Pascal Pia

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Pascal Pia, de son vrai nom Pierre Durand, né le 15 août 1903 et mort le 27 septembre 1979, est un écrivain, journaliste et érudit français, Satrape du Collège de ’Pataphysique. Nul ne connaît l'origine de son pseudonyme.

[modifier] Biographie

Ce que nous savons de son enfance est passé par l'écrivain hollandais Eddy Du Perron. Après la mort de son père, tombé en Champagne en 1915, il semble que Pierre Durand ait quitté le domicile maternel, muni d'un certificat d'études, pour se réfugier dans le Midi auprès de son grand-père maternel. Revenu à Paris, il vit dans des hôtels, autour de Montmartre, assure l'implantation parisienne d'une revue anversoise, Ça ira, et travaille dans une compagnie d'assurances, mais aussi chez l'éditeur Albin Michel. Il écrit des poèmes, qu'il attribue faussement à Apollinaire, à Baudelaire et à Radiguet.

En 1938, il est directeur d'Alger Républicain, où Albert Camus, qui lui dédia Le Mythe de Sisyphe, fit ses débuts dans le journalisme.

À la mi-1943, il adhère au mouvement Combat sous le pseudonyme Pontault pour devenir le rédacteur en chef du journal clandestin. Á la Libération, il devient l'éminence grise du quotidien Combat, derrière son brillant animateur Albert Camus. Il a dit alors : « Nous allons tenter de faire un journal raisonnable. Et comme le monde est absurde, il va echouer. » Son amitié avec Camus prend fin lorsque celui-ci quitte le journal en juin 1947. Mais il est possible aussi que Pia ait rompu avec Camus, à la suite de propos de celui-ci, qui lui auraient été rapportés.

Ses feuilletons littéraires publiés dans Carrefour ont été suivis par toute une génération de lecteurs. Réunis en deux volumes publiés chez Fayard, ils forment une excellente introduction à la littérature publiée entre 1955 et 1977. Parallèlement à cette activité de chroniqueur, Pascal Pia se mue en une agence de renseignements littéraires dont bien des chercheurs, bibliographes ou universitaires auront profité.

Pia était l'homme le plus fermement nihiliste et le plus « calmement désespéré », qui aurait mis la littérature au-dessus de tout s'il n'avait pensé qu'il y avait quelque chose au-dessus de l'écriture : le silence. À la fin de sa vie, refusant qu'on parle de lui, interdisant que l'on écrive sur lui après sa mort, il revendique le « droit au néant ».

[modifier] Bibliographie

  • La Muse en rut et autres poèmes, 1928
  • Baudelaire par lui-même, 1952
  • Apollinaire par lui-même, 1954
  • Les Livres de l'enfer, du XVIe siècle à nos jours, 1978
  • Feuilletons littéraires I : 1955-1965, 1999
  • Feuilletons littéraires II : 1965-1977, 2000
  • Correspondance avec Albert Camus, 2000
  • Dictionnaire des œuvres érotiques, 2001

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