Osman Ier

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Osman Ier
Osman Ier

Osman Ier (turc: Sultan Osman Gazi rahimahou llah) (Osman déformation de l'arabe : عُثمَان `uθmān, `Uthman) (turc: gazi, triomphateur; combattant de la foi) est né en 1258 à Sogut (turc: Söğüt). Il est le fils de Ertugrul et lui succéda en 1281. C'est lui qui donne son nom à la dynastie Ottomane (turc: Osmanlı). Il est mort en 1326 d'une crise de goutte à Bursa.

Il eut deux épouses, une fille et sept fils : Pazarli, Coban, Hamit, Orhan, Alaeddin, Ali, Melik, Savci. Il lui arrivait de donner ses vêtements à un pauvre après les avoir portés une seule journée.

Sommaire

[modifier] Histoire

Dans un village voisin de Sogut, il y avait un cadi musulman appelé Edebali qui avait une fille, Malkhatun, qu'Osman avait demandée en mariage. Mais le Cheik Edebali, refusa pendant deux ans de lui donner sa fille. Osman eut un rêve et demanda au cheik de le lui expliquer. Edebali interpréta ce rêve comme un message divin lui enjoignant de donner sa fille en mariage à Osman, et que la foi musulmane en sortirait triomphante. Alaeddin fut le fruit de ce mariage.

Entre 1290 et 1300 Osman commença à attaquer ses voisins et à prendre leurs forteresses. À ce moment là il porte le titre de Bey et n'est qu'un vassal du sultanat seldjoukide. Il agrandit ainsi son domaine jusqu'à être voisin des Byzantins. De quatre cents soldats en début de règne il arriva à quatre mille et on commença à entendre parler des Ottomans.

Osman engagea le combat contre l'Empire byzantin, menant une véritable « guerre sainte » comme le laisse entendre le surnom familial de « Gazi ». Après avoir conquis le château de Bilecik, le sultan seldjoukide d'Anatolie (ou sultan de Roum) lui remet un étendard, un tambour et un caparaçon comme insignes de son pouvoir. Osman se proclame sultan en 1299. On lui donna le nom de « Kara Osman Bey » (turc: kara, noir) à cause de son courage. Les prières du vendredi ne se font plus qu'en son nom et il fait battre monnaie. Il nomme grand vizir son fils Alaeddin et lève un impôt d'un akçe. Il créa pour ce faire une nouvelle unité monétaire imitée d'une pièce en argent en usage chez les empereurs byzantins de Trébizonde. Cet impôt personnel est une innovation, donc non conforme à l'orthodoxie musulmane.

Il augmenta la taille de son consulat jusqu'à Iznik et Brousse.

À sa mort en 1326, Osman ne laissa presque rien, ayant vécu pauvrement, son fils Ohran lui succéda. À chaque fois qu'un nouveau sultan accéda au trône, le peuple criait « Puisse-t-il être aussi grand que Osman ! »

[modifier] Son testament

Ce testament, adressé à son fils Orhan donne le programme politique du futur État ottoman.

«  Fils!
- Prend soin des affaires religieuses avant tout autre devoir. Les préceptes de la religion construisent un état fort.
- N'attribue pas les affaires religieuses à un homme négligent, incroyant ou pécheur ou à des personnes inattentives, indifférentes ou inexpérimentées. Et ne laisse pas l'administration à de telles personnes. Celui qui ne craint pas Dieu ne craint pas les créatures.
- Celui qui commet un grand péché et continue à le commettre ne peut pas être loyal.
- Celui qui veut avoir un serviteur loyal est lui-même fidèle ; il observe les commandements du prophète et ne sort pas de la charia. Évite la cruauté et les superstitions.
- Démet les personnes qui encouragent la cruauté et les superstitions dans notre état.
- La raison principale est que ces personnes provoqueraient ton déclin. Agrandit toujours l'État par le djihad, car si l'on reste trop longtemps sans partir en campagne, la bravoure des soldats ainsi que le savoir, les renseignements et les dispositions prises par les commandants subissent un affaiblissement et une altération. Des personnes qui connaissent bien la guerre meurent tandis que d'autres sans expérience les remplacent. Il s'ensuit beaucoup d'erreurs qui mettent à mal l'État.
- Préserve le Beytul Mal (de l'arabe: bayt al-māl بَيْت المال, maison de la monnaie ; trésor public). Essaie d'augmenter les réserves de l'État.
- Contente-toi de ce que tu as et ne gaspille pas, ne détruis pas inutilement sinon par besoin ou nécessité.
- Ne soit pas fier de tes soldats et de tes biens, car ils sont le moyen de servir le peuple dans son ensemble et d’étendre la justice et la vertu dans le monde sur le chemin de Dieu.
- Protège le serviteur de l'État qui travaille pour la grâce de Dieu. Après sa mort, prend soin de sa famille et subviens à leurs besoins. N'augmente pas tes biens publics par la violence.
- Tends une main secourable aux indigents et préserve leurs proches du malheur.
- Protège les meilleurs officiers, étudiants, hommes de vertu, artistes, écrivains qui sont la force du pouvoir de l'État. Traite les avec amabilité et honore ces hommes. Si tu as entendu parler d’un homme vertueux, entre en étroite relation avec lui, donne-lui des biens et gratifie-le. Dans ton État, le nombre d'hommes instruits, vertueux et savants augmentera.
- Mets de l'ordre dans les affaires religieuses et de l'État. Prends modèle sur moi, j'ai commencé comme un faible commandant et j'ai réussi avec l'aide de Dieu bien que je ne le méritasse pas. Tu suivras mon chemin et protègera la religion de Mohammed et les croyants, tes successeurs feront de même.
- Respecte la justice de Dieu et de ses serviteurs. N'hésite pas à conseiller tes successeurs à poursuivre cette route.
- Sollicite l'aide de Dieu dans tes estimations de justice et d'équité, pour supprimer la cruauté, essaie tous les moyens.
- Protège ton peuple des attaques des ennemis et de la cruauté.
- Ne te comporte avec personne d'une manière incorrecte ou inéquitable.
- Contente le peuple et protège tout ce qu'il aime[1]. »


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Ertugrul
Dynastie ottomane
(1281-1326)
Orhan

[modifier] Notes

  1. Traduction de (en) His Testament

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Documentation externe