Nicolas Pradon

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Nicolas Pradon (dit parfois Jacques Pradon), né à Rouen en 1632 et décédé à Paris le 14 janvier 1698, était un dramaturge français.

Tôt dans sa carrière, Nicolas Pradon a reçu l’aide de Pierre Corneille et d’Antoinette Des Houlières qui l’a présenté dans les salons de l’Hôtel de Nevers et de l’Hôtel de Bouillon.

Pradon est l’auteur de huit tragédies qui ont joui d’un succès modéré, mais qui ont été sévèrement jugées par Boileau et son rival Racine qui a également produit des tragédies reposant sur les histoires de Bajazet et de Phèdre. « La seule différence entre Pradon et moi est que moi je sais écrire » aurait-il dit. Cette rivalité a été particulièrement intense lorsque Pradon a publié Phèdre et Hippolyte au moment où Racine sortait sa propre Phèdre. Les auteurs Donneau de Visé et Subligny ont tous deux pris le parti de Pradon. On dit que Boileau a placé le nom de Pradon dans ses Satires pour remplacer celui de Boursault qui paya pour lui une somme qu’il ne pouvait régler. Pradon a été l’auteur, sa vie durant, de plusieurs attaques contre Boileau. Il fut du parti des Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes.

Les pièces de Pradon ont été largement décriées par les critiques modernes pour leur manque d’imagination ou de réalité historique, leur adhésion aveugle à la règle des trois unités et aux « bienséances ». Refusant de montrer une belle-mère amoureuse de son beau-fils, Pradon fait de Phèdre la fiancée de Thésée tandis que son personnage de Tamerlan se comporte en tous points comme un gentilhomme de la cour de France au XVIIe siècle.

[modifier] Œuvres

  • Pyrame et Thisbé, 1674
  • Tamerlan, ou la Mort de Bajazet, 1676
  • Phèdre et Hippolyte, 1677
  • La Troade, 1679
  • Statira, 1680
  • Regulus, 1688
  • Germanicus, 1694
  • Scipion l’Africain, 1697
  • Électre
  • Tarquin
  • Nouvelles remarques sur tous les ouvrages du sieur D*** [Boileau-Despreaux], 1685
  • Réponse à la satire X du sieur D** [Boileau-Despreaux], 1694

[modifier] Épitaphe

Ci-gît le Poëte Pradon,
Qui durant quarante ans, d’une ardeur sans pareille,
Fit à la barbe d’Apollon,
Le même métier que Corneille.

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