Paire minimale

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Une paire minimale désigne, en phonologie, une opposition de deux mots qui ne se distinguent que par un seul phonème. C'est la recherche de paires minimales qui sert au linguiste à distinguer les phonèmes d'une langue. Le phonologue posera l'existence de deux phonèmes distincts là où il y aura distinction de sens. Ainsi, en allemand, le /t/, dans certaines conditions, est suivi d'une aspiration et se prononce [tʰ]. Mais on ne peut trouver deux mots qui ne se distingueraient que par l'absence ou non d'aspiration après un /t/ car la distribution [t] ou [tʰ] est conditionnée et dépend de critères invariables : on sait où /t/ doit être ou non aspiré. Le phonologue ne pose donc pour l'allemand qu'un phonème /t/ et explique que [t] et [tʰ] ne sont que des réalisations allophones en distribution complémentaire.

En revanche, le français distingue /v/ et /b/, et il est facile de trouver des paires minimales qui attestent cette opposition phonologique : brille ~ vrille, par exemple. Dans la recherche de paire minimale il convient de prendre en compte les faits de position et de comparer les phonèmes différents en positions identiques (finale, initiale, intervocalique) et les phonèmes identiques à des positions différentes. Si /v/ et /b/ sont dits en opposition, c'est qu'ils s'opposent phonologiquement en formant une paire minimale. Il existe donc deux phonèmes /v/ et /b/ distincts en français : ce n'est pas le cas de l'espagnol, où il n'existe qu'un phonème /b/ prononcé, du point de vue phonétique, entre [v] et [b] dans la plupart des cas (c'est-à-dire [β]), [b] dans d'autres.

[modifier] Articles connexes