Notes de Hiroshima

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Notes de Hiroshima
Auteur Kenzaburo Oe
Genre roman
Version originale
Titre original Hiroshima noto
Langue originale japonais
Pays d’origine Japon
Date de parution originale 1965
Version française
Traducteur Dominique Palmé
Éditeur Gallimard
Date de parution 1996
Nombre de pages 235
ISBN 2-07-074277-6
Collection Arcades

Notes de Hiroshima (en japonais Hiroshima noto) est une collection d'essais de Kenzaburo Oe. L'ouvrage est paru en 1965 et a été traduit en français en 1996.

Le recueil est composé de plusieurs reportages, réalisés en 1963 et 1964 à Hiroshima, augmentés en 1965 d’une introduction et d’une conclusion.

L’auteur se rend pour la première fois dans la ville en août 1963 (18e anniversaire de la bombe) pour couvrir la Conférence mondiale contre les armes nucléaires. D’abord observateur distant, étonné et presque amusé, souvent outré, des divisions du camp anti-nucléaire (au temps des essais chinois), Oe se laisse peu à peu gagner par le caractère poignant et incroyablement vrai du témoignage des hibakusha, les irradiés de Hiroshima. Au fil de ces « notes », ceux-ci prennent une place de plus en plus importante, allant jusqu’à occulter entièrement le premier thème, plus directement journalistique et événementiel.

À travers quelques portraits, souvent répétés ou plutôt disséminés dans les différents essais (le docteur Shigetô, directeur de l’hôpital des irradiés ; une jeune fille suicidée après la mort de son fiancé irradié ; un journaliste local qui se bat pour que l’État indemnise les hibakusha et pour que leur témoignage soit recueilli et publié ; une femme au visage couvert des stigmates de la bombe qui sort de son isolement pour témoigner du destin des hibakusha), Oe érige le survivant de Hiroshima en figure de la dignité humaine, dans des termes qui ne sont pas sans rappeler le langage d’Albert Camus. Qu’ils choisissent le suicide ou (peut-être plus difficile et plus héroïque encore aux yeux de l’auteur) qu’ils aient « choisi de ne pas se suicider », les hibakusha sont le signe de la possibilité d’un Japon (et, au delà, d’une humanité) débarrassé de la folie destructrice.