuages s’évaporent, la terre se fend, des forêts entières brûlent, des villes sont réduites en cendres… Phaéton, respirant un air embrasé, est enveloppé par une fumée ardente qui le plonge dans les ténèbres ; il ne sait ni où il est ni où il va et est emporté par la course forcenée des chevaux ailés. Il sent le char s’échauffer et devenir blanc. L’incendie ne cesse pas, les poissons se réfugient au fond de des abîmes, Neptune lui-même ne parvient pas à supporter une chaleur si intense lorsqu’il sort des eaux, certains océans vont jusqu’à s’évaporer, la lumière pénètre jusque dans le Tartare… La terre entière ainsi que le ciel deviennent un véritable brasier.

Alors que l’univers entier est en flammes, Jupiter, pour éviter la destruction du monde, foudroie Phaéton et empêche le feu de continuer à progresser. Les chevaux, épouvantés, se libèrent du joug et brisent leurs harnais. Phaéton, mort, la chevelure étincelante, tombe du char. Il laisse dans les airs une longue traînée, et est finalement précipité dans le fleuve Eridan. Phaéton est ensuite enterré encore fumant par les Naïades de l’Hespérie. Sur son tombeau, ces dernières écrivent ces quelques vers : « Ci-gît Phaéton, conducteur du char de son père ; s’il ne réussit pas à le gouverner, du moins il est tombé victime d’une noble audace. »

Après sa mort, Phaéton est pleuré par sa mère Clymène et ses sœurs les Héliades. Inconsolables, ces dernières sont métamorphosées en arbres et leurs larmes sont transformées en gouttes d’ambre. Quant à Cygnus, grand ami et demi-frère de Phaéton, il est métamorphosé en un animal nouveau : le cygne. Le Soleil, Phébus, est lui aussi triste ; à sa douleur se joint la colère, et il menace même les dieux de ne plus éclairer le monde : « Qu’un autre, quel qu’il soit, conduise le char qui porte la lumière. S’il ne se trouve personne et si les dieux se déclarent tous incapables, que le maître conduise lui-même ; au moins, pendant qu’il s’essaiera à tenir mes rênes, il déposera enfin ces foudres qui peuvent ravir des enfants à leur père ». Jupiter et les autres dieux l’ayant supplié de ne pas couvrir le monde de ténèbres, le Soleil, à contre-coeur, rassemble l’attelage et reprend position dans son char.


D'après le travail de VAES Urbain, élève de rhétorique au collège du Chrit-Roi, Ottignies 2008.

[modifier] Personnages importants

Phaéton : Il est le fils du soleil Hélios et de l’Océanide Clymène. Phaéton est un demi-dieu et est souvent appelé « le Brillant ». Il a pour sœurs les Héliades.

Hélios: Dans la mythologie grecque, Hélios, est la personnification du soleil. Fils de Théia et d'Hypérion, il est le frère de la Lune Séléné, et de l’Aurore Éos. Chaque jour, précédé par Éos et suivi par Séléné, il traverse les cieux dans son char tiré par quatre chevaux, fonction que lui seul est capable de réaliser et qui apporte la lumière aux hommes et aux dieux.

De son union avec l’Océanide Clymène naquirent les Héliades, dont le nombre varie selon les auteurs, et Phaéton. Mais sa descendance ne se limite pas à cela: il eut beaucoup d’autres enfants, notamment avec l’Oceanide Perséis.

Au fil du temps, Hélios fut confondu avec une autre divinité solaire nommée Apollon ou Phébus, dieu de la lumière solaire, de la divination, de la musique et de la poésie. Le principal lieu de culte d’Hélios est Rhodes, tandis qu’Apollon est surtout vénéré à Delphes. Bien que Phaéton soit le fils d’Hélios, Ovide utilise le nom Phébus quand il parle de ce dernier, ce nom signifiant « le Lumineux ».

Clymène: Clymène est une Oceanide, fille de Thétys et d’Océan. Elle est la mère non seulement de Phaéton et des Héliades mais aussi de Prométhée, Atlas, Ménoetios et Épiméthée, qu’elle eut avec le titan Japet.

D'après le travail de VAES Urbain, élève de rhétorique au collège du Chrit-Roi, Ottignies 2008.

[modifier] Évocations artistiques

[modifier] Sources

[modifier] Voir aussi

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Le Phaeton est également un Catamaran à voile de 10,20 x 6. Dessiné en 1984 par Michel Francqueville et proposé à différents stades de finition par les Ateliers Polyester du Vivarois (APV). Une trentaine d'exemplaires ont été mise à l’eau dans les années 85 - 87.