Période d'Uruk IV

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La période d'Uruk IV, au XXXIIe siècle av. J.-C., (-3200) inaugure l'apparition de véritables classes sociales et la naissance progressive d’une société étatique dans les villes à économie céréalière de Mésopotamie du sud.

[modifier] Souci d’urbanisme

La dimension des bâtiments de prestige est décuplée par rapport aux époques précédentes (de 15 à 20 mètres jusqu’à 50 à 70 mètres de long). Les temples sont ornés de mosaïque de terre cuite peinte et de fresques. Au niveau IV d’Uruk, l’architecture à plan tripartite perdure, associée à des halls à piliers qui donnent naissance à des ensembles plus complexes et plus monumentaux. On y ajoute des dépendances et des cours. Des organisations voisines, moins grandioses, ont étés retrouvées à Tell Qannas et à Adura en Syrie du Nord et sur l’autres sites le long de l’Euphrate.

[modifier] Activité agricole

Les céréales sont dominantes (froment, épeautre, orge à six rangs, caractéristique de l’agriculture irriguée). Les légumes sont assez diversifiés (pois, pois chiches, fèves, concombres et autres cucurbitacées, plantes aromatiques, oignons, ails, etc.). Les plantes oléagineuses sont représentées par le lin (irrigation) et le sésame. Le palmier dattier, sans doute originaire d’Arabie et roi des arbres pour les anciens est cultivé dans de grandes palmeraies. Moutons (laine et viande), bœuf (viandes, lait et traction animale) et porcs sont les principales espèces élevées selon les endroits : le bœuf est plus facile à élever dans un environnement aquatique (marécages et canaux), le mouton dans un milieu plutôt steppique.

[modifier] Premières archives d’Uruk

Invention de l’écriture pictographique et idéographique (opérations administratives et comptables, listes systématisées de caractères). Les pictogrammes sont des dessins facilement compréhensibles figurant des objets, des végétaux, des éléments de la nature, des parties de corps d’homme et d’animaux. Cette pratique ne fait que poursuivre celle des calculi/token car elle montre des choses que l’on ne sait jamais lire, même si on en saisit la signification. Le signe apparaît comme indépendant du langage. Le système pictographique tient plus de l’aide mémoire que de la transmission d’un message parce que le lecteur pour en comprendre l’exacte teneur doit être au courant de sa signification. On connaît aujourd’hui quelque 1500 signes pictographiques, dont 300 permettent d’établir la continuité avec le système des signes cunéiformes. La situation évolue très rapidement, et les pictogrammes sont remplacés pour des raisons techniques par des idéogrammes imprimés sur l’argile par le calame. L’utilisation de segments de droites en forme de coin fait perdre au dessin son réalisme primitif pour déboucher sur l’abstraction.