Palais de l'Évéché d'Amiens
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Bâtie au fond d’un parc près de la face Nord de la Cathédrale Notre-Dame d'Amiens, l'ancien Palais épiscopal datant du XIIIe siècle était occupé jusqu’en 1906 par l'évêque d'Amiens. Il est ensuite inoccupé jusqu'en 1966 lorsque que l’École supérieure de commerce d'Amiens investit le bâtiment. Le Palais épiscopal connut donc au cours de son histoire de grands évènements historiques qui scandèrent les heures de la ville d’Amiens.
Bâti en même temps que la cathédrale, un premier palais épiscopal fut détruit au cours de la fin du XVIIe siècle. C’est Monseigneur François Lefebvre de Caumartin, évêque d’Amiens de 1618 à 1652, qui le fit rebâtir presque entièrement tel que nous le connaissons aujourd’hui.
Monseigneur François Faure fit reconstruire le péristyle qui existe encore pour la desserte des bâtiments avec son fronton où est marquée l’année 1684 et qui bénéficie, depuis peu, d’une illumination.
Quant au corps de logis actuel qui borde à l’Est le bas parvis, il fut élevé au XVIIIe siècle par Monseigneur Louis-Charles de Machault (1774-1801) qui fut le dernier évêque avant la Révolution et qui dut s’exiler à Tournai pour ne pas avoir voulu jurer fidélité à la constitution civile du clergé.
En 1508, les fameuses stalles du chœur, qui sont un chef d’œuvre de sculpture sur bois avec 4700 figurines, furent sculptées dans un atelier de l’évêcher par six maîtres huchers, compagnons du devoir, et ajustées sur place, dans le chœur de la cathédrale. Cette réalisation fut exécutée par Vernons et Morteses de 1508 à 1519. Les deux stalles maîtresses hautes de 13,50 m étaient destinées l’une à l’évêque, l’autre au Roi. C’est le Doyen du chapitre Adrien de Hénencourt qui paya la réalisation. À l’époque, l’évêque d’Amiens était François de Halluin (qui fut tué par un sanglier) et c’est lui qui fit refaire la flèche de la cathédrale de 1528 à 1530.
C’est en 1625 que se sont passés les rendez-vous galants d’Anne d'Autriche et du duc de Buckingham qui, en route pour le sacre de Charles Ier, s’arrêta 3 jours à Amiens. Ce dernier avait loué l’Auberge de la Rose rue Metz l’évêque et faisait le mur chaque nuit pour sauter dans le parc de l’évêché dans les bras de sa maîtresse.
En 1638, le roi Louis XIII logea au Palais épiscopal en revenant de consacrer la France à la Vierge à Abbeville. En 1667, c’est Louis XIV qui logera à l’évêché et sera reçu par Monseigneur François Faure. Le palais épiscopal accueillera encore avant de loger Bonaparte, alors 1er Consul, en 1803.
Monseigneur de Villaret étant évêque d’Amiens, le palais épiscopal va connaître un drame qui aurait pu lui être fatal puisqu’un incendie faillit le détruire le 19 décembre 1762 sous l’épiscopat de Monseigneur de la Motte, dont le logis sera complètement brûlé. Il y avait alors à droite du péristyle une chapelle qui fut détruite en 1802 par l’évêque de Villaret.
Durant la Terreur, en 1793, Monseigneur Desbois de Rochefort fut nommé par le Conventionnel André Dumont évêque constitutionnel en remplacement de Monseigneur de Machault. Cet évêque habita donc le palais jusqu’en 1801, année du concordat.
Napoléon III vint également à Amiens pour l’inauguration de la chapelle Sainte Theudosie en 1854, il fut reçu à l’évêché par Monseigneur Antoine de Salinis et un grand nombre d’évêques et d’archevêques.
C’est le 17 janvier 1906 que le palais épiscopal perd sa fonction. En effet, suite aux lois de séparation de l’Église et de l’État, Monseigneur Léon-Marie Dizien, évêque d’Amiens et ce, depuis 1896, devra sans esprit de retour quitter en pleine nuit son évêché qui sera installé Rue de Constantine, maintenant rue Jean XXIII. Laissé longtemps à l’état d’abandon, l’ancien évêché servira pour les services de la ville.
En 1945, le Général de Gaulle en visite à Amiens veut redonner l’ancien évêché à Monseigneur Lucien Martin qui n’accepte pas la proposition.
Aujourd'hui, les locaux du Palais de l'évêché sont utilisés par le Groupe Sup de Co Amiens Picardie.
