Peau noire, masques blancs

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Peau noire, masques blancs est un ouvrage publié par Frantz Fanon en 1952.

L'ouvrage s'ouvre sur une citation d'Aimé Césaire (Discours sur le colonialisme). Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme.

Il s'agit de faire une analyse, d'un point de vue psychologique de ce que le colonialisme a laissé en héritage à l'humanité, et ceci en partant du rapport entre le Noir et le Blanc. C'est tout un jeu de définitions qui se font par différenciation, et pour cela le premier chapitre pose des bases de linguistique.

[modifier] Extraits

« Les trois premiers chapitres s'occupent du nègre moderne. Je prends le Noir actuel et j'essaie de déterminer ses attitudes dans le monde blanc. Les deux derniers sont consacrés à une tentative d'explication psychopathologique et philosophique de l'exister du nègre.
L'analyse est surtout régressive.
Les quatrième et cinquième chapitres se situent sur un plan essentiellement différent.
Au quatrième chapitre, je critique un travail (O. Mannoni, 1950) qui, à mon avis, est dangereux. L'auteur, M. Mannoni, est d'ailleurs conscient de l'ambiguïté de sa position. C'est peut-être là un des mérites de son témoignage. Il a essayé de rendre compte d'une situation. Nous avons le droit de nous déclarer insatisfait. Nous avons le devoir de montrer à l'auteur en quoi nous nous écartons de lui.
Le cinquième chapitre, que j'ai intitulé «L'expérience vécue du Noir», est important à plus d'un titre. Il montre le nègre en face de sa race. On s'apercevra qu'il n'y a rien de commun entre le nègre de ce chapitre et celui qui cherche à coucher avec la Blanche. On retrouvait chez ce dernier un désir d'être Blanc. Une soif de vengeance, en tout cas. - Ici, au contraire, nous assistons aux efforts désespérés d'un nègre qui s'acharne à découvrir le sens de l'identité noire. La civilisation blanche, la culture européenne ont imposé au Noir une déviation existentielle. Nous montrerons ailleurs que souvent ce qu'on appelle l'âme noire est une construction du Blanc.
Le Noir évolué, esclave du mythe nègre, spontané, cosmique, sent à un moment donné que sa race ne le comprend plus.
Oui, qu'il ne la comprend plus.
Alors il s'en félicite et, développant cette différence, cette impcompéhension, cette désharmonie, il y trouve le sens de sa véritable humanité... »

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