Nicolas Lémery

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Nicolas Lémery
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Naissance : 17 novembre 1645
Rouen (France)
Décès : 18 juin 1715
Paris (France)
Nationalité : française
Champs : Médecine, chimie

Nicolas Lémery, né à Rouen le 17 novembre 1645 et mort à Paris le 18 juin 1715, est un médecin et chimiste français.

[modifier] Sa vie et son œuvre

Son père, Julien Lémery (né en 1610 à Rouen et mort vers 1656 dans cette même ville), était un magistrat qui siègea comme que procureur au Parlement de Normandie. De religion protestante, il eut sept enfants dont Nicolas Lémery.

Celui-ci commence à étudier la pharmacie à Rouen avant de venir à Paris étudier sous la direction de Christophe Glaser (1629-1672) au Jardin du Roi. Il étudie également à Montpellier, où il commence à donner des cours. Il ouvre à Paris une pharmacie qui joue un rôle considérable dans la fondation de la chimie appliquée à la médecine. Mais, du fait qu’il est de sa religion, il est visé par les persécutions anti-protestantes. Non seulement il se voit retirer son brevet de pharmacien, mais il perd tous ses biens et doit s’exiler en Grande-Bretagne en 1681.

Il revient en France en 1683 et obtient la même année le titre de docteur en médecine à Caen. Il abjure en 1686 afin de pouvoir exercer la médecine et la pharmacie en France et recommencer ses cours. Il devient pharmacien du roi Louis XIV en 1686 et il est nommé membre de l’Académie royale des sciences en 1699.

Lémery ne se préoccupait pas beaucoup de spéculations théoriques. Il tenait la chimie pour une science démonstrative et se bornait à exposer sans détours les faits et les expériences. En conséquence, sa salle de cours était remplie de personnes de toutes sortes, avides d’entendre un homme qui évitait les obscurités stériles des alchimistes et ne considérait pas la recherche de la pierre philosophale ou de l’élixir de longue vie comme fin unique de la science.

Son Cours de chymie (1675) ne connut pas moins de treize éditions et fit autorité pendant un siècle. On compte, au nombre de ses autres publications, la Pharmacopée universelle (1697), le Traité universel des drogues simples (1698), le Traité de l’antimoine (1707), ainsi qu’un certain nombre d’articles publiés par l’Académie des sciences, dont l’un offre une explication chimique et physique des feux souterrains, des tremblements de terre, de la foudre et du tonnerre.

Outre ses recherches en chimie et en médecine, on lui doit notamment la découverte du fer dans le sang. Il découvrit que l’on peut produire de la chaleur en frottant ensemble des particules de soufre et de fer en y ajoutant de l’eau pour former une pâte. Il produisit ainsi un volcan artificiel en enterrant une quantité considérable de ce mélange, qu’il considérait comme un agent actif dans les phénomènes volcaniques.

Son fils Louis Lémery (1677-1743) fut également médecin et chimiste.

[modifier] Ouvrages

  • Cours de chimie, contenant la manière de faire les opérations qui sont en usage dans la médecine, par une méthode facile, avec des raisonnements sur chaque opération, pour l’instruction de ceux qui veulent s’appliquer à cette science (1675). Texte en ligne Ouvrage souvent réédité et traduit dans la plupart des langues européennes.
  • Le Nouveau recueil de curiositez rares et nouvelles des plus admirables effets de la nature et de l’art, composé de quantité de beaux secrets gallans et autres, dont quelques uns ont été tirez du cabinet de feu M. le marquis de L’Hôpital, expérimentez et composez par le sieur d’Emery (1685) Texte en ligne 1 2
  • Recueil de secrets, divisé en deux parties : la première concernant la conservation de la santé et de la beauté, la seconde concernant les arts, et les maladies des animaux (1692)
  • Nouveau recueil des plus beaux secrets de médecine, pour la guérison de toutes les maladies, blessures et autres accidens qui surviennent au corps humain, avec un Traité des plus excellens préservatifs contre la peste, fièvre pestilentielle et toutes sortes de maladies contagieuses. Le tout expérimenté, recueilli et donné au public par une personne très-habile et charitable (1694)
  • Pharmacopée universelle, contenant toutes les compositions de pharmacie qui sont en usage dans la médecine, tant en France que par toute l’Europe : leurs vertus, leurs doses, les manières d’opérer les plus simples et les meilleures : avec un lexicon pharmaceutique, plusieurs remarques, et des raisonnemens sur chaque opération (1697) Texte en ligne 1 2
  • Dictionnaire universel des drogues simples, contenant leurs noms, origine, choix, principes, vertus, étymologie, et ce qu’il y a de particulier dans les animaux, dans les végétaux et dans les minéraux (1698) Texte en ligne
  • Traité de l’antimoine, contenant l’analyse chymique de ce minéral et un recueil d’un grand nombre d’opérations rapportées à l’Académie royale des sciences (1707). Traduit en allemand en 1709 par Jean-André Mahlern.

[modifier] Liens externes