Narcoanalyse

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La narco-analyse consiste à injecter un anesthésique (notamment des barbituriques comme l'amobarbital, le penthotal ou thiopental) pour faciliter le rappel de souvenirs réprimés. Utilisée à partir des années 1930 pour faciliter le traitement des traumatismes psychiques de guerre[1] ou comme « sérum de vérité », la narcoanalyse a connu une certaine popularité dans l'immédiat après-guerre. Elle est aujourd'hui largement abandonnée et son utilisation dans le cadre de la psychologie judiciaire a été vivement critiquée à la fin des années 1950[2].

Malgré tout certains États prévoient encore son emploi[3] et les tribunaux ont eu à en connaitre dans les années 1980[4]. Un manuel destiné aux professionnels de la santé et aux hommes de loi, datant de 1997, l'envisage aussi sérieusement[5].

[modifier] Informations complémentaires

Le terme Narcoanalyse provient du grec narké (anesthésie, torpeur) et analyse au sens de Pierre Janet.

[modifier] Notes

  1. Notamment après les travaux d'Horsley, qui en a présenté une synthèse dans Narcoanalysis, Oxford Medical Publications, New York, 1943.
  2. Notamment par John MacDonald, Narcoanalysis and Criminal Law, American Journal of Psychiatry, 111, pp. 283-288, 1954 et par L. Z. Freedman, “Truth” drugs, Scientific American, mars 1960, pp. 145-154.
  3. Ainsi l'Inde — voir Sivanandy Reddy Narcoanalysis And Truth Serum, sur le site de la police de l'Andhra Pradesh — ou encore le Kentucky et le Colorado — malgré une décision contraire de la Cour suprême des États-Unis, voir Simon & Shuman, p. 390 et Ford (1993), p. 168
  4. Simon & Shuman (2002), pp. 389-390
  5. Gary B. Melton, John Petrila, Norman G. Poythress & Christopher Slobogin, Psychological Evaluations for the Courts: A Handbook for Mental Health Professionals and Lawyers, 2e édition, Guilford Press, 1997.

[modifier] Bibliographie

  • Louis Crocq, Les traumatismes psychiques de guerre, Odile Jacob, 1999.
  • Jean Delay et Salem Shentoub, La narco-analyse psychosomatique en psychiatrie, Communication de la Société médico-psychologique, 1946.
  • Elizabeth B. Ford, Lie detection: Historical, neuropsychiatric and legal dimensions, International Journal of Law and Psychiatry, 29 (3), pp. 159-177, 2006.
  • August Piper, “Truth serum” and “recovered memories” of sexual abuse: A review of the evidence. Journal of Psychiatry & the Law, 21, pp. 447-471, 1993.
  • Robert I. Simon & Daniel W. Shuman, Retrospective Assessment of Mental States in Litigation — Predicting the Past, American Psychiatric Publishing, 2002.
  • Alison Winter, The Making of “Truth Serum” 1920-1940, Bulletin of the History of Medicine, 79 (3), pp. 500-533, 2005.
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