Paul Ier de Russie

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Le tsarevitch Paul Ier de Russie
Le tsarevitch Paul Ier de Russie

Paul Ier de Russie (en russe : Павел I Петрович, Pavel I Petrovitch), (né le 1er octobre 1754 - assassiné le 23 mars 1801) fut empereur de Russie de 1796 à sa mort en 1801, duc de Holstein-Gottorp de 1762 à 1773 (Paul de Holstein-Gottorp). Il a occupé également les fonctions de Grand maître de l'ordre de Malte entre 1798 et 1801.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Enfance

Né au palais d'été de Saint-Pétersbourg, il est officiellement le fils du grand duc Pierre III et de la grande duchesse et future impératrice Catherine II. Sa paternité a aussi été attribuée à l'un des nombreux amants de sa mère. Il est, en réalité, de manière plus vraisemblable, le fils de Serge Saltykov, l'amant de Catherine avec la complicité tacite de l'impératrice Élisabeth Ire, qui voulait à tout prix un héritier.

Dès sa naissance l'impératrice Élisabeth Ire se charge personnellement de son éducation. Enfant, il passe pour intelligent et agréable à regarder, ce qui change après une attaque de typhus en 1771 à 17 ans. Lorsque sa mère prend le pouvoir, il a huit ans, elle le confie à son gouverneur de confiance Nikita Ivanovich Panine, et à des tuteurs compétents. Son père est emprisonné puis assassiné l’année suivante.

Sa mère, cherchant une alliance avec Frédéric-Guillaume II de Prusse, lui fait épouser Wilhelmine de Hesse-Darmstadt (à laquelle on attribue alors le nom russe de « Natalia Alexeevna » lors de sa conversion à la religion orthodoxe) en 1773. Elle l’autorise également à assister au conseil, pour l’entraîner à son métier d’empereur. Son tuteur Poroshine se plaint qu’il soit « toujours pressé », agissant et parlant sans réfléchir.

[modifier] Jeune homme

Obsédé par la mort tragique de son père, il commence à s’engager dans des intrigues, car il soupçonne sa mère de vouloir le faire assassiner (par exemple en faisant mélanger du verre brisé à sa nourriture). Après la mort de Natalia et de l'enfant qu'elle porte (1775), l’impératrice lui procure une autre épouse, la belle Sophie-Dorothée de Wurtemberg de (Wurtemberg), baptisée en russe « Maria Feodorovna », qui lui donne 10 enfants :

À la naissance du premier de ses petits-enfants, Catherine II lui donne le domaine de Pavlovsk. Paul et son épouse voyagent en Europe. En 1783, l’impératrice lui offre une autre propriété à Gatchina, où il est autorisé à maintenir une brigade de soldats qu’il mène sur le modèle prussien.

[modifier] Montée au pouvoir

Paul Ier de Russie, (à noter la présence du collier de l’Ordre de Malte autour de son cou).
Paul Ier de Russie, (à noter la présence du collier de l’Ordre de Malte autour de son cou).

Catherine II, consciente de l’incapacité de son fils à gouverner préparait sa succession en faveur de son petit fils Alexandre mais elle mourut à ce moment d’une crise cardiaque et Paul, méfiant, fit brûler tous les documents concernant la succession de sa mère.

Paul était idéaliste mais aussi capable de rancune : en 1797, il autorisa le retour du célèbre écrivain russe Radichtchev de son exil sibérien, tout en le maintenant en résidence surveillée.

[modifier] Grand Maître de l’Ordre de Malte

Suite aux triomphes de Napoléon Bonaparte en Italie en 1796-97, le grand maître Ferdinand de Hompesch demande au tsar de Russie Paul Ier de devenir le protecteur de l’ordre de Malte. Le 10 octobre 1798, les 249 chevaliers de l’Ordre exilés en Russie le proclament « Grand maître de l’ordre de Malte », mais cela ne suffit pas à protéger l’île et l’ordre de l’invasion française par Napoléon en 1798 (qui les en chasse), avant qu'il ne soit lui-même chassé par les Anglais en 1800.

L’élection de Paul Ier en 1798 provoque de nombreuses objections[1]. En effet, celui-ci est orthodoxe et marié. Cet évènement sans précédent dans l’histoire de l’Ordre amène le pape Pie VI à ne pas le reconnaître comme grand maître. Au décès de Paul Ier, en 1801, son fils Alexandre Ier de Russie, conscient de cette irrégularité, décide de rétablir les anciens us et coutumes de l’Ordre catholique des Hospitaliers[1], par un édit du 16 mars 1801 par lequel il laisse les membres profès libres de choisir un nouveau chef. Néanmoins, étant donnée l’impossibilité de réunir l’ensemble des électeurs, le comte Nicholas Soltykoff assure l’intérim de la charge. Finalement, en 1803, il est convenu que la nomination du grand maître incombe uniquement et exceptionnellement au Pape Pie VII alors régnant ; le 9 février 1803[1], le pape choisit le candidat élu du Prieuré de Russie, le bailli Jean-Baptiste Tommasi.

[modifier] Assassinat

Une conspiration est organisée notamment par les comtes Pahlen et Panine, et un aventurier mi-espagnol mi-napolitain, l'amiral José De Ribas. La mort de Ribas en retarde l’exécution. Dans la nuit du 23 mars 1801, Paul est assassiné dans sa chambre du palais Saint-Michel par un groupe d’ex-officiers menés par le général Bennigsen, un Hanovrien au service de la Russie : les soldats font irruption dans la chambre impériale après avoir pris un souper très arrosé ensemble. Ils obligent l’empereur à signer son abdication. L’empereur résiste, l’un des assaillants le frappe avec une épée, puis il est étranglé et piétiné à mort. L’un des meurtriers, le général Nicolas Zoubov, annonce à Alexandre Ier, qui réside au palais, son accession au trône.

Le prétendant au trône de France, Louis XVIII, déclare à l’époque que : « Paul Ier avait été victime d’une conspiration de palais où se trouvèrent l’or et la main du gouvernement britannique. »

[modifier] Politique extérieure

Il engage son pays dans la seconde coalition contre la France en 1798 puis, changeant de politique, dans une neutralité armée contre le Royaume-Uni en 1801. Dans les deux cas, il semble qu’il ait agi suivant ses sentiments, contre la France à cause des chevaliers, contre l’Angleterre parce qu’il est tombé sous le charme de Bonaparte. En revanche, l’envoi d’un corps expéditionnaire cosaque vers l’Inde est un échec.

[modifier] Politique intérieure

Paul Ier révoque la loi de Catherine qui autorisait la punition corporelle des classes libres de Russie. Il promulgue des lois accroissant les droits des serfs.

[modifier] Généalogie

Paul Ier de Russie appartient à la première branche de la Maison d’Oldenbourg-Romanov (Holstein-Gottorp-Romanov) issue de la première branche de la Maison de Holstein-Gottorp, elle-même issue de la première branche de la Maison d'Oldenbourg. Il est l’ascendant de l’actuel chef de la Maison impériale de Russie, le grand-duc Nicolas Romanovitch et du prince Georgui de Russie.


[modifier] Liens internes


[modifier] Liens externes

web.genealogie.free.fr

[modifier] Bibliographie

  • Henri Troyat : Paul Ier le tsar mal aimé (Ed. Grasset 2002)
  • Paul Mourousy : Le Tsar Paul 1er (Ed. du Rocher 1997)
  • Alexeï Peskov : Paul Ier, empereur de Russie, ou le 7 novembre (Fayard 1996)
  • Constantin de Grunwald : L’Assassinat de Paul Ier, tsar de Russie (Hachette 1960)

[modifier] Références

  1. abc p. 693c du Quid 2005
Précédé par
Catherine II
Tsar de Russie
Le titre varie avec les époques
Suivi par
Alexandre Ier