Nicolas Bosret

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Né le 5 mars 1799, Nicolas Bosret est mort le 18 novembre 1876. Il était auteur de chansons écrites en wallon de Namur et parmi elles, le toujours célèbre Li Bia Bouquet que la cité mosane prendra comme Hymne national en 1857.

En bord de Sambre, une rue porte son nom depuis le 15 juin 1878, deux ans après la mort du chansonnier.

Demeuré aveugle suite à un accident survenu dans sa jeunesse (son frère Mathieu l'aurait blessé d'un malencontreux coup de fouet, la blessure enflammant un, puis les deux yeux), il sera initié à l'art musical par l'abbé Denis, organiste à l'Eglise Saint-Loup. Outre un poste d'organiste à Saint-Jacques, Nicolas Bosret vivra de la rémunération des leçons de solfège qu'il donnait, jusqu'en 1842, date à laquelle il devient officiellement organiste à la paroisse Saint-Nicolas, "avec le traitement annuel de 150 francs, plus les 135 francs pour les fondations et octaves".

En plus de l'air officiel que la ville se choisit, Bosret a composé bien d'autres chansons. Parmi celles-ci : Emerance, Li carillon de Moncrabeau, Les Auvergnats surpris par l'orage, Li douviatche do concert, L'amour è l'Ardenne, Li transe d'one djonne bauchelle, Déclaration d'on vi djonne homme.

Amoureux d'une jeune-fille habitant la rue Saint Nicolas, Anne Quertainmont, c'est sans doute pour elle qu'il composera Li Bia Bouquet en 1851. Mais quand ils se marient le 17 juillet 1844 en l'Eglise Saint-Nicolas, le morceau n'existe pas encore. Pourtant elle ne sera pas la seule à se laisser séduire par la chanson. L'air, intitulé initialement «Li bouket del marieye» (Le bouquet de la mariée) a été très tôt apprécié par leurs amis de la Société des Molons, appelée aussi "Société Moncrabeau".

Le chef de la musique des chasseurs à pied demanda l'autorisation d'orchestrer le chant. Incorporé au répertoire, il aurait ensuite été popularisé dans ce milieu, jusqu'à être repris par la Garde impériale de Russie !

Quelques années plus tard, Léopold Ier, en visite officielle à Namur à l'occasion du 25ième anniversaire de son accession au trône, entendit le chant lors du dîner offert à l'Hotel de ville et il nomma son auteur "chevalier de son ordre".

Le conseil communal ne pouvait que pousser la reconnaissance un peu plus. C'est pourquoi, le 17 août 1860, il octroya au musicien aveugle une rente viagère annuelle de 400 francs en raison des services rendus.

Un monument à sa mémoire a tout d'abord été érigé au boulevard Isabelle Brunelle, jouxtant ainsi le quartier Saint-Nicolas qui lui était cher. La construction du pont des Ardennes justifia que l'on déplace le buste qui trône aujourd'hui face au Théâtre de Namur. Il y "trône" puisque son piedestal a la forme d'un siège. C'est sur celui-ci que, chaque mois de septembre, les candidats au concours de menteries de la Société Royale Moncrabeau viennent raconter leurs "craques".

Bosret fit partie de cette Société. Dès 1826, il intègre le Cercle des menteurs, qui devient en 1834 le Cabaret des menteries et, en 1843, la Société Moncrabeau. En 1857, il fonde l'orchestre moncrabeaucin composé de toute sorte d'instruments incongrus : Le cougnou à piston, la tête de cheval et autres gazouilleries. Les Molons sont de toutes les manifestations populaires namuroises. Organisés en société philantropique, ils collectent au son de leur "tchirlique" et entonnent volontiers le répertoire des chansons wallonnes de Bosret et d'autres auteurs wallons, accompagnés d'une base instrumentale rehaussée de ces instruments "mirlitonnant".

[modifier] Source

DULIERE André, Les fantômes des rues de Namur, Vers l'Avenir, 1956