Nicolas Baudeau

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Nicolas Baudeau, né à Amboise le 24 avril 1730 et mort à Paris en 1792, est un théologien et économiste français, qui fut un adepte et le vulgarisateur de la physiocratie en France et en Europe.

[modifier] Biographie

Né à Amboise le 24 avril 1730, il est issu d’une famille dont le père est tailleur d’habits. Adolescent, Nicolas Baudeau part en Périgord, dans l’abbaye de Chancelade, pour y recevoir une éducation religieuse. Il devient alors chanoine régulier et enseigne au sein de celle-là la théologie, tout en se lançant en parallèle dans des recherches sur l’histoire du Périgord. A la fin des années 1750, il part pour Paris à la suite de l’appel de l’archevêque Christophe de Beaumont afin d’intégrer le collège des Prémontrés.

A partir de là, il délaisse l’histoire pour s’intéresser aux questions financières comme l’indique la publication en 1763 de différents mémoires dédiés au contrôleur général des finances Bertin. Le 4 novembre 1765, Baudeau fait paraître le premier numéro des Ephémérides du citoyen ou chronique de l’esprit national, périodique qui paraît deux fois par semaine et dont il est le principal instigateur. Dès l’année suivante, suite à une polémique avec Le Trosne, il se laisse séduire par les propos d’inspiration physiocratique de ce dernier et rejoint les rangs du mouvement initié par François Quesnay. Son journal devient de la sorte une tribune mensuelle consacrée exclusivement à la vulgarisation de la doctrine des économistes et prend le titre d’Ephémérides du citoyen ou Bibliothèque raisonnée des sciences morales et politiques.

Fort d’une certaine notoriété qui dépasse les frontières du territoire national, le physiocrate retient l’attention, au début de l’année 1768, du prince Ignace Massalski qui a apprécié ce qu’il a écrit sur la Pologne et lui propose de le suivre dans son diocèse de Lituanie. Notre auteur est ainsi nommé prévôt mitré de Widziniski. Son départ est cependant retardé par son appétit du gain puisque la charge de prieur commendataire des Augustins de Saint-Lô lui est accordée avec, en prime, une pension fort importante. Malgré tout, il part finalement en octobre et effectue un premier séjour en Pologne durant l’hiver 1768-1769.

Après un court passage par la Russie et un second séjour en Pologne au milieu de l’année 1769, il revient en France et commence à mettre quelques distances avec la religion. Il se réfugie de nouveau dans l’écriture, tel un bon soldat aux ordres de la doctrine physiocratique. Appelé de nouveau en Pologne en 1774, il préfère demeurer en France où il reçoit le prieuré de Notre-Dame du Bois-d’Arcy au diocèse d’Auxerre. Cette même année, les Ephémérides ayant pris fin en novembre 1772, il lance les Nouvelles éphémérides économiques ou Bibliothèque raisonnée de l’histoire, de la morale et de la politique afin de continuer à répandre les préceptes de la pensée physiocratique. A la suite du renvoi de Turgot et à cause d’un article qui dénonçait les dépenses importantes engagées par le roi lors de la guerre de Sept ans, il est exilé quelques mois en Auvergne et son périodique est censuré.

Las, il abandonne quelque peu ses manifestes en faveur de la physiocratie – sans renier sa filiation à l’école – et devient, au début des années 1780, l’homme d’affaires du duc de Chartres, le futur Philippe-Egalité.

En 1785, Baudeau renoue avec l’histoire et l’économie. En 1787, à la suite des difficultés financières du royaume et de la convocation des notables, il publie ses Idées d’un citoyen presque sexagénaire, ouvrage très détaillé sur les finances royales et les impôts. En 1788, il ressuscite une fois encore, pour quelques mois, ses Nouvelles éphémérides.

Devenu fou dès 1790, il connaît une fin tragique puisqu’il se suicide à Paris en 1792.

[modifier] Œuvres

[modifier] Religion

  • Analyse de l’ouvrage du pape Benoît XIV sur les béatifications et canonisations (Paris, 1759)

[modifier] Économie

  • Idées d’un citoyen sur l’administration des finances du Roi (1763)
  • Idées d’un citoyen sur les besoins, les droits, et les devoirs des vrais pauvres (1765)
  • Principes de la science morale et politique sur le luxe et les lois somptuaires (1767)
  • Lettres sur les émeutes populaires (1768)
  • Lettres d’un citoyen sur les vingtièmes et autres impôts (1768)
  • Première introduction à la philosophie économique (1771)
  • Principes économiques de Louis XII et du Cardinal d’Amboise, de Henri IV, et du duc de Sully sur l’administration des finances (1775)
  • Charles V, Louis XII, et Henri IV aux Français (1787)

[modifier] Revues

  • Ephémérides du citoyen (1765)
  • Nouvelles Éphémérides Economiques ou bibliothèque raisonnée de l’Histoire, de la Morale et de la Politique (1774-1776)
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